LAVAL – Le retour de Mattias Norlinder avec le Rocket de Laval a surpris quelques observateurs et sans doute quelques joueurs au sein de l’équipe. Le Suédois doit refaire sa place dans ce groupe et utiliser les séries comme tremplin.

 

Cinq mois après être retourné dans son pays natal pour poursuivre son développement avec l’équipe de Frolunda, le défenseur de 22 ans a patiné, de nouveau, sur la glace de la Place Bell.

 

Le dernier match de Norlinder avec le club-école du Canadien remonte donc au 12 décembre 2021. L’organisation a annoncé, lundi, qu’il revenait prêter main forte à la troupe qui entamera, vendredi, le premier parcours éliminatoire de son histoire.

Autant que cette décision est logique pour son développement, on a voulu savoir si quelques joueurs du Rocket ont été dérangés par son arrivée.

 

« Les vétérans ont probablement déjà vu des situations semblables. Pour d’autres, ça peut être nouveau, mais c’est arrivé quelques fois cette année et les joueurs s’en attendent», a répondu l’entraîneur adjoint Martin Laperrière.

 

« Un moment donné, (Cole) Caufield est revenu ici et il fallait lui redonner confiance. C’est ce qu’on a fait, c’est nous qui l’avons relancé et non Martin St-Louis », a ajouté Laperrière en se permettant cette blague.

 

Sur une note plus sérieuse, il a reconnu que c’était simplement logique. 

 

« Mais ça fait partie du rôle du club de la Ligue américaine. On doit continuer le développement des joueurs, les exposer à certaines situations. On risque d’avoir aussi des joueurs de niveau junior qui se joignent à nous. Si on va plus loin en séries, ça devrait arriver », a rappelé Laperrière qui a répondu aux questions du RDS.ca puisque l’entraîneur Jean-François Houle faisait partie de la délégation qui représentait le Rocket aux funérailles de Guy Lafleur. 

 

Quant au principal intéressé, il se disait content de cette occasion.

 

« Oh oui. Quand on a perdu en demi-finale, c’était difficile, mais j’ai parlé avec mon agent de la possibilité de revenir ici. Ça me donnait la chance de gagner quelque chose, ça m’attire », a commenté Norlinder alors que cette possibilité avait déjà été évoquée plus tôt durant sa saison.

 

Cela dit, ce n’est pas de tout repos de se replonger dans le style nord-américain alors que les séries décollent. Heureusement pour lui, le premier duel contre le Crunch de Syracuse n’aura lieu que vendredi.  

 

« Ça me donne trois pratiques avant de commencer, on verra ce que les entraîneurs décideront ensuite. Si je joue dès le premier match, ce sera ça, sinon, je vais continuer de pousser encore plus fort », a réagi Norlinder.

 

À condition de démontrer qu’il peut composer avec l’intensité des séries, Norlinder sera un ajout intéressant.

 

« Le connaissant un peu, c’est sûr que son retour est un atout. C’est assurément un joueur qui peut nous aider. On aura une meilleure idée mercredi pour déterminer où il est rendu dans son cheminement. Si on sent qu’il n’est pas prêt, je suis certain que l’organisation (l’état-major du Canadien) va comprendre », a noté Laperrière sans écarter la possibilité de ne pas pouvoir l’insérer immédiatement dans la formation.  

 

Une plus grande compétition l'attend

 

Après ses six parties avec le Canadien et le Rocket cet automne, Norlinder n’a pas retenu l’attention très souvent. Ses statistiques semblent démontrer qu’il a connu une saison tranquille de l'autre côté de l'Atlantique avec deux petites mentions d’aide en 21 matchs.

 

Nos antennes en Suède viennent confirmer le tout.

 

« Je l’ai trouvé un peu passif, pas autant actif qu’avant », a convenu un recruteur d’une équipe de la LNH.

 

Cela dit, Norlinder a repris du poil de la bête en séries avec six mentions d’aide en neuf rencontres.

 

« Ma saison a été correcte, a-t-il admis sans enthousiasme. Je trouve, autant moi que l’équipe, que nous avons élevé notre jeu d’un cran en séries même sans obtenir le résultat espéré. Surtout moi, je considère que j’ai démontré une belle ascension.»

 

Cette tangente devra se poursuivre puisque la compétition a grimpé au niveau de la relève en défense pendant les derniers mois. Du côté gauche, il se retrouve derrière Joel Edmundson, Alexander Romanov, Jordan Harris et possiblement Kaiden Guhle. Corey Schueneman ne veut pas se faire tasser non plus tandis qu’Arber Xhekaj et Gianni Fairbrother veulent se joindre au débat.

 

Ainsi, son intégration semble pratiquement plus facile du côté droit où il y a Jeff Petry (qui risque d’être échangé), David Savard et Justin Barron. Norlinder prétend qu’il n’a pas trop suivi de près ce dossier.

 

« Pas vraiment. On verra plus à partir du camp, je me concentre sur les séries présentement», a-t-il noté.

 

Il doit justement transformer cette expérience éliminatoire en bénéfice.

 

« Je pense que c’est bien pour mon développement et quand je vais me préparer, après l’été, à revenir ici à temps plein. C’est une belle occasion pour moi d’accomplir de belles choses en vue des prochaines années », a commenté Norlinder.

 

L'ambition de plus contribuer offensivement

 

Affirmant que la décision de rentrer en Suède a été «un peu difficile», Norlinder estime avoir mieux outillé son arsenal pour la suite de sa carrière professionnelle.

 

« Durant les deux dernières saisons, j’ai fait de grands pas par rapport à mon état d’esprit défensif. Je dois continuer à jouer fort en défense et me joindre à l’attaque », a-t-il prononcé.

 

Bien conscient que ses lacunes en zone défensive l’empêchaient de s’imposer en Amérique du Nord, Norlinder considère aussi qu’il parviendra à contribuer davantage offensivement.  

 

« Je crois que je peux être plus offensif que je l’ai été dans les deux dernières années. Je suis capable de le faire, je dois être patient et ça arrivera. Il faut que je décoche plus de lancers, au lieu de seulement faire des passes», a précisé Norlinder avec une fin de réponse qui sonnait comme une consigne souvent répétée par ses supérieurs.

 

Puisqu’il a terminé son parcours en Suède avec les séries, il présume qu’il sera mieux préparé pour celles avec le Rocket. La réponse arrivera sous peu à partir de cette série (3 de 5) contre Syracuse.