Vous pourrez regarder le match Senators c. Rocket sur RDS.ca, lundi dès 17 h.

 

MONTRÉAL – « C’est l’une des belles histoires depuis longtemps dans mon rôle d’entraîneur. Celle d’un gars qui prend sa vie en mains », n’a pas hésité à dire Joël Bouchard en parlant de la transformation et de la résilience démontrée par le gardien Michael McNiven.

 

Quand Bouchard a hérité des rênes du Rocket, McNiven avait déjà joué sa première saison dans cet uniforme. Lorsqu’ils ont fait connaissance, quelque part à l’été 2018, McNiven a d’abord reçu le pot de fleurs!

 

Marlies 4 - Rocket 5 (Tirs de barrage)

« Notre première rencontre a duré 30 secondes. Quand les rencontres ne sont pas très longues avec moi, c’est parce que c’est assez clair. [...] Mais j’ai établi les paramètres et il n’y a jamais dérogé depuis », a avoué l’entraîneur.

 

Durant la saison 2018-2019, McNiven a joué 30 parties avec le Rocket comparativement à 33 pour Charlie Lindgren. C’est véritablement pendant la saison dernière que sa passion a été mise à rude épreuve. Relégué à un rôle de profondeur, le gardien de 23 ans aurait eu toutes les raisons de jeter l’éponge.

 

Il a dû se contenter de trois minuscules parties – trois victoires, précisons-le – avec le Rocket. L’affront d’être expédié dans l’ECHL n’étant pas suffisant, il a dû se promener avec trois différentes équipes de ce circuit (le Beast de Brampton, le Thunder d’Adirondack et les Icemen de Jacksonville) pour ne pas trop ronger son frein. L’organisation du Canadien peinait à lui trouver un contexte idéal pour peaufiner son art. Même s’il a souvent été le troisième membre d’un ménage à trois, il n’a rien perdu de son amour du hockey.

 

Le portrait ne s’annonçait pas énormément plus rose pour lui cette saison. Le Canadien n’a jamais caché ses intentions de miser abondamment sur le développement de Cayden Primeau dans le cadre d’une saison écourtée de la Ligue américaine.

 

Bref, McNiven n’a obtenu que son deuxième départ de la saison, dimanche soir. Mais cette performance lui a valu de recevoir les fleurs, cette fois, de Bouchard.

 

« Quand on dit que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes... Le Michael d’aujourd’hui et celui de ma première journée, ce n’est pas la même personne. Il a perdu 20 livres, c’est un nouveau papa. L’an passé, il ne l’a pas eu facile. Son attitude, son leadership, son niveau d’engagement... Je suis vraiment fier de lui et il le sait. C’est l’une des belles histoires depuis longtemps depuis que je suis entraîneur. Un gars qui prend sa vie en mains. J’ai tellement de respect pour ce qu’il a accompli », a lancé Bouchard dans l’une de ses envolées bien senties.

 

En effet, le gardien de 23 ans mérite qu’on s’attarde sur son parcours et c’était beau de le voir célébrer avec éclat au terme de ce duel remporté en tirs de barrage. Après une partie, le contexte n’était pas idéal pour lui soutirer de grandes confidences, mais sa fierté se voyait malgré le contexte virtuel de l’entrevue.

 

« C’est sûr que c’est un peu difficile, c’est un défi, mais je fais beaucoup de travail de mon côté et ça me permet d’être prêt quand j’obtiens une chance », a raconté le gardien plus svelte que jadis.  

 

« Je dois être le plus grand travaillant sur la patinoire et à l’extérieur. Je crois que j’y parviens et ça fait que je suis prêt. Je n’ai jamais été dans une aussi bonne forme et j’adore ça », a ajouté celui qui s’adapte à l’absence de l’entraîneur des gardiens, Marco Marciano.

 

Malgré toutes les embûches, sa dernière défaite dans la Ligue américaine remonte 10 avril 2019 alors qu’il a mérité une sixième victoire d’affilée. Son coéquipier Yannick Veilleux a confirmé qu’il était précieux dans le vestiaire.

 

« Oui, c’est tout un compétiteur ! Il a un peu le F... y.. attitude, il veut gagner à tout prix et il est apprécié par tout le monde », a indiqué Veilleux.

 

À son arrivée avec l’organisation montréalaise, McNiven était justement reconnu pour son grand sens de la combativité. Désormais, sa technique a été raffinée et son attitude s’est transformée sans perdre sa qualité première. Si Charlie Lindgren a pu se faire valoir dans la LNH, on présume qu’une équipe finira par lui donner une chance.

 

La transformation de Vejdemo, le joueur

 

Dans le cas de Lukas Vejdemo, la transformation s’est effectuée avant tout sur la patinoire. Le résultat est si probant que son nom semble logique pour un éventuel rappel, en attaque, avec le Canadien même si Alex Belzile, Jordan Weal et Jesse Ylonen demeurent des options intéressantes.

 

Fidèle à sa philosophie, Bouchard laisse le dossier des rappels entre les mains du Canadien. Par contre, sa réponse est éloquente au sujet du Suédois de 25 ans.

 

« Le Lukas Vejdemo de la première journée et le Lukas de maintenant, ce n’est pas le même joueur de hockey! Il était moins engagé physiquement, moins convaincant dans ses actions et il regardait beaucoup le jeu. Quand il arrivait au banc, j’étais poli, mais dur avec lui, je ne lui laissais pas un pouce. Lukas fait ci, Lukas fait ça. Maintenant, je ne lui parle plus! Il sait désormais ce qu’il doit faire pour obtenir du succès. Je me souviens d’un match plus difficile et je n’ai pas dit un mot. Je l’ai laissé jouer le prochain et il a eu un match extraordinaire », a noté Bouchard avec fierté avant de décrire ses atouts.

 

« C’est d’abord un gars de désavantage numérique parce que son patin est tellement extraordinaire. Il est d’abord et avant tout défensif, mais ça lui procure des chances offensivement grâce à son patin. Il doit demeurer très physique, c’est une bonne pièce d’homme. Il est plus confortable sur le long des bandes qu’à son arrivée d’Europe. Il doit provoquer des erreurs. Il a du gaz, il a une capacité physique de patiner et il ne doit pas tomber dans la dentelle. Il continue de progresser encore », a souligné l’entraîneur qui démontre que le développement peut rapporter.

 

On se permet d’ajouter une dernière réponse de Bouchard à propos de Jan Mysak, choix de deuxième ronde du CH en 2020, car elle est intéressante.

 

« Je suis très satisfait (de sa progression). Le but, c’est que le jeune ait du succès. Il n’est pas gros physiquement, mais il a une bonne tête de hockey et il s’adapte. C’est un jeune ‘Oui, coach, je vais le faire’. Ça règle beaucoup de problèmes dans la carrière d’un joueur de hockey, je vais vous le dire. Les ‘Oui, mais c’est à cause que’, ils sont plus difficiles à faire progresser », a-t-il conclu.