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LAVAL – Un grand rassemblement d’avant-match, des partisans qui n’ont pas peur du ridicule, un aréna qui se remplit plus vite que la section « commentaires » sous un article qui parle du Canadien.  Il y avait un petit quelque chose de différent dans l’air autour de la Place Bell jeudi soir.

On en a eu la confirmation quand le match entre le Rocket de Laval et le Crunch de Syracuse a pris son envol, peu après 19 h. On était bel et bien en séries éliminatoires.

C’était une première dans la jeune histoire de la mouture lavalloise du club-école du Canadien et ses représentants ont offert une performance à la hauteur de l’importance du rendez-vous. Une poussée de trois buts en troisième période leur a permis de signer une victoire de 4-1 pour s’emparer d’une avance de 2-1 dans une série 3-de-5 qui pourrait maintenant connaître sa conclusion samedi.

Paquette fait payer le Crunch en A.N.

Un but de Cédric Paquette, à mi-chemin au dernier tiers, a mis fin à une soirée de vains efforts pour les locaux, qui avaient capitalisé sur un seul de leurs six avantages numériques avant d’être délivrés par le Gaspésien.

Un jeu de puissance dont le manque d’opportunisme aurait pu coûter cher – l’attaquant Jean-Sébastien Dea l’a candidement qualifié de « catastrophe pour notre unité » après la rencontre – a finalement produit deux buts en sept déploiements pour les vainqueurs, qui ont fermé les livres en trouvant deux fois le fond d’un filet désert en fin de rencontre.

« Dernièrement on a travaillé là-dessus, notre force de caractère, de ne pas se laisser abattre avec l’adversité. Je pense qu’on a montré de la force de caractère, justement, on a continué à travailler fort, on ne s’est pas assis là-dessus. C’est le fun d’être récompensé quand tout le monde travaille comme ça », a commenté Dea, complice du but décisif et auteur du suivant.

« On a marqué deux buts [en avantage numérique], deux buts importants, a renchéri l’entraîneur Jean-François Houle. On a aussi frappé deux poteaux. Ce n’était pas parfait, mais on affrontait une bonne équipe qui défend bien, leur gardien a fait de bons arrêts. Mais ça s’est bien terminé ce soir. »

La surexcitation était un danger qui guettait les protagonistes de toutes allégeances avant ce premier match de séries de l’histoire d’un amphithéâtre qu’on attendait remplie au bouchon et bruyante à souhait. C’est un peu le piège dans lequel est tombé le Crunch en tout début de première période. Après une présence initiale exemplaire du trio pivoté par Gabriel Dumont, Gabriel Fortier a freiné l’élan des visiteurs avec une pénalité en zone offensive.

Paquette se plaît à contribuer à Laval

Cet écart de conduite a été salvateur pour le Rocket, qui en a profité pour respirer par le nez et, du même souffle, prendre les devants. En avantage numérique, Danick Martel a hérité d’une longue passe transversale de Sami Niku et l’a fait fructifier à l’aide d’un solide tir sur réception.

« Tu te souviens de moi ? », a peut-être voulu aller souffler le buteur à l’entraîneur du Crunch Benoît Groulx qui, avant le début de la série, avait insisté pour dire qu’il n’avait « aucune familiarité avec personne de l’autre bord » même s’il a dirigé Martel il y a deux ans.

La marche à suivre était dès lors tracée pour le Rocket. En cas d’indiscipline dans le camp adverse, enfoncer le clou jusqu’à ce que plus rien ne dépasse.

Les occasions de le faire ont été là. Le Crunch a écopé de trois autres pénalités mineures avant la fin du premier tiers. Martel a frappé le poteau, Dea aussi. Ça ne voulait juste pas rentrer.

Ce qui devait arriver arriva. En début de deuxième période, sortie d’un peu nulle part, une passe de Darren Raddysh a envoyé Remi Elie en échappée partielle. Le Franco-Ontarien ne s’est pas cassé le bicycle, optant pour un lancer frappé qui a trouvé la faille dans la technique de Cayden Primeau.

Rien pour céder à la panique, à ce moment, pour les Lavallois. À mi-chemin dans le match, il n’avait laissé passer que huit tirs cadrés sur leurs gardiens. Mais le manque d’opportunisme a continué de les ralentir dans la deuxième portion du match, tellement qu’on s’est mis à redouter qu’il s’avère être la corde avec laquelle ils allaient se pendre.

En fin de période médiane, une pénalité à « Monsieur Crunch », Daniel Walcott, est restée sans conséquence. En début de troisième, un deuxième effort de Martel a provoqué une autre attaque à cinq qui n’a pas connu plus de succès.

Avec 13 minutes à faire, la guigne a pris une autre forme, celle d’un but refusé à Xavier Ouellet après un timide passage de Cédric Paquette dans le demi-cercle du gardien Maxime Lagacé. Mais les favoris de la foule ont gardé leur sang-froid.

Ils ont finalement inscrit le but décisif peu de temps après, quand Paquette a fait dévier un tir de Dea dans les cordages.

Louie Belpedio a été l’autre buteur des gagnants.  

Primeau n’a pas été aussi occupé qu’à sa sortie précédente à Syracuse et il a eu besoin de sa bonne étoile à quelques occasions, notamment sur les deux poteaux heurtés par Alex Barré-Boulet. Il a néanmoins signé une deuxième victoire consécutive avec une performance de 22 arrêts.

Martel lance les hostilités dans le 3e match