LAVAL – Plus les jours passent et plus il semble évident que le Wild du Minnesota s’en est fait passer une petite vite en n’exigeant du Canadien qu’un choix de cinquième ronde en retour du défenseur Mike Reilly.

 

Après avoir peiné à tracer son chemin pendant trois années au Minnesota, Reilly connaît présentement une belle éclosion à Montréal. Depuis le début de sa première saison complète à Montréal, l’Américain de 25 ans valide le potentiel qu’il avait laissé voir dans les 19 matchs qui avaient suivi son acquisition l’année dernière. Lors du récent voyage qui a lancé la nouvelle campagne tricolore, il a été le deuxième joueur le plus utilisé par l’entraîneur Claude Julien.

 

On a beau dire que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, le dénouement du pari qu’a pris Marc Bergevin avec cet ancien espoir qui semblait avoir plafonné ajoute un brin d’intrigue à l’arrivée récente d’un autre ancien du Wild dans la famille du Canadien.

 

Gustav Olofsson connaît très bien Mike Reilly. Les deux hommes se sont croisés pour la première fois en 2015, dans le club-école du Wild, et leurs carrières ont depuis suivi des lignes parallèles. Les deux sont gauchers, ils affichent un gabarit similaire et ont conséquemment souvent dû batailler pour la même récompense dans leur quête pour un poste régulier dans la LNH.

 

« On est des bons amis, mais on a aussi toujours été en compétition, confirmait Olofsson mardi après son premier entraînement avec le Rocket de Laval, où il s’est rapporté après avoir été échangé en retour de l’attaquant Will Bitten. On s’est toujours battus pour un rappel et on s’est souvent retrouvés en haut en même temps, en alternance dans la formation. Il était le gars qu’on utilisait en avantage numérique tandis que je suis surtout reconnu pour ma défensive, alors ça dépendait du profil que l’équipe souhaitait. Mais je crois qu’on partage beaucoup de qualités. »

 

Ces qualités, visiblement, ne lui ont pas suffi à s’approprier la place laissée vacante par le départ de son camarade en février dernier et par un drôle de coup du sort, il est aujourd’hui de retour dans son sillon. Mais l’écart entre les deux s’est élargi. Si la place de Reilly avec le grand club semble coulée dans le béton, le Suédois, qui a été ralenti par une blessure à une épaule au début du camp d’entraînement, doit refaire ses preuves à l’échelon inférieur.

 

C’est toutefois la beauté des nouveaux départs. Une belle confiance émane d’Olofsson, qui utilise la progression de Reilly comme une source de motivation plutôt qu’un incubateur à rancœur.

 

« [Mike] est en haut et je pense qu’il a solidifié sa place de belle façon. C’est ce que j’essaierai de faire à mon tour. Les premiers matchs sont à peine derrière nous, ce qui est un bon signe pour moi. La saison est jeune et les choses ont le temps de changer. » 

 

« Mais pour l’instant, je veux simplement jouer au hockey, met-il au clair. Ça fait longtemps que ça me démange. Même l’année dernière, je faisais souvent la navette entre la glace et les gradins. Je souhaite simplement m’installer de façon constante dans la formation afin de rebâtir mon jeu. »
 

Il est trop tôt pour savoir si Olofsson sera en mesure de donner ses premiers coups de patins avec le Rocket lors des premiers matchs locaux de l’équipe en fin de semaine. Mardi, à l’entraînement, il portait un chandail bleu poudre le protégeant des contacts physiques. Son épaule n’est pas rétablie à 100 % et son cas sera sujet à une évaluation quotidienne du personnel médical.

 

Son entraîneur Joël Bouchard est déterminé à ne pas brûler les étapes, mais il sait qu’il aura un beau projet sous la main lorsque son nouveau défenseur aura reçu le feu vert.

 

« Je l’ai vu jouer au Mondial junior il y a quelques années, s’est rappelé Bouchard. Il patine bien, il passe bien la rondelle. Les défenseurs suédois, habituellement, ont de bonnes habitudes de travail avec la rondelle. Ils sont très bons, ils patinent la tête haute. C’est ce que je vois. Pour le reste, ça va être de continuer à le pousser. Il est encore jeune, comme défenseur, mais il a un beau potentiel. C’est un défenseur de transition pour moi. Dans le hockey d’aujourd’hui, d’être capable de transporter la rondelle, de patiner, de défendre, ça devient des atouts extrêmement importants. Pour le reste, on va le laisser jouer. »

 

Reilly avait 24 ans et 84 matchs d’expérience dans la Ligue nationale quand le Canadien est allé le chercher. Olofsson aura le même âge en décembre et il a déjà joué 56 matchs dans le circuit Bettman. L’avenir dira si leur courbe de progression continuera de suivre la même tangente maintenant qu’ils sont de nouveaux réunis au sein de la même organisation.

 

« Peut-être que les choses auraient été différentes si je ne m’étais pas blessé, spécule Olofsson. Mais ça n’a plus aucune importance maintenant. Quand on passe trop d’années dans la même organisation et qu’on se retrouve toujours bloqué derrière les mêmes joueurs, c’est bon de pouvoir repartir à neuf. Je suis excité d’être ici et de pouvoir jouer au hockey. »​