LAVAL – Les résultats commencent finalement à concorder avec le niveau d’effort déployé chez le Rocket.

Le refrain devenait redondant et, avouons-le, un brin emmerdant pour les membres de l’équipe réserve du Canadien. On dominait, parfois outrageusement, des matchs qui continuaient de pencher en faveur de l’adversaire. Pendant une récente glissade de six défaites, par exemple, le Rocket a maintenu une domination moyenne de 34-21 dans la colonne des tirs. Il n’en a toutefois soutiré que dix buts, alimentant une frustration qui devenait de plus en plus palpable au sein des troupes.

Mais la loyauté aux principes prêchés par le nouveau personnel d’entraîneurs est en train de rapporter. Le Rocket a gagné quatre de ses cinq derniers matchs, une éclosion marquée par le réveil tant attendu de son attaque. Celle-ci a produit au moins quatre buts à trois reprises au cours de cette séquence heureuse, un plateau plutôt banal qu’elle n’avait pourtant atteint que deux fois dans les onze premiers matchs de l’année.

Il s’agit d’un juste retour des choses pour une équipe qui méritait franchement un meilleur sort durant le premier mois de son calendrier. Ce soir, le Rocket (7-8-1, 15 pts) pourrait profiter de la visite des Sound Tigers de Bridgeport (9-5-2, 20 pts) à la Place Bell pour atteindre la barre de ,500 pour la première fois de la saison.

« Le match d’hier, pour moi, c’est le même processus, la même recette qui fonctionnait moins au pointage il y a sept ou huit matchs, observait Joël Bouchard au lendemain de la victoire de 6-2 acquise face aux Marlies de Toronto mardi. Mais tu sais, on finissait nos matchs et point de vue chances de marquer, point de vue style de jeu, point de vue attitude, c’était là. C’est juste que là, les gars ont un peu plus de feeling et de cohésion. »

« Je pense que c’est le retour du balancier, approuve Alexandre Alain, qui sera en quête d’un point dans un cinquième match de suite. On était tellement malchanceux au début de l’année. On n’avait jamais les bonds que ça nous prenait et je pense que le hockey, c’est un jeu de chance des fois. »

« Ça aurait été facile de se décourager et de dire que ça n’a pas de bon sens, de commencer à vouloir jouer "run and gun" et toujours tricher, renchérit Alain. Mais on a juste continué de la bonne façon et à moment donné, la chance a viré de bord. »

« Tout le monde semble un peu plus détendu, a constaté le capitaine Byron Froese. La rondelle s’est mise à rentrer et tout le monde semble en profiter. Ça correspond davantage aux attentes qu’on avait en début de saison. On a appris à la dure depuis un mois, j’ai presque l’impression d’avoir traversé une saison complète dans ces 15 premiers matchs. Mais cette adversité nous sera salutaire à long terme. »

Un capitaine frustré

Avant que les choses ne commencent à se replacer, Joël Bouchard avait admis sentir la frustration gagner quelques-uns de ses vétérans. Froese ne se défile pas et plaide coupable.

« Tout tombe en place »

À pareille date l’an dernier, le vétéran de 27 ans avait déjà été rappelé par le Canadien et n’était finalement jamais redescendu dans la Ligue américaine. Le début de sa deuxième année à Laval ne se déroule pas aussi bien. Avant de contribuer au réveil collectif du Rocket avec quatre points en autant de matchs, il n’en avait récolté que six en douze parties.

« C’est toujours dur sur le moral quand on ne contribue pas offensivement et qu’en plus on est sur la glace pour quelques buts de l’adversaire. Mais j’ai gardé la foi, je savais que notre structure était bonne et qu’on allait finir par récolter le fruit de nos efforts. »

Froese a recommencé à noircir la feuille de pointage le jour où Kenny Agostino a reçu l’appel du Canadien. Il nie toutefois que la bonne fortune de son coéquipier lui ait donné le coup de pied au derrière nécessaire pour se remettre en marche.

« Je me bottais moi-même le derrière après chaque match, après chaque défaite dans laquelle je n’avais pas été capable de faire la différence, assure-t-il. Je veux être un gars qui contribue offensivement, je veux être certain que je donne une chance de gagner à mon équipe, que j’exerce un impact positif sur le match. Je sais que je dois être meilleur que ça. Je n’ai atteint aucun de mes objectifs jusqu’à maintenant et je sais que j’ai du travail à faire pour y parvenir. »