LAVAL – À écouter Marc Bergevin parler, on comprend que Joël Bouchard possédait trop de qualités intéressantes pour qu’il lui file entre les doigts. Ça tombe bien puisque le nouvel entraîneur du Rocket de Laval a jugé que les critères du poste répondaient à ses aspirations actuelles.

 

Lors du bilan du Canadien, Bergevin avait expliqué qu’il avait élaboré un plan sans pouvoir en partager les détails. Il faut croire que cette relance comportait une ligne, ou plusieurs, sur les ajouts de Bouchard et de Ducharme à son organigramme.

 

« C’est certain que tu fais une liste, tu en discutes à l’interne et ce sont les deux noms qui revenaient tout le temps. Tu regardes aussi ailleurs, mais on a fini par les cibler », a admis Bergevin qui a insisté plus d’une fois sur ces deux prises durant le point de presse tenu à la Place Bell de Laval.

 

« Deux gars au Québec avaient beaucoup de talent et ma vision était d’avoir les deux avec l’organisation. On a été en mesure de trouver un moyen pour que ça se fasse. Ce sont des personnes avec un grand potentiel et ça dit beaucoup sur notre organisation », a proposé Bergevin en précisant que le duo Ducharme-Bouchard avait été approché par d’autres formations de la LNH.

 

Le directeur général du Canadien s’est donc tourné vers celui qui a été son coéquipier avec les Penguins de Pittsburgh en 2002-2003 pour relancer son club-école qui n’a pas sorti la tête de l’eau très souvent depuis les dernières années.

 

« J’ai suivi de près son cheminement comme entraîneur et je vois un gars qui est prêt à effectuer le prochain saut, celui du hockey professionnel. Je vois en Joël un gars qui s’adapte bien aux jeunes à diriger et qui soutire le maximum de ses joueurs », a précisé Bergevin.

 

Comme ce fut le cas avec le dossier de Ducharme, le nom de Bouchard revenait sans cesse dans les rumeurs jusqu’au moment où la confirmation est arrivée, jeudi matin. Selon les dires de Bergevin, le travail de négociations a été abattu en deux temps.

 

« Quelques jours après l’annonce (le congédiement) à propos de Sylvain Lefebvre, j’ai contacté Joël. Je lui ai parlé de ma vision pour le Rocket. Il m’a dit que c’était intéressant, mais qu’il voulait finir son année avec l’Armada avant d’aller plus loin », a précisé le DG du CH.

Un Joël Bouchard motivé arrive à Laval

 

Les discussions ont progressé à la suite de la défaite de l’Armada en finale de la LHJMQ, mais on déduit que la première discussion avait dépassé l’étape des préliminaires.

 

« J’étais zéro malheureux avec l’Armada et mes joueurs, j’ai eu un plaisir fou avec eux. Mais, évidemment, dans mon timing comme entraîneur, il n’y a pas un autre endroit où j’aurais voulu être, c’est comme la job parfaite dans mes critères », a déclaré Bouchard qui fait confiance au futur pour la suite de son cheminement.

 

Même s’il a joué pour huit équipes dans la LNH (les Flames, les Predators, les Stars, les Coyotes, les Devils, les Rangers, les Penguins et les Islanders), Bouchard ressent encore la fibre associée au Canadien.

 

« Comment il pourrait ne pas en avoir. C’est quand j’ai travaillé à RDS que je l’ai le plus vécu, j’étais dans le public. L’importance du CH, c’est inexplicable », a témoigné celui qui est né à Tétreaultville, dans l’est de Montréal, et qui se faisait parler du Tricolore partout où il se promenait.

 

D’autres changements avec le Rocket

 

En plus de l’entrée en scène de Bouchard, le Canadien a confirmé que les adjoints Donald Dufresne et Nick Carrière avaient été démis de leur fonction d’adjoint. De plus, Bergevin a annoncé que Larry Carrière n’assumerait plus le rôle de directeur général du Rocket. Sa mission consiste maintenant à celle de directeur du personnel des joueurs du Rocket.

Bergevin se moque de Bouchard!

 

C’est donc dire que Carrière se concentrera sur la supervision du recrutement effectué à travers la Ligue américaine de hockey et la ECHL pour que le Rocket puisse attirer les meilleurs éléments.

 

« C’était notre première année à Laval et on trouvait que c’était important d’avoir quelqu’un sur place. On a regardé ce qui se fait dans le milieu et il y a seulement trois équipes qui ont un DG de la LAH, les équipes sont gérées par le gros club », a justifié Bergevin qui souhaite que Carrière développe la profondeur du Rocket, un aspect qui a fait cruellement défaut en 2017-2018.

 

Avec le départ de Rick Dudley et le changement concernant Carrière, ce sont Scott Mellanby, Trevor Timmins et Martin Lapointe qui auront beaucoup d'influence dans la garde rapprochée et allégée de Bergevin. 

 

Étant donné que Bouchard a pratiquement porté huit chapeaux avec l’Armada, on aurait pu croire qu’il allait aussi jouer un rôle important dans les décisions administratives à propos du Rocket.

Le Canadien reste spécial pour Bouchard

 

Bergevin a voulu se faire prudent à ce sujet tandis que Bouchard a été fidèle à sa réputation d’homme très actif.

 

« Pas nécessairement. C’est un travail à temps plein d’être entraîneur. Mais je suis en communication directe avec l’instructeur comme je le faisais avec Sylvain. La majorité des gars avec le Rocket, ce sont des joueurs qu’on repêche ou qu’on recrute », a réagi Bergevin.

 

« Il faut faire attention. On se parle tout le temps, on travaille ensemble, on est tous dans le même bateau, on veut que ça marche. C’est comme avec Hockey Canada, je n’ai pas tout décidé. À l’interne, ce n’est pas aussi compliqué que les gens peuvent penser », a noté Bouchard qui ne se gênera sans doute pas pour s’impliquer malgré ses responsabilités d’entraîneur.

 

Par ailleurs, précisons que Bouchard conserve ses parts dans l’Armada et il entend même donner un coup de main lors du prochain repêchage du junior majeur. Il aurait été trop difficile pour lui de se détacher de son bébé. 

Bouchard était l'homme parfait
En chiffres : Joël Bouchard