LAVAL – « Ça n’a pas été facile, il y a eu la COVID-19, beaucoup de blessés, plusieurs matchs reportés... Plein de choses sont arrivées, mais on a affiché de la persévérance et le crédit revient à la profondeur du club », a résumé Jean-François Houle, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval.

 

Houle n’est pas du style à se lancer dans des envolées oratoires, mais cette réponse résumait bien les embûches surmontées par le Rocket qui accède aux séries pour la première fois de son histoire.

 

Alex Belzile, l’un des piliers du club, a exprimé sa grande satisfaction.

 

« Cette année, on commençait la saison en pensant que tout ça (les complications avec la COVID-19) serait derrière nous. Mais il a fallu s’ajuster encore une fois. Beaucoup de joueurs sont passés par Laval donc chapeau aux entraîneurs et à tous ceux qui ont permis de garder le cap à travers tout ça. Ça démontre à quel point on a de la profondeur au sein de l’organisation et c’est une très bonne nouvelle pour tout le monde. Tu peux juste sortir gagnant de participer à une course aux séries. On a investi beaucoup d’efforts et de travail comme équipe et sur la culture de l’organisation. En ce moment, on obtient les résultats et ce n’est que la première étape », a soutenu celui qui vit sa quatrième campagne dans cet uniforme.

 

À sa cinquième saison d’existence, le Rocket est enfin récompensé et ça survient alors que l’équipe a employé, jusqu’ici, un total hallucinant de 48 joueurs. Heureusement que l’organisation peut désormais se fier sur du renfort en provenance des Lions de Trois-Rivières dans l’ECHL.

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« Ceux qui ont mis l’équipe en place ont fait un excellent travail. Ce sont Scott Mellanby, John Sedgwick et Eric Crawford. Ils ont accompli du bon boulot pour trouver des joueurs qui se complètent bien. Avec la présence de Trois-Rivières, ça nous a beaucoup aidés à travers les périodes difficiles », a cerné Houle.

 

Par le passé, le Rocket devait se démener pour dénicher des solutions à la dernière minute.

 

 « C’est une énorme différence au lieu de tenter de trouver des joueurs en Floride ou à Toledo par exemple. C’est bien plus facile pour notre travail. Certains joueurs comme (Shawn) St-Amant, (Justin) Ducharme, (Peter) Abbandonato ont joué du gros hockey pour nous et (Kevin) Poulin est l’un des meilleurs gardiens du circuit », a indiqué Houle.

 

« Près de 95% des gars des Lions parlent français donc c’est spécial pour ceux qui montent de jouer ici. Ils jouent devant leur famille, ça ajoute de la motivation. Au final, c’est tellement plus pratique, j’ai déjà vu des situations dans lesquelles ça exigeait beaucoup de voyagement et que le joueur n’arrivait pas à temps », a confié l’attaquant Jean-Sébastien Dea qui est le deuxième pointeur de l’équipe derrière Rafaël Harvey-Pinard.

 

Par la force des choses, il aura fallu que les entraîneurs et les joueurs influents du Rocket soient en mesure de garder le groupe uni à travers ce grand roulement.

 

« On est une équipe mature, on a beaucoup de joueurs dans la mi-vingtaine et quelques doyens. Tout le monde ensemble, on a mis l’épaule à la roue. On a traversé une période très rough en janvier et février avec bien de la COVID, énormément de matchs et des blessures. Mais on a tenu le coup et repris notre élan par la suite. On arrive fin prêts pour les séries », a noté Belzile qui, à 30 ans, se classe parmi les doyens avec Gabriel Bourque (30 ans) et Poulin (31 ans).

 

Sans surprise, Houle ne voulait pas se lancer de fleurs pour ce solide travail de chef d’orchestre à sa première année aux commandes de l’équipe. En plus des vétérans, ses adjoints et les thérapeutes, il a vanté la production bien répartie au sein de son effectif alors que Harvey-Pinard ne se classe qu’au 39e rang des meilleurs pointeurs.

 

Si la contribution de joueurs comme RHP, Dea, Xavier Ouellet, Jesse Ylönen, Kevin Roy, Danick Martel et Louie Belpedio était attendue, il faut admettre que celle de Poulin surpasse, et de loin, les attentes.

 

À vrai dire, Poulin était perçu comme le gardien qui allait surtout tenir le fort à Trois-Rivières tout en venant aider, à l’occasion, en relève à Cayden Primeau et Michael McNiven. Le plan initial a été réduit en miettes avec les blessures subies par Carey Price et Jake Allen, la constance à fignoler de Primeau et le départ de McNiven.  

 

« Il a été incroyable, c’est un excellent coéquipier et un bon vétéran. Il est toujours souriant, il est bon avec les jeunes. Sur la glace, tout le monde a pu voir son impact, il a été excellent pour nous. Ce n’était pas évident pour lui de se promener entre les Lions et ici, mais il a conservé une bonne attitude et il a travaillé si fort. Tout le mérite lui revient », a louangé Dea.

 

« C’est un professionnel dans sa façon de se comporter. Oui, il a été en Europe, mais il ne faut pas oublier qu’il a été dans la LNH, et pas seulement pour quelques parties, il était établi. Ça lui fait beaucoup d’expériences professionnelles. Pour un jeune comme Cayden Primeau, c’est parfait, il peut apprendre de lui et de son calme. Rien ne le dérange, il est toujours préparé. Il ne se préoccupait pas des chiffres, mais seulement de faire de son mieux quand il est devant le filet. Il a fait ouvrir les yeux à bien des gens cette année. Il n’a que 31 ans, les gardiens et certains joueurs sont à leur apogée vers 31-32 ans. Quand il y a eu 100 000 mouvements de personnel, c’est tout à son honneur de nous avoir gardés dans la course tout au long de l’année », a ajouté Belzile au sujet du gardien québécois.

 

Le collègue Julian McKenzie faisait remarquer à Houle, que contrairement au Canadien envers lequel les attentes étaient élevées, le Rocket et les Lions ont trouvé le moyen d’accéder aux éliminatoires.

 

« Chez le Canadien, ils ont perdu de grands meneurs et c’est irremplaçable. De notre côté, on avait ce qu’il fallait de ce côté et c’était la même chose chez les Lions. Juste cet élément, ça veut dire beaucoup », a insisté Houle.

 

Nul doute que ce facteur sera encore crucial en séries.

 

*En raison des répercussions de la COVID-19, le format éliminatoire est légèrement complexe cette saison dans la LAH. Résumons le tout en vous précisant que le Rocket obtiendra un laissez-passer pour la première ronde s'il termine sa saison parmi les trois premières équipes de la division Nord. Le Rocket occupe actuellement la troisième place, mais il devra se méfier dans ses trois derniers matchs.