MONTRÉAL – Kaiden Guhle n’a pas terminé l’entraînement du Rocket de Laval jeudi. Le plus récent choix de première ronde du Canadien devait s’entretenir avec les médias à la veille du match inaugural du club-école contre les Senators de Belleville, mais l’entraîneur Joël Bouchard a révélé qu’un pépin physique avait changé l’ordre des priorités de sa jeune recrue.

Rien de grave, a tenu à préciser Bouchard, qui n’a pas écarté la possibilité que Guhle soit en uniforme pour son baptême du hockey professionnel vendredi.

Parce que là-dessus, le pilote du Rocket a été clair. S’il est en santé, Guhle jouera bien assez vite. Le défenseur a laissé une forte impression à son entraîneur-chef au cours des dernières semaines.

« Comment il fait ça depuis le début, je te dirais sur 10, ça serait 12, a chiffré Bouchard. Dans son intégration, dans sa façon de comprendre, sa façon de s’impliquer dans les matchs simulés, la progression qu’il a eue, il est vraiment confortable. Si on parle du joueur de hockey, son intégration, zéro problème. »

Guhle est l’un des dix défenseurs qui viennent de compléter le camp d’entraînement du Rocket. À ce groupe s’est récemment ajouté le jeune vétéran Cale Fleury, qui a commencé la saison de la Ligue nationale au sein de l’escouade de réserve du Canadien.

Fleury fait partie d’un noyau de cinq visages familiers dont la présence à la ligne bleue ne devrait pas être remise en question pour les débuts de la saison. Xavier Ouellet, Gustav Olofsson, Otto Leskinen et Josh Brook complètent ce groupe. Corey Schueneman, un nouveau venu de 25 ans qui a déjà une saison d’expérience dans la Ligue américaine, pourrait être un candidat pour le sixième poste de la brigade.

Mais à entendre Bouchard, on comprend que Guhle, qui a fêté ses 19 ans le mois dernier, trouvera sa place tôt au tard dans cette unité.

« Le but, c’est de faire jouer Kaiden et de lui donner du millage, a affirmé l’entraîneur. Et honnêtement, il le mérite, il est capable. Ce n’est pas comme si on lui donne parce que c’est un choix de première ronde. »

Avec 32 joueurs à sa charge au camp d’entraînement, Bouchard a divisé ses ouailles en deux groupes distincts. Dès son arrivée, Guhle a été placé avec les réguliers, ceux qui seraient présentement à Laval dans des circonstances normales. Et jamais il n’a donné l’impression à son entraîneur qu’il était dépassé par les événements.

« Inquiétez-vous pas pour Kaiden, a rassuré Bouchard. Je pourrais vous lancer la cassette et dire que ‘c’est un bon jeune joueur qu’on aime’, mais je vous le dis, c’est un joueur de hockey. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir. On veut le mettre dans une situation gagnante. C’est très important pour tous les joueurs, surtout un jeune. Mais il est capable de suivre. Faites-moi confiance, je l’ai vu à tous les jours... il va être correct le jeune. »

Place aux jeunes

Bouchard a aussi été élogieux envers l’attaquant Jan Mysak. À 18 ans, le choix de deuxième ronde du Canadien en octobre dernier est le benjamin du groupe élargi dont a hérité le responsable de la relève tricolore. Son intégration au groupe principal a été plus lente que celle de Guhle, mais il devrait lui aussi obtenir ses premières minutes dans la Ligue américaine éventuellement.

« D’une part, il a une personnalité extraordinaire, a vanté Bouchard. C’est un jeune engagé, une éponge qui veut vraiment apprendre. Il faut réaliser qu’il vient de se faire repêcher, alors sa capacité physique est parfois déficiente dans certaines situations, mais c’est normal. Ce n’est pas par manque de travail ou de volonté. Il apprend le hockey professionnel. »

Si on lit entre les lignes, on comprend que Mysak pourrait devoir patienter encore un peu avant de donner ses premiers coups de patins sur la glace du Centre Bell. Bouchard a insisté sur le fait qu’avec autant d’options à sa disposition, il n’enverra pas un joueur dans la mêlée tant qu’il n’aura pas l’assurance qu’il pourra y tenir son bout. Selon cette logique, le Tchèque pourrait avoir besoin d’encore un peu de parrainage avant d’être lancé dans l’action.  

Ce qui ne laisse aucune place à l’interprétation, par contre, c’est que les jeunes verront de l’action cette saison chez le Rocket. Bouchard n’aurait pu être plus clair là-dessus. « Pour moi, la grande différence, c’est que je pense que je suis capable d’en donner plus aux jeunes joueurs », a-t-il affirmé. Puis un peu plus tard, cette promesse : « ça ne sera pas ‘les jeunes sont sur la 4 et ils ne jouent pas’. »

À ses yeux, la qualité des recrues qu’il a présentement sous la main lui donne une latitude qu’il n’avait pas lorsqu’il a été embauché pour prendre la relève de Sylvain Lefebvre en 2018.

« Je trouve que les jeunes joueurs qu’on intègre sont plus prêts et en ont peut-être un peu plus en-dessous du capot. Notre gardien, c’est un deuxième année. À la défense, [Josh] Brook et Otto [Leskinen] sont à leur deuxième année. On a une belle continuité avec des jeunes qui ont du millage. »

Bouchard n’a nommé personne à l’attaque, mais on comprend que de belles opportunités attendent un gars comme Jesse Ylonen, un choix de deuxième ronde qu’une blessure a empêché de faire ses débuts nord-américains l’an dernier. Cam Hillis, Rafaël Harvey-Pinard, Liam Hawel et Joël Teasdale pourraient aussi être lancés dans le bain sans avoir trop le temps de prendre la température de l’eau.

« Il n’y aura rien de vite, mais on parle de gars que je suis capable de mettre sur les unités spéciales et ça pour moi c’est la plus grosse différence, a contextualisé Bouchard. Quand j’ai commencé il y a deux ans, les jeunes qu’on amenait, j’avais de la difficulté à les mettre sur les unités spéciales parce que ça allait déjà vite à 5-contre-5. Aujourd’hui, je vous avertis, ils vont être là. »

« Demain, vous allez voir un vétéran avec deux jeunes, deux recrues qui n’ont pas joué une minute encore. Vous allez voir des lignes comme ça, parce que je considère que les jeunes sont capables de prendre la charge de travail. »