LAVAL – On a fait grand cas de la nouvelle identité dont semble s’être doté le Canadien de Montréal depuis le début de sa saison. Un groupe au talent limité, certes, mais qui forme une équipe rapide et pugnace qui ne laisse pas un pouce à ses adversaires. Une équipe méconnaissable.

 

On est maintenant en mesure de confirmer qu’une métamorphose du même ordre est en cours à Laval.

 

L'ADN Bouchard implanté dans le Rocket

Le Rocket a offert une impressionnante démonstration de hockey vendredi soir dans le cadre de l’inauguration de sa saison locale. Sa rapidité à foncer sur le porteur de la rondelle en échec-avant et sa prise de possession asphyxiante de la zone neutre, autant de qualités que l’on retrouve chez son grand frère de l’île voisine, leur ont permis de passer la majeure partie de la soirée du bon côté de la ligne rouge centrale.

 

« Moi, je coache le Rocket de Laval, a d’abord précisé Joël Bouchard, soucieux de se distancer de ce qui se fait à l’extérieur de sa juridiction. Mais je veux jouer comme ça tout le temps. Mes équipes ont toujours joué comme ça. C’est l’effort et le système qui sont importants. Les gars embarquent dans ce qu’on veut faire et je pense qu’ils y prennent goût. Je sens que j’ai des joueurs intelligents, qui veulent améliorer leur sort, personnellement, soit dans le hockey professionnel ou même pour avoir une chance dans la Ligue nationale. Et les détails qu’on travaille avec eux, je pense qu’ils commencent à voir que ça a un impact. »

 

La propreté du Rocket dans l’application de ces principes n’a jamais été plus évidente qu’en troisième période. Les hommes de Joël Bouchard avaient connu une légère baisse de régime en fin de deuxième. Leur avance de deux buts avait tenu grâce à quelques bons arrêts de Charlie Lindgren, mais contre une équipe qui en avait marqué douze à ses deux matchs précédents, elle était loin d’être à l’abri.

 

Rien pour aider, les Devils de Binghamton ont obtenu deux chances coup sur coup de déployer leur jeu de puissance au retour du deuxième entracte. Ils en ont profité pour décocher un grand total de zéro lancer sur le filet de Lindgren. En fait, ils n’ont été crédités que de quatre tirs dans toute la troisième période, qu’ils ont passée à circuler en périphérie, embouteillés dans un étroit corridor le long des bandes.   

 

« C’est notre identité depuis le début de l’année, note l’attaquant recrue Alexandre Alain. On veut être une équipe difficile à affronter. Je pense qu’on l’a démontré, même la semaine passée. On ne donne pas beaucoup de lancers, on essaie de jouer avec une couverture très serrée et pour l’instant, ça fonctionne. »

 

« J’en parlais à [Michael] McNiven tout à l’heure. Si on compare avec l’année dernière, on forme une équipe complètement différente présentement, constatait Lindgren, qui a terminé la rencontre avec 17 arrêts. Les gars achètent ce qui leur est proposé et travaillent extrêmement fort. De ma position, je n’en reviens pas de l’intensité qu’on déploie à chaque présence. Bien souvent, ça doit être un vrai cauchemar à gérer pour nos adversaires, mais c’est ce qu’il faut faire dans cette ligue. Chaque soir, il faut leur rentrer dedans et jusqu’à maintenant, c’est ce qu’on fait. Il y a encore beaucoup de travail devant nous, mais c’est un bon début. »

 

Lindgren a tenu ces propos dans un vestiaire où il n’a pas souvent eu l’occasion de distribuer les éloges. Symbole d’une véritable saison de misère, le Rocket avait perdu 25 de ses 29 derniers matchs à domicile l’année dernière. Il serait étonnant qu’un tel scénario se répète cet hiver.

 

« T’es un joueur de hockey ou tu ne l’es pas, a lancé Bouchard. Quand tu joues au hockey, tu joues de la bonne façon. C’est ce que je veux implanter ici. Et c’est la seule façon dont je vais coacher de toute façon. Si tu veux jouer tout croche, tu ne joueras pas pour moi, c’est sûr. »​

 

Devils 2 - Rocket 5