UTICA, New York - De la Ligue maritime de hockey junior A (MJAHL) à la Ligue nationale en quatre ans. Voilà qui résume la progression fulgurante de Zack MacEwen, qui n’a jamais été repêché ni dans la LHJMQ ni dans la LNH, mais qui fait maintenant partie des meilleurs espoirs des Canucks de Vancouver.

 

Natif de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, MacEwen a fait ses débuts dans la MJAHL en 2013-2014, avec les Ramblers d’Amherst, en Nouvelle-Écosse. Ses 14 points en 50 matchs, qui lui ont valu le 15e rang des marqueurs de son club, ne laissaient pas présager pareille suite.

L’année suivante, il a explosé pour 52 points et a attiré l’attention des Wildcats de Moncton, qui lui ont donné un poste régulier dans la LHJMQ en 2015-2016.

 

Après une saison de 40 points (10-30) en 66 matchs à Moncton, MacEwen est passé aux Olympiques de Gatineau en retour d’un banal choix de cinquième tour. Ce sera la grande éclosion. Ses 74 points, dont 31 buts, et son gabarit de 6 pi 4 po et 211 lb ont attiré l’attention des recruteurs de la LNH.

 

« Vancouver et Toronto étaient très intéressés, mais il y avait aussi Ottawa, Dallas et Tampa Bay, souligne MacEwen aux abords du vestiaire du club-école des Canucks, les Comets d’Utica. Je croyais que Vancouver était un bon fit pour moi. J’y voyais une opportunité d’accéder rapidement à la LNH. Je suis très content de la façon qu’on me développe et je veux juste tout faire pour que ça continue ainsi. »

 

L’an dernier, comme recrue dans la Ligue américaine, l’ailier droit a récolté 33 points (10-23) en 66 matchs, au quatrième rang des marqueurs des Comets. Seuls les vétérans Reid Boucher, Michael Chaput et Patrick Wiercioch ont mieux fait que lui.

 

Une croissance sur le tard

 

Puis, cette saison, après un bon départ à Utica, MacEwen a été rappelé et a disputé son premier match dans la LNH le 11 février, à Vancouver, contre les Sharks. Il est ensuite parti pour la Californie, jouant à Anaheim, Los Angeles et San Jose, avant d’être retourné aux Comets, avec qui il totalise présentement 48 points (20-28) en 61 rencontres.

 

« C’était un rêve devenu réalité, dit-il à propos de son baptême dans la LNH. C’était surréel. Les premiers jours, après mon rappel, ont été carrément fous. J’étais comme dans un tourbillon! J’ai été capable de me calmer, de me concentrer et on m’a donné du bon temps de jeu. Je dois construire sur cette expérience. »

 

MacEwen avoue qu’il nous aurait traités de fous si on lui avait prédit, il y a quatre ans, qu’il accéderait à la LNH en 2019. C’est que, comme bien des ados, il a grandi sur le tard, ce qui explique pourquoi il n’a jamais été repêché junior majeur.

 

« En l’espace d’un été, à 17 ans, je suis passé de 5 pi 10 po à 6 pi 3 po, précise-t-il. On dirait que mes membres n’ont pas tous suivi en même temps! Ça m’a pris du temps à m’habituer à mon nouveau corps. J’étais comme maladroit. Une fois habitué, j’ai pu combiner mon nouveau jeu physique aux habiletés naturelles que j’ai toujours eues. Et j’ai travaillé fort en gymnase et sur la glace pour m’améliorer. »

 

À Vancouver l’an prochain?

 

MacEwen s’est tellement amélioré qu’il cogne maintenant à la porte de la LNH. Les Canucks sont en mode reconstruction et entendent bâtir leur attaque autour d’Elias Pettersson, Brock Boeser et Bo Horvat.

 

Nikolay Goldobin, Jake Virtanen, Adam Gaudette et MacEwen sont également dans les plans.

MacEwen a suffisamment un bon coup de patin et une touche offensive pour espérer éventuellement jouer sur les trois premiers trios des Canucks. Mais son gabarit et sa présence physique pourraient également faire de lui une option sur la quatrième ligne.

 

Bref, sa polyvalence est intéressante, à un point tel que Joe Roberts, le descripteur des Comets, voit en lui le meilleur espoir présentement à Utica. Trent Cull, l’entraîneur-chef du club-école, entrevoit également un beau futur pour son colosse ailier droit.

 

« Zack connaît une très bonne saison, avoue Cull. On est très content de son développement. L’an dernier, il a eu une très bonne année recrue pour un joueur jamais repêché que l’on a signé à 20 ans. Et ça se poursuit cette année. Il est très bon en échec-avant et il peut créer beaucoup d’attaque pour lui, mais aussi pour ses coéquipiers, en raison de son bon travail en coins de patinoire et devant le filet. Je l’utilise à toutes les sauces, autant en avantage numérique qu’en désavantage. Il s’améliore constamment et sera un candidat pour un poste à temps plein à Vancouver dès l’an prochain. »