LAVAL – La commande était imposante pour Gustav Olofsson. Le Suédois n’avait pas joué dans la LNH depuis mars 2018 quand le Canadien l’a rappelé la semaine dernière. Loin de se cacher derrière des excuses, il reconnaît qu’il n’a pas été à la hauteur pendant son séjour de trois petites parties et son renvoi pourrait mener au rappel de Xavier Ouellet.

 

Même s’il n’a pas été mauvais, le gaucher de 25 ans a manqué de constance dans ses actions ce qui a diminué drastiquement la confiance des entraîneurs du Tricolore à son endroit.

 

« C’est une nouvelle difficile à digérer, mais ça ne s’est pas produit exactement comme je le souhaitais. Je reprends le travail ici et je vais m’assurer de retenir ce que j’ai remarqué dans la LNH », a d’abord commenté le patineur en admettant ses torts par la suite.  

 

« C’était bien d’avoir une chance d’y retourner, mais je n’ai pas saisi l’occasion comme je le souhaitais. Mon rendement n’a pas été au niveau que je l’espérais et ça devient comme une prise de conscience. Je sais mieux où je me situe et ce que je dois améliorer », a ajouté Olofsson.

 

Le contexte de la séquence infructueuse du Canadien n’a pas facilité son intégration, mais il prétend que c’était à lui de mieux répondre au défi.

 

« C’était un bon moment pour être rappelé parce que l’équipe était à la recherche d’une solution. La porte était ouverte pour moi. C’est plus mon jeu qui a mené à ce résultat. »

 

Si on ne s’attarde qu’aux deux années précédentes, le Canadien a offert des auditions à une tonne de défenseurs et particulièrement des gauchers. De ce côté, on peut citer les Mike Reilly, Brett Kulak, Jordie Benn, Karl Alzner, Xavier Ouellet, David Schlemko, Karl Alzner, Mark Streit, Rinat Valiev, Brandon Davidson, Jakub Jerabek et Joe Morrow.

 

Bref, ils sont nombreux à ne pas avoir convaincu les dirigeants de l’organisation. Dans le cas d’Olofsson, l’état-major ne veut pas reléguer son nom aux oubliettes.

 

« Pour moi, ce n’est pas la fin pour lui et l’organisation ne pense pas que c’est la fin pour lui. Je ne considère pas qu’il a échoué. Il a trop manqué de hockey dans les dernières années en étant souvent blessé. On aime trop la personne et son potentiel. C’est juste du millage de plus. Je ne suis pas inquiet, il travaille fort », a assuré l’entraîneur du Rocket, Joël Bouchard.

 

« Quand tu observes attentivement ses matchs, il y a beaucoup de belles actions dans son rendement, mais il effectue aussi des actions qui ne sont pas du niveau de la LNH. Il en est conscient. Son jeu a été en dents-de-scie, mais avec raison. Pas parce qu’il ne travaille pas ou qu’il ne veut pas, mais bien parce qu’il n’a pas beaucoup joué. Ça lui a fait du bien d’aller dans la LNH, le cheminement a été long pour lui dans les dernières années », a aussi mentionné Bouchard.

 

Puisqu’il a été limité à 05:59 d’action face aux Islanders, Olofsson n’a pas eu besoin d’un dessin pour comprendre. Il réalise que la constance fait défaut dans son jeu.

 

« C’est un élément important, c’est la chose qui te donne confiance présence après présence. Je dois bâtir cette constance dans mon jeu défensif en priorité. Voilà ce qui va alimenter tout le reste, ça part de là », a-t-il admis.

 

Ouellet fait-il partie de la solution?

 

Au final, la brigade défensive demeure à la recherche d’une solution. Si Olofsson n’est pas prêt à assumer un rôle pendant la perte de Victor Mete, Xavier Ouellet pourrait bien obtenir une autre chance avec le Canadien.

 

À vrai dire, le capitaine du Rocket aurait probablement déjà obtenu le rappel s’il n’avait pas été blessé depuis le 13 novembre. Ouellet renouera avec l’action, mercredi soir, et un rappel semble à sa portée pour la rencontre de jeudi s’il offre une prestation convaincante.

 

Ouellet ne se gêne pas pour dire qu’il sent qu’une occasion se dessine pour lui.

 

« C’est sûr que oui, tu gardes toujours ça en tête un peu. J’essaie de me concentrer à aider le Rocket à gagner, c’est ma mission. À partir de là, je n’ai pas de contrôle sur les décisions. Je dois faire ma part avant tout », a commenté le défenseur gaucher qui a joué 19 matchs avec Montréal la saison dernière.

 

Questionné sur la blessure malchanceuse subie par Ouellet, Bouchard n’a pas balayé du revers de la main la possibilité d’un rappel.

 

« On ne sait pas ce qui peut arriver dans le futur non plus. Je gère le présent et il a été très solide depuis le début de la saison. On va le laisser s’acclimater au jeu », a-t-il dit.

 

Même s’il a raté huit matchs en raison d’une blessure au bas du corps, il a été en mesure de s’entraîner physiquement pendant son absence ce qui lui laisse croire qu’il retrouvera rapidement son niveau de jeu optimal.

 

« Un 48 heures de fou »

Ce qui semble clair, c’est que Claude Julien n’affiche pas une grande confiance envers Mike Reilly. Ouellet pourrait ainsi démontrer ses atouts de nouveau à moins qu’une transaction se concrétise.

 

« Les réponses sont toujours à l’interne. Je parle des joueurs et du groupe d’entraîneurs. On a assez de ressources pour travailler avec les gars et ils ont de bonnes intentions. Notre travail demeure de s’assurer que les gars soient prêts et je laisse Claude et Marc (Bergevin) prendre les décisions », a insisté Bouchard en bon soldat.

 

À titre de vaillant soldat, Alex Burrows ne donne pas sa place non plus. Honoré mardi soir par les Canucks de Vancouver, Burrows était présent pour l’entraînement du Rocket quelques heures plus tard.  

 

« Il voulait absolument prendre le vol de nuit après le match pour être ici avec les joueurs en matinée. On est exigeants envers les joueurs, on met la barre haut, mais en tant que groupe d’entraîneurs, on est toujours là pour les joueurs et ils doivent savoir que c’est notre priorité d’être avec eux. Je pense quand même qu’il va faire une petite sieste cet après-midi », a souligné Bouchard.

 

Alex Belzile ne donne pas sa place non plus à ce chapitre. Blessé pendant cinq matchs, il est prêt à reprendre le collier. Avec les Alzner, Ouellet, Dale Weise, Michael McCarron, Christian Folin, il avoue qu’il n’a jamais joué dans une équipe de la Ligue américaine avant autant de joueurs qui ont séjourné dans la LNH.

 

« Je pense que c’est bon, ça rend notre équipe meilleure et c’est bénéfique pour le développement des jeunes. Quand tu joues avec des joueurs comme eux, ça aide et ça fait de bons modèles. Si tu peux être une éponge, ça peut être très utile d’avoir plusieurs gars de cette trempe dans le vestiaire », a noté Belzile.

 

Deux précisions de Bouchard

 

Les blessures et les rappels n’ont pas aidé la cause du Rocket jusqu’à présent cette saison. Bouchard a pris quelques secondes pour s’attarder là-dessus.

 

« Encore aujourd’hui, je trouve que les gens n’ont aucune idée du contexte de la Ligue américaine. Ils ne comprennent pas les réalités de l’entraîneur. Ils voient un pointage à la télévision et c’est ce qu’ils retiennent. Pour vraiment comprendre ce qui se passe ici, il faut venir voir les matchs, les entraînements et remarquer les changements dans la formation », a témoigné l’entraîneur qui a conclu avec une remarque que l’on pourrait relier à l’actualité sur la planète hockey.

 

« La journée que tu ne veux pas parler à tes joueurs, que tu ne veux pas les aider du côté psychologique, fais autre chose. Les gens critiquent beaucoup la génération actuelle, mais je l’adore. Il faut prendre le temps de parler à ces jeunes. Sans être psychologue, je me vois partenaire avec eux. Ce que j’aimais le moins à mon époque, c’était les entraîneurs qui oubliaient la réalité d’être un joueur. Je n’ai pas toujours la meilleure recette au bon moment, mais je suis là pour eux et je serai exigeant », a laissé tomber Bouchard en sachant bien que plusieurs joueurs ne rêvent pas de s’éterniser avec le Rocket.