LAVAL – La question était de savoir combien de temps ça prendrait pour que l’influence de Joël Bouchard se fasse sentir sur la qualité du jeu. La réponse semble de plus en plus apparente alors que le Rocket de Laval vient de franchir le plateau des 40 parties.

 

Il ne fallait tout de même pas s’attendre à des résultats immédiats. Après tout, Bouchard se voyait confier un effectif métamorphosé (seulement cinq joueurs de retour dont deux gardiens) et il doit composer avec un groupe très jeune qui comporte plus de 10 recrues actuellement.

 

Puisque ses protégés ont joué leur 40e partie, Bouchard s’est livré à un bilan dans l’une des réponses de son point de presse. Il n’a pas hésité à identifier ce qui le rend le plus fier.

 

« Les gars ont acheté le projet ! C’est une équipe très jeune et je suis exigeant envers eux. Je les aime beaucoup et on a eu une réunion à 9-14. Je leur disais qu’ils essayaient, mais que ce n’était pas assez bon. On a bâti les choses graduellement. Autant que je suis exigeant, je dois le reconnaître quand ça va bien », a commenté l’entraîneur au style intense.

En dépit d'une séquence plus convaincante, le Rocket n’est pas à l’abri d’un effondrement en deuxième moitié de saison, mais on dirait que c’est moins susceptible d’arriver puisque le chef d’orchestre a relancé plusieurs joueurs et il a inculqué des principes qui rapportent.

 

Bouchard l’a bien exprimé en vantant le trio de Jake Evans, Alex Belzile et Daniel Audette qui n’a pas cherché à récolter une tonne de points dans une soirée faste contre les Senators de Belleville. Matures, ces trois joueurs ont bien géré leurs décisions et ils ont montré le chemin à leurs pairs. Audette ne ressemble nullement au joueur de l’an dernier et on peut aussi penser à l’exemple d’Antoine Waked qui a retrouvé son identité depuis quelques parties.

 

« Il est dans le trouble parce que j’ai setté la barre avec lui. Je le connais depuis qu’il a 15 ans et je sais qu’il peut procurer ça. Je trouvais qu’il n’avait pas cette couleur. Parfois, un joueur se pose des questions ou il pense trop. Il s’est rendu dans le hockey professionnel non pas parce qu’il a marqué 40 buts dans le junior, mais parce que c’est un train ! Il frappe, il patine, il est fatigant à affronter, il est une peste. Ça dure depuis quelques matchs et son talent va suivre après », a noté Bouchard en ajoutant le nom de Phélix Martineau à cet exemple d’implication.

 

Un rappel dès cette saison pour Jake Evans?

 

La question paraît précipitée, mais si Jake Evans continue de progresser comme il le fait présentement, il ne serait pas illusoire de penser que le Canadien pourrait le rappeler pour quelques matchs avant la conclusion du calendrier.

 

Il faudrait sans doute que des blessures surviennent, mais Evans se classe parmi les attaquants les plus complets et prometteurs avec le Rocket. Il détient la vitesse, l’intelligence et les qualités individuelles pour se débrouiller dans la LNH même hâtivement.

 

Dans son rôle d’entraîneur, Bouchard ne veut pas spéculer jusqu’à ce point, mais il comprend le questionnement.

 

« C’est un bon joueur de hockey qui a une belle progression. Il arrive des programmes américains donc il a vu beaucoup de hockey cette année. C’est un jeune super brillant sur la glace et à l’extérieur donc il comprend comment ça se passe. C’est un projet de développement. Le Canadien va bien présentement et mon travail, c’est de m’assurer que les gars progressent. Ce qu’il gagne comme millage ici, ça n’a pas de prix. Il n’y a pas d’université du hockey. Il s’est donné la chance d’avoir un contrat professionnel pour accéder  à la LNH et, ce qu’il vit présentement, c’est la meilleure chose qui peut lui arriver. Est-ce qu’il a parfois de la broue dans le toupet ? Oui, mais il se relève et il s’en sort », a répondu Bouchard en ajoutant l’énumération d’Alexandre Alain, Antoine Waked, Daniel Audette, Lukas Vejdemo, Alex Kile, Hayden Verbeek, Michael Pezzetta, Adam Plant et Cale Fleury  à ce groupe « d’élèves » qui a accumulent des crédits académiques avec le Rocket.

 

De son côté, Evans demeure très prudent dans ses commentaires, mais il ne cache pas qu’il se sent dorénavant à l’aise sur les patinoires de la Ligue américaine après une « initiation » de quelques mois.

 

« J’essaie de gagner le plus de confiance que je peux et de bien assimiler cette ligue. Je tente de déterminer les jeux qui sont intelligents et ceux que je dois éviter. Après une quarantaine de matchs, je crois que je saisis mieux le contexte et ma confiance grimpe », a-t-il commenté.

 

Est-ce qu’il irait jusqu’à dire qu’il est un peu surpris d’avoir déjà atteint cette assurance ?

 

« J’ai vraiment abordé cette année sans attentes précises envers moi-même et je crois que ce fut la bonne chose à faire », a conclu Evans sans vouloir s’aventurer sur ce sujet.

 

Le Rocket propulsé par les unités spéciales