LAVAL – La meilleure équipe de la division Nord de la Ligue américaine s’est occupée de mettre fin à la séquence victorieuse du Rocket, qui s’est incliné par la marque de 5-2 devant les Marlies de Toronto mercredi soir à la Place Bell.

Le club-école du Canadien, qui était de retour à la maison après avoir remporté trois matchs consécutifs sur la route, a joué du hockey de rattrapage à partir de la septième minute de la rencontre et a été incapable de profiter de quatre avantages numériques consécutifs en troisième période pour remonter la pente.

Adam Cracknell a rapproché le Rocket à un but de la parité à 14:20 du dernier vingt, mais Rinat Valiev a marqué deux minutes et demie plus tard pour éteindre les espoirs des locaux. Frustré à maintes reprises par Charlie Lindgren, Chris Mueller a définitivement fermé les livres dans la dernière minute du match.

Solide dans la défaite, Lindgren a terminé sa soirée de travail avec 27 arrêts.

« Une équipe comme les Marlies, tu ne leur donnes pas grand-chose et ils sont capable de faire des jeux, se résignait l’entraîneur-chef Sylvain Lefebvre après la rencontre. En première période, on a donné une chance de marquer à 5 contre 5 et ils en ont profité pour marquer. »

Les Marlies, en effet, forment une puissante machine de hockey. Leur victoire en territoire lavallois était leur 24e de la saison, un sommet dans la LAH qu’ils partagent avec le Moose du Manitoba. La mi-saison n’est pas encore atteinte que déjà, l’équipe réserve des Maple Leafs a 13 points de plus en banque que celui du Tricolore.

Chris Mueller, Andreas Johnsson et Kerby Rychel ont connu un fort match, trouvant chacun le fond du filet en plus de générer 12 des 32 tirs au but des Marlies. De l’autre côté, le trio formé de Chris Terry, Nikita Scherbak et Cracknell, dont les membres avaient cumulé 13 points lors du récent voyage, a connu une rare mauvaise soirée. Terry a notamment vu sa séquence personnelle de match avec au moins un point s’arrêter à neuf.

« Ils n’étaient pas sharp, a dû constater Lefebvre. Des jeux à l’aveuglette, surtout en deuxième période, nous ont fait mal. Cette ligne-là nous en a donné beaucoup. On ne mettra pas le blâme sur ces trois gars-là, loin de là. Mais ce sont des petits moments dans le match pour lesquels, comme je l’ai dit, les Marlies vont te faire payer. »

Le seul but du Rocket à forces égales est venu du bâton de Daniel Audette.

Une bonne habitude abandonnée

À chaque étape de sa récente série de succès, le Rocket avait su mettre les chances de son côté en marquant le premier but du match. De retour à la maison, il s’est compliqué la tâche en cédant rapidement les commandes aux visiteurs.

À la septième minute, son premier trio s’est fait endormir en zone neutre et a cédé un surnombre aux canons adverses. À peine entré en zone ennemie, Mueller a servi une longue passe transversale vers l’enclave. Camouflé derrière Matt Taormina, Johnsson n’a eu qu’à pousser le disque dans une cage ouverte.

« Je n’ai pas haïs notre début de match, estimait néanmoins Lefebvre. Même qu’en tuant des punitions un peu plus tard dans la période, on a quand même bien fait. Et le but qu’ils ont marqué, c’était un beau jeu. On était sur un changement de ligne et des passes comme ça... c’était clean. Mais même après ce but, on a eu des bonnes chances de marquer. »

La situation aurait pu s’envenimer en fin de période quand Éric Gélinas a écopé d’une double pénalité mineure pour avoir servi un double-échec au visage de Mueller. Mais pendant quatre minutes, les quatuors  mandatés par Lefebvre ont efficacement étouffé la menace.

Patients, les Marlies ont éventuellement réussi à doubler leur avance. À 1:23 de la deuxième, Rychel a profité de l’espace que lui ont alloué Brett Lernout et Stefan Leblanc en entrée de zone et a décoché un plomb qui a battu Lindgren du côté du gant.

Alors qu’on craignait qu’il s’enlise, le Rocket a répliqué. Cinquante-six secondes plus tard, Audette a profité du travail acharné de Niki Petti et Markus Eisenschmid en échec-avant pour se retrouver seul devant Garret Sparks. Son premier tir a été bloqué, mais son deuxième s’est retrouvé dans les cordages.

Dès lors, Lindgren a tout fait pour garder son équipe dans le coup. Après une autre mission accomplie par l’unité de désavantage numérique du Rocket, il a réalisé deux arrêts spectaculaires, dont un particulièrement solide aux dépens de Mueller. Mais à 12:00, l’homme masqué du Rocket a été déjoué par un faible tir de la pointe dévié devant lui par Adam Brooks, un but qui allait au final s’avérer décisif.

Le Rocket s’est vu offrir toutes les occasions au monde de frapper un grand coup en troisième, mais il n’a pu que faire la moitié du chemin avant que ses ardeurs ne soient refroidies.

Le bleu-blanc-rouge de la couronne nord retourne déjà sur la route. Il sera à Utica pour affronter les Comets vendredi et à Binghamton pour se frotter aux Devils le lendemain. ​