Le match Cleveland c. Laval sera présenté sur RDS et RDS Direct à 19 h. Pour les utilisateurs de l’application RDS, utilisez l’onglet « Diffusion ».

LAVAL – Keith Kinkaid n’avait pas goûté à la Ligue américaine depuis la saison 2014-2015. Même s’il n’a rien contre la ville de Laval, ce n’était clairement pas dans ses objectifs d’y passer du temps quand il a signé un contrat avec le Canadien cet été.

Renvoyé avec le Rocket, après avoir été ignoré au ballottage, Kinkaid a eu besoin de quelques minutes pour faire le vide psychologiquement avant de s’adresser aux médias, mercredi matin, dans son nouveau vestiaire de la Place Bell.

À 30 ans, Kinkaid s’imaginait passer une sixième saison de suite dans la LNH tout en profitant de son partenariat avec Carey Price pour redorer son blason à la suite d’une année plus laborieuse.

Mais non, Kinkaid n’a pas été en mesure, pour le moment, de s’imposer comme l’adjoint recherché pour Price, celui qui peut lui offrir du répit en récoltant son lot de points au classement. En cinq départs, il a dû se contenter d’une fiche de 1-1-3 et d’un renvoi dans la LAH.

« Je ne m’y attendais pas vraiment, j’ai été sous le choc un peu. Mais ça me procure une occasion pour travailler sur ma confiance et gagner quelques matchs ici en replaçant quelques aspects de mon jeu », a-t-il admis d’emblée.

« Je ne trouve pas que j’étais si loin de mon rendement désiré. J’aurais pu avoir un dossier de 3-1-1 au lieu de 1-1-3. [...] Malheureusement pour moi, on a dû composer avec du temps supplémentaire pour quatre de mes cinq matchs et on aurait eu besoin du point de plus. Il faut retourner à la table à dessin ici », a ensuite enchaîné Kinkaid.

À ce propos, il n’a pas tort. Le CH aurait pu trouver le moyen de soutirer plus de victoires dans le jeu ouvert qui se déploie en prolongation. N’empêche que Kinkaid aurait aussi pu stopper plus de rondelles et il le sait très bien. Il refuse donc de dire que le Canadien cherchait des raisons à sa glissade de huit matchs sans gagner et qu’il a été le sacrifié.

« Non. Je sais que je n’ai pas été aussi bon que je peux l’être. C’est de ma faute et je peux maintenant aider le Rocket en travaillant avec Marco (Marciano, l’entraîneur des gardiens du Rocket) pour retrouver tous mes repères », a répondu le gardien.

Par contre, il reconnaît qu’il a été un peu coincé dans le contexte difficile de devoir arracher des victoires tout en devant permettre à Price de se reposer, si possible.

« Oui, on avait besoin de résultats avec huit matchs sans victoire. On sait que tous les points comptent après l’exclusion des séries l’an dernier par un seul point », a réagi celui qui s’attendait à voir plus d’action en acceptant l’offre du clan montréalais.

« Oui, mais je ne crois pas que notre calendrier a été propice à ça. Le mois de novembre était plutôt réparti ce qui accordait le répit nécessaire à Carey. C’est comme ça. Je peux simplement contrôler la qualité de mon jeu ici et également quand je retournerai à Montréal », a exposé Kinkaid.

Au final, ça ne donne rien qu’il se torture mentalement avec ceci. Il doit avant tout rehausser la qualité de son rendement. Est-ce une question de technique ou de confiance ?

« Je décèle quelques éléments techniques, mais c’est parfois relié à la confiance. Je pense au fait que je glisse un peu trop si bien que je ne suis pas bien prêt pour les lancers dès qu’il le faut. On va étudier des vidéos aussi », a jugé Kinkaid.

« Ce n’est pas évident de devoir patienter deux semaines entre deux départs et jouer de manière très solide. Cela dit, c’est le mandat d’un adjoint, c’est mon travail. Je vais pouvoir obtenir plus de matchs ici et ça pourrait me permettre d’accomplir cet arrêt supplémentaire qui aurait été nécessaire contre les Flyers », a avoué l’Américain.

Le message qu’il a reçu des dirigeants se résume au fait de retrouver son aplomb avec le Rocket. En attendant de voir de l’action pour une première fois vendredi, il espère que ses coéquipiers du Canadien vont enchaîner quelques victoires.

À Kinkaid de prouver qu'il travaille assez fort

En débarquant à Laval, Kinkaid pourra trouver un personnel d’entraîneurs dont le mandat consiste à relancer des joueurs.

« Ce fut très simple avec lui. Je me place toujours dans la situation du joueur, j’ai été ce gars soumis au ballottage et renvoyé dans les mineures. Ton ego en prend un coup. Tu peux réagir de différentes façons. Je lui ai laissé 24 heures pour digérer tout ça et on s’est parlé ce matin (mercredi). Le but, c’est de retourner travailler et ce sont ses performances sur la glace qui parlent le plus. Au final, un joueur de hockey peut dire n’importe quoi dans le bureau, dans l’autobus, dans une réunion, mais les réponses se trouvent dans les performances sur la glace », a témoigné l’entraîneur Joël Bouchard avec justesse.

En ce qui concerne l’hypothèse selon laquelle Kinkaid ne se défonçait pas assez au boulot – contrairement à ses prédécesseurs Antti Niemi et Peter Budaj -, Bouchard avait ce message à lancer.

« Les qu’en-dira-t-on, je ne suis pas là. Je fonctionne avec ce que je vois et comment le joueur se comporte quand il est avec nous. »

Oui, Primeau avait légèrement ralenti, mais...

Pendant que Kinkaid a effectué le chemin vers Laval, Cayden Primeau a été délégué pour le remplacer à Montréal. Ce rappel a suscité quelques réactions puisque Primeau a ralenti récemment.

« Cayden a été solide, mais plus vulnérable dernièrement et ça fait partie du jeu. Je suis un fan de lui, 12 sur 10, à tous les points de vue : l’être humain et le compétiteur. Mais c’est un jeune de 20 ans qui apprend le hockey professionnel et c’est super belle expérience pour lui d’être avec Carey Price présentement », a confié Bouchard en précisant que son club avait alloué quelques chances de marquer de plus dernièrement en l'absence de piliers comme Xavier Ouellet.  

« Pourquoi il a été préféré, ça ne m’appartient pas. Quand un joueur est rappelé, je suis content pour lui, mais je pense aussi à l’autre qui ne l’a pas été (Charlie Lindgren). Charlie est important pour moi, c’est un bon gars et il travaille fort. C’est sûr qu’il était déçu. J’ai toujours des pompons pour mes joueurs, peu importe où ils sont. Je ne favorise pas un joueur versus un autre », a insisté Bouchard avec une nouvelle formule colorée.

Si Lindgren a vécu une déception, on ne doit pas oublier Michael McNiven qui doit ronger son frein au niveau ECHL en dépit de prestations solides.

« Je suis tellement fier de lui pour sa maturité et sa progression à tous les niveaux depuis un peu plus d’un an. Que ce soit pour le conditionnement physique, son approche à l’aréna et sa façon de se comporter. Son jeu sur la glace a beaucoup bénéficié de ça. On est dans une situation avec plusieurs gardiens donc il est malheureusement dans l’ECHL. Mais ce n’est peut-être pas si malheureux parce qu’il a la chance de jouer beaucoup et il offre de bonnes performances. Je l’ai texté quelques fois, je veux que ça continue pour lui. On veut que ça se passe bien pour eux surtout quand ils sont confrontés à de l’adversité », a conclu Bouchard avec un message qui s’applique aussi à Kinkaid.