LAVAL – On l’écrit avec légèreté, mais c’est à se demander si l’état-major du Canadien n’étudiera pas les stratégies employées par le Rocket de Laval sur le jeu de puissance. La troupe de Joël Bouchard a inscrit trois buts en autant de tentatives en avantage numérique pour disposer des Senators de Belleville au compte de 4 à 2.

 

Voici cinq observations tirées de cette rencontre qui était la 40e du Rocket (17-17-6) cette saison et qui lui permet de poursuivre ses efforts pour remonter au classement en méritant une troisième victoire depuis quatre rencontres.

 

« C’est un gros match, ça nous permet de revenir à ,500. C’était un objectif qu’on avait fixé il y a un certain temps. À un moment donné, on avait une fiche de 9-14 et on a trouvé une façon de remonter à ,500. Ce n’était pas parfait, mais j’ai bien aimé certains jeux, je trouve que notre expérience, qui est minime, de gérer le match nous sauve parfois », a jugé Bouchard.

 

Des unités spéciales qui ont retrouvé de l’aplomb

 

Les unités spéciales du Rocket ont éprouvé bien des ennuis cette saison, mais la tendance a été renversée récemment pour le plus grand bien de la formation lavalloise.

 

En effet, l’unité dirigée par Alex Burrows a connu une soirée parfaite avec trois buts (Jake Evans, Alexandre Alain et Daniel Audette) en trois déploiements sous le regard du directeur général Marc Bergevin. Elle a maintenant marqué 10 buts depuis 23 occasions en six parties (43%). Ironiquement, ce groupe a brillé alors que Burrows était absent puisqu’il est incommodé par un virus. On présume qu’il se fera taquiner pendant quelques jours.

 

« Je ne dirais pas que ça s’explique par des changements, mais plus de continuer à taper sur le clou sur ce qu’on doit faire. On forçait les jeux parfois, on était impatients, on cherchait des options qui n’existaient pas si bien que des joueurs finissaient par retourner à leurs vieilles habitudes. On leur enseignait, mais la confiance a fini par baisser. On a énormément pratiqué le jeu de puissance depuis un mois, c’est un ajustement que j’ai fait comme entraîneur », a expliqué l’entraîneur.

 

« Je pense qu’on suit enfin les directives! On exécute finalement ce que les entraîneurs démontrent et exigent. On a aussi eu besoin de quelques modifications de l’effectif et la chimie a fini par s’installer », a dit Froese avec la franchise d’un capitaine.

 

Il ne faudrait pas oublier de mentionner la superbe manœuvre d’Alex Belzile – le seul représentant du Rocket au Match des étoiles - sur le but de Byron Froese en infériorité numérique.

 

Audette a véritablement saisi le message

 

Ce n’est pas le talent qui manquait à Audette (1 but, 1 passe dans ce match), mais il devait rehausser la qualité de son jeu et son implication sur la patinoire. L’attaquant de 22 ans semble finalement avoir résolu le casse-tête sous l’influence de Bouchard et les résultats sont probants. Alors qu’il était souvent laissé de côté par le passé ou qu’il devait se contenter d’un rôle effacé, Audette est devenu un rouage intéressant pour l’attaque du Rocket.

 

Encore une fois, il a été dynamique sur la glace et il a utilisé sa vision du jeu pour contribuer à la victoire. Sa passe, en avantage numérique, vers Evans sur le premier but du match était tout simplement sublime.

 

Evans ne cesse de progresser

 

Au cours des dernières années, Evans avait attiré bien de l’attention avec son impressionnante progression dans les rangs universitaires américains. Le choix de septième ronde du CH en 2014 relève maintenant avec brio le défi de la transition dans la Ligue américaine.

 

Brillant, rapide et doué, Evans s’est rapidement adapté au calibre professionnel et on ne peut que croire que cette évolution se poursuivra à une cadence intéressante en route vers la LNH. Il constituerait un rappel audacieux pour le Canadien cette année, mais il demeure l’un des meilleurs attaquants du Rocket et il n’est pas du style à placer son équipe dans le pétrin. Il a réussi sa première partie de trois points (1 but, 2 passes) dans la Ligue américaine dans cette confrontation. C’est donc dire que le trio d’Audette, Evans et Belzile a récolté six points dans une prestation étincelante.

 

« Ils ont été très bons, mais ce que j’aime le plus, c’est qu’ils l’ont été de la bonne façon. Parfois, un trio peut créer beaucoup d’offensive et c’est super beau à la télévision ainsi que pour les spectateurs, mais en tant qu’entraîneur tu sais que c’est parce qu’ils forcent le jeu. Ils finissent par devenir un trio de 50/50 qui fait de bons et de mauvais jeux. J’ai trouvé que leur ratio de bons jeux et de respect du plan de match était à la hauteur. Ils ne sont pas devenus excités par leur performance, ils ne sont pas tombés dans le panneau d’en vouloir un autre. Ça donne l’exemple aux autres et c’est pour ça que je dis qu’on a gagné en maturité dans nos décisions », a exposé leur entraîneur.

 

« Ça s’est bien passé, on est vraiment contents des six points, mais encore plus d’avoir été solides partout sur la patinoire. On est fiers des petites choses accomplies par notre trio », a justement témoigné Audette.

 

LaCouvee, le gardien inconnu qui se démarque

 

Un effet domino provoqué par la blessure de Carey Price en même temps que celle de Charlie Lindgren a mené le Rocket à accorder un contrat d’essai au gardien Connor LaCouvee. Jamais repêché, ce cerbère de la Colombie-Britannique présente un dossier immaculé de 4-0-0 avec le Rocket et il risque d’être sollicité peu importe ce qui arrive avec l’organisation du Canadien.

 

Il a été déjoué deux fois par Belleville, mais on doit souligner qu'il a été victime de malchance avec une passe qui a dévié sur un patin et un retour qui a rebondi sur son coéquipier Xavier Ouellet. 

 

Ce sympathique gaillard profite de chaque instant et il s’est dressé devant son filet d’une fois dans les derniers instants du match. Imaginez, il affiche un dossier de 4-0-0 avec une moyenne de 1.76 et un coefficient d'efficacité de .931 !  

 

Une fin de séquence cruciale

 

Afin de participer aux séries, le Rocket n’avait pas le choix de profiter de la portion actuelle de son calendrier qui comporte 16 matchs sur 21 à domicile. En vertu de ce gain, le Rocket affiche un dossier de 10-5-4 en 19 parties. Advenant deux autres victoires pour conclure cette séquence, le Rocket récolterait 28 points sur une possibilité de 42.

 

Ce triomphe permet au Rocket de se rapproche à trois points d’une place éliminatoire, mais plusieurs équipes se battent pour ce dernier laissez-passer.

 

Terminons avec un petit bulletin de santé. Même s’il a joué deux matchs ce week-end,  Lindgren profite de quelques jours de traitement et sa présence demeure incertaine en fin de semaine.

 

Michael McCarron est toujours à l’écart du jeu tout comme Noah Juulsen alors que Karl Alzner a remplacé – le temps d’un match - David Schlemko qui s’est de nouveau blessé.

 

Le Rocket propulsé par les unités spéciales