LAVAL – Choix de première ronde des Ducks d’Anaheim en 2009, Peter Holland a eu besoin de trois saisons professionnelles pour s’établir dans la LNH, mais la réalité est venue le frapper de plein fouet dans les derniers mois.

 

Embauché par le Canadien cet été, l’attaquant de 26 ans est coincé, de nouveau, dans la Ligue américaine. Holland n’a rien contre le Rocket de Laval et ses superbes installations neuves, mais il ne croyait pas qu’il aurait encore à se taper ce purgatoire.  

 

L’Ontarien ne s’est jamais établi comme une vedette dans le circuit Bettman, sauf qu’il avait trouvé le moyen d’inscrire des saisons de 25 et 27 points en 62 et 65 parties en 2014-2015 et 2015-2016.
 

Il imaginait donc relancer sa carrière grâce à son association avec le Canadien qui ne l’a pas mené à sa destination souhaitée. Le choc a été brutal puisqu’il venait de disputer quatre saisons consécutives dans la LNH.
 

Holland double l'avance du Rocket

 

« C’est difficile de bien décrire ça, c’est clairement un gros obstacle », a-t-il admis à la fin d’un soupir révélateur.  

 

« Après tout, on est tous des humains, on vit des hauts et des bas. Ayant joué dans la LNH dans les dernières années, ce n’est pas évident, mais il faut demeurer professionnel et travailler de son mieux chaque jour. Le groupe est génial, ça facilite les choses », a poursuivi l’athlète de six pieds deux pouces et 194 livres.

 

D’un autre côté, Holland commençait à en avoir marre d’être sur la corde raide dans la LNH.

 

« Dans un sens, ça fait du bien mentalement de se présenter à l’aréna sans se soucier d’avoir une place dans la formation. Dans ma dernière année et demie dans la LNH, je me présentais chaque jour sans trop savoir si j’allais jouer le soir. Ça devient un peu lourd avec le temps. Présentement, je peux travailler et m’amuser pour repartir dans la bonne direction », a admis le gaucher.

 

Tranquillement, Holland se sent le cœur plus léger. La présence de coéquipiers qui traversent le même type d’embûches favorise cet allégement.  

 

« Ça aide clairement d’être entouré de joueurs qui passent par la même épreuve. Quand tu les vois arriver avec un sourire dans le visage, c’est plus facile de faire la même chose. »

 

Le 15e choix de l’encan 2009 ne joue toutefois pas à l’autruche. Il reconnaît que son jeu n’est pas à la hauteur au lieu de se croire victime d’une injustice.  

 

« Je pense définitivement que je dois corriger quelques aspects dans mon rendement. Je ne veux pas trop aller dans les détails puisque j’y travaille avec les entraîneurs. Si j’y parviens et que je contribue avec ces atouts chaque match, je suis persuadé qu’une place me revient dans la LNH », a-t-il émis.

 

L’entraîneur Sylvain Lefebvre a jugé que la même discrétion n’était pas nécessaire. Sa réponse contenait un message.

 

« J’ai aimé ses deux matchs en fin de semaine, mais je n’avais pas aimé ceux avant. On avait eu une conversation à ce sujet, je lui ai demandé d’en donner plus. C’est surtout au niveau de la combativité et du travail. »

Le travail de Grégoire profite à Holland

 

« On sait tous qu’il est talentueux, il a marqué de beaux buts. L’idée est de vouloir la rondelle, il est bon avec la rondelle. C’est d’aller la chercher de temps en temps et que ce ne soit pas aussi facile de lui enlever quand il l’a », a décrit Lefebvre.  

 

L’entraîneur a fait allusion à son regain d’entrain qui a d’ailleurs mené à un tour du chapeau, samedi, contre le Crunch de Syracuse.

 

« C’est sûr que c’est un franc-tireur, on l’a vu sur son deuxième but samedi. Peu de joueurs peuvent décocher un tir comme ça. Il a une bonne vision, des mains agiles et un bon lancer. Il est clairement à sa place sur le jeu de puissance. Dernièrement, il prouve qu’il est un top sniper dans cette ligue. C’est beau à voir quand on pratique l’avantage numérique avec lui d’un bord et Chris Terry de l’autre », a vanté Nicolas Deslauriers.

 

À titre de précision, le Rocket a disputé ses deux rencontres de la fin de semaine devant des foules imposantes de 7277 et 6398 spectateurs.

 

Un répertoire différent, un but identique

 

Deslauriers ne joue clairement pas dans le même registre que Holland et il le sait très bien. Le Québécois de 26 ans veut aussi renouer aussitôt que possible avec la LNH, mais avec des attributs différents.

 

« Ça va bien dernièrement, j’ai plus de responsabilités, c’est le plus gros changement depuis mon arrivée. J’ai commencé du bon pied et ça va encore mieux », a confié l’attaquant qui a été repêché en tant que défenseur.

 

Sa capacité de distribuer des coups d’épaule semble lui procurer des atouts qui ne sont pas communs chez le Canadien.

 

« C’est sûr que tu penses toujours que tu possèdes des éléments qui pourraient aider n’importe quelle équipe. Mais je ne contrôle pas ça et, en attendant, je me concentre à aider l’équipe à se positionner pour les séries », a-t-il réagi.

 

Pour le moment, Deslauriers ne se tracasse pas à songer continuellement à la possibilité d’un rappel. Il préfère se rappeler que le changement d’air a été salutaire malgré le séjour dans la LAH qui l’accompagne.

 

« Quand je me retrouvais au ballottage, c’est là que j’ai vraiment pris le temps pour réfléchir au futur. De bonnes choses arrivent aux bonnes personnes. Je suis vraiment content d’avoir abouti ici. C’était une balle courbe, mais ça tourne pour le mieux », a conclu le patineur originaire de LaSalle.