LAVAL – Après une amorce difficile avec le Rocket de Laval, Riley Barber montre des signes du fin marqueur que l’organisation du Canadien a mis sous contrat au cours de la saison morte.

 

Barber offre du hockey de grande qualité depuis son retour d’une blessure au cou il y a deux semaines. Il s’est inscrit au pointage dans cinq de ses six derniers matchs, séquence au cours de laquelle il a engrangé un total de huit points.

 

L’Américain de 25 ans a du même coup retrouvé le fond du filet après une atypique disette. Jumelé à Matthew Peca, un autre vétéran qui a récemment repris des couleurs, il a marqué trois fois en deux matchs contre les Comets d’Utica la fin de semaine dernière. Soudainement, la sécheresse d’un but en 13 matchs qui a caractérisé son début de saison ne semble être qu’un lointain souvenir.

 

« Il me fallait rester positif et juste espérer que ça finirait par débloquer, disait Barber en début de semaine. Quand ça commence à rentrer, généralement ça n’arrête plus pour un bout. En tout cas, c’est comme ça que ça se passe pour moi depuis que je joue dans cette ligue. »

 

Barber avait marqué 90 buts en 237 matchs dans la LAH avant d’être courtisé par le Rocket. La saison dernière, sa quatrième dans l’organisation des Capitals de Washington, il en a réussi 31 en 64 matchs, un rendement bon pour le sixième rang du circuit.

 

Et cette théorie à propos des fluctuations prononcées dans sa production? On peut dire qu’elle tient la route. L’an dernier, par exemple, Barber a été blanchi dans les six premiers matchs de son équipe avant d’embarquer sur une série de sept buts en neuf matchs. Il a aussi connu une séquence de six buts en neuf rencontres entre le 19 janvier et le 2 février, puis une autre de huit buts en autant de parties entre le 22 février et le 9 mars. Il a ensuite terminé l’année en marquant deux fois à ses dix dernières sorties.

 

« L’an passé, je crois que j’ai traversé une séquence de trois buts en 14 matchs, se souvient le franc-tireur. Sur le coup, on n’arrive à penser à rien d’autre, mais quand on prend du recul, on réalise que les choses peuvent changer très vite. Pour le moment, je suis sur le sommet de la vague. On verra pendant combien de temps je pourrai y rester. »

 

Mémoire sélective

 

Le Rocket ne peut qu’espérer que le momentum que son numéro 24 a emmagasiné dernièrement le suivra lors du voyage de trois matchs qui s’amorce mercredi soir à Belleville et qui mènera ensuite l’équipe à Syracuse et Springfield.

 

Barber, lui, ne permet pas à son esprit de s’aventurer plus loin que la fin de ce trajet d’autobus. C’est un truc qu’il a développé à force de bourlinguer dans cette ligue qui ne vous laisse jamais sortir de vos valises.

 

« Je prends la vie par tranche de trois matchs, explique-t-il. Cette semaine, par exemple, on joue mercredi, vendredi et samedi. Ma concentration est sur ces trois matchs et rien d’autre. À notre retour, je prendrai le temps d’en dresser un court bilan et ensuite, il faudra avancer. Cette ligue ne te laisse aucun répit. Si tu as un mauvais match en milieu de semaine, tu as à peine le temps de lever la tête que le week-end est arrivé. »

 

« Il n’y a pas de temps pour s’apitoyer sur son sort ici. Je crois que c’est la clé pour bien faire et survivre dans cette ligue : il faut avoir la mémoire courte. Quand ça va mal, tu oublies et tu avances. »

 

Une nouvelle perspective

 

Cette première saison de Barber avec le Rocket peut être divisée en deux segments bien distincts, un « avant » et un « après » qui se rejoignent à un point central situé quelque part entre l’Halloween et le Jour du Souvenir.

 

Avant d’être mis au repos forcé en raison d’une blessure, le 25 octobre, Barber n’avait que trois points en neuf matchs et un rendement défensif de moins-8. Les médecins l’ont tenu à l’écart pendant six matchs et il n’est plus le même homme depuis son retour. En plus des huit points qu’il a ajoutés à sa fiche, il affiche un différentiel de plus-4 à ses six dernières sorties.

 

« Ça a été un mal pour un bien, reconnaît-il au sujet de sa période de convalescence. Chaque fois que l’opportunité se présente d’observer les matchs d’un autre point de vue, c’est une chance de remettre les compteurs à zéro et de faire une bonne évaluation de soi-même. On le dit souvent pour un jeune, mais c’est aussi vrai pour un vétéran. Vus d’en haut, les matchs sont complètement différents. Je crois que je marquerais 100 buts par année si je pouvais jouer mes matchs là tellement ça a l’air facile. »