LAVAL – Élémentaire mon cher Watson, aurait dit Sherlock Holmes. Le Rocket de Laval ne pouvait point échapper à la fatigue avec un calendrier épuisant de la sorte. Vendredi soir, la deuxième période de ce cinquième match en huit jours en a été la démonstration. 

C’est bien connu que les athlètes détestent invoquer la fatigue pour expliquer une prestation insuffisante, mais l’entraîneur-chef Jean-François Houle a reconnu que ses joueurs étaient épuisés au terme de cette défaite de 4 à 2 contre les Canucks d’Abbotsford. 

« Oui, un peu. C’était l’une des premières fois de la saison qu’on arrivait toujours en retard sur l’échec-avant. Nos replis défensifs étaient corrects, mais on a eu de la misère à les contenir dans notre zone. Il faut trouver un moyen d’essayer de stopper leur erre d’aller en zone offensive », a répondu Houle après la rencontre. 

De retour après une absence de 17 parties en raison d’une blessure, l’attaquant Brandon Gignac a reconnu que cette période est éreintante. 

« C’est sûr que ce n’est pas facile, la COVID-19 a été éprouvante pour tout le monde. De notre côté, ça fait qu’on doit disputer plusieurs matchs rapprochés. On regarde le calendrier et on voit qu’on doit jouer une partie aux deux jours. Mentalement, parfois, c’est un peu épuisant, tu le sais que plusieurs matchs s’en viennent. Mais on vise les séries et on va donner notre 100% », a mentionné l’auteur du deuxième but du Rocket. 

Le capitaine Xavier Ouellet, qui disputait d’ailleurs son 500e match professionnel, n’était pas prêt à utiliser cet argument. 

« C’est certain que ça fait partie d’une saison, on sait que beaucoup de matchs ont été reportés cette année. C’est la réalité donc il faut s’ajuster et bien jouer en équipe pour obtenir des victoires », a-t-il tenu à dire. 

Rien pour aider, le Rocket reprendra le collier contre Abbotsford environ 15 heures après la conclusion de ce premier chapitre. Houle a déjà précisé que des forces fraîches, même si les ressources sont limitées, seront envoyées dans la mêlée. Quant à Gignac, il peut se préparer à une utilisation accrue.   

« C’est sûr que les gars ont disputé plusieurs matchs dans les derniers jours tandis que mes jambes sont plus reposées. Je m’attends à jouer (souvent), mais ça demeure la décision de Jean-François », a répondu le gaucher de 24 ans qui a joué un match avec les Devils du New Jersey en 2018-2019. 

« Il a bien joué, il était un peu off sur le timing pour faire des jeux et recevoir la rondelle, mais c’est un bon patineur et il a gagné des mises au jeu importantes », a évalué Houle sans dentelle.  

« Ça fait du bien, c’est sûr, il est très dynamique et il est capable de marquer des buts. Il procure cette étincelle, cette énergie », a souligné Ouellet à propos du rapide patineur. 

St-Amant doit épauler RHP

Quand la fatigue se fait ressentir au sein d’une équipe, elle a besoin de ses meneurs et de ses bougies d’allumage pour continuer d’avancer. Aucune inquiétude ne subsiste au sujet de Rafaël Harvey-Pinard qui s’est encore défoncé vendredi soir. Outre lui, Shawn St-Amant est devenu un ajout intéressant dans cette lignée. 
 
« Les premières parties ont été les plus difficiles. Inévitablement, c’est difficile de s’adapter à la vitesse du jeu au début. Mais je me sens mieux de match en match. Je dois m’assurer de rester constant et procurer de l’énergie tous les soirs, pas avoir de bons matchs et être un fantôme le lendemain », a exprimé St-Amant. 

Pour s’accrocher à ce rôle, l’ailier de 25 ans doit être fidèle à cette vision. 

« J’essaie d’exposer mon jeu physique, c’est ce que je dois le plus faire avec le Rocket. La vitesse aussi et réussir un bon échec-avant », a noté celui qui a été promu des Lions de Trois-Rivières. 

Les émotions devraient être savoureuses quand il a marqué devant une foule qui renoue avec la Place Bell depuis quelques matchs. 

« C’est vraiment plaisant (de jouer pour le Rocket) avec la famille qui vient voir des matchs. Souvent, je jouais loin aux États-Unis, ils ne pouvaient pas venir », a admis St-Amant qui a évolué à San Antonio, au Colorado, à Hartford, dans le Maine, à Fort Wayne et à Chicago.