LAVAL – Déjà que sa première année avec le Rocket de Laval avait été difficile, Alexandre Grenier a vu sa saison se terminer par une douloureuse fracture à la mâchoire menant à la perte de huit dents, sept traitements de canal et beaucoup trop d’heures chez le dentiste.

 

Malgré les embûches de son adaptation avec le Rocket, l’attaquant de 27 ans a persévéré et sa blessure le prouve bien. En dépit de cet incident survenu le 30 mars à Toronto, Grenier est revenu dans la partie.

 

Deux semaines plus tard, il essayait de ne pas trop sourire lors du bilan du Rocket pour ne pas souffrir et ne pas exposer les immenses trous laissés dans sa bouche.

 

Loin d’être satisfait de son année, il se console avec la persévérance affichée avec sa nouvelle organisation.

 

« On a eu des hauts et des bas, ce fut la même chose pour moi. Je vois quand même cette année avec bien du positif parce que je n’ai pas arrêté de travailler, j’ai toujours voulu m’en sortir », a évalué Grenier qui a amassé 27 points en 68 matchs alors sa plus petite récolte dans la Ligue américaine était de 39 points.

 

Le droitier reconnaît que l’adaptation aux exigences bien précises de Joël Bouchard n’a pas été de tout repos.  

 

« J’ai offert un bon niveau de compétition, j’ai appris les détails de la game avec ce que Joël demandait. Les petits détails étaient très importants et j’ai mis beaucoup d’accent là-dessus », a expliqué Grenier qui a fait son entrée tardivement dans la LHJMQ grâce à un talent évident.

 

« Tu as toujours des attentes en début de saison et quand ça ne marche pas, tu veux en faire encore plus. Mais j’ai vraiment bûché pour m’en sortir. J’espère définitivement être de retour », a ajouté le patineur de six pieds cinq pouces pour expliquer sa production ordinaire.

 

La révélation de Grenier démontre bien que Bouchard peut corriger des lacunes autant chez les jeunes que les vétérans, un aspect qui pourrait rapporter au Rocket la saison prochaine.

 

« Les détails, c’est vraiment ce qui va te représenter en tant que joueur de hockey et qui te permettra d’atteindre le plus haut niveau. Pour un jeune, s’il peut y arriver chaque jour, ce sera payant à long terme », a réagi Grenier qui a joué neuf matchs dans la LNH.

 

L’histoire a été bien différente pour Alex Belzile. Souvent confiné à la ECHL depuis ses débuts professionnels en 2012-2013, l’autre sympathique droitier a été le pilier offensif du Rocket avec 54 points en 74 rencontres.

 

« J'aimerais revenir avec le Rocket »

« C’est bon pour moi de prouver que je suis non seulement capable de jouer dans la LAH, mais de dominer. C’était mon but en début d’année en arrivant avec le Rocket. C’est sûr que j’aimerais revenir, c’est la première fois de ma vie que j’ai eu une véritable chance. J’ai vraiment trippé », a confié Belzile qui peut jouer tous les rôles en attaque.

 

« C’est sûr que c’est un joueur qu’on aime beaucoup. Je vais laisser Marc (Bergevin) faire le cheminement dans ce dossier. Il faut lui rendre crédit, il arrive de loin, c’est un très bel exemple pour notre organisation. Il a beaucoup progressé même à 27 ans, c’est ce qui m’impressionne le plus », a ciblé Bouchard.  

 

Tout comme Grenier et Belzile, Daniel Audette sera à la recherche d’un nouveau contrat. Il a démontré une progression très encourageante cette saison, mais le Canadien devra déterminer s’il souhaite poursuivre l’association avec lui.

 

« J’ai commencé lentement un peu, il y avait une période d’adaptation à passer. Mais, dans l’ensemble, je peux être fier. Mon but ultime demeure de jouer dans la LNH. Tant mieux si c’est ici parce que c’est un environnement que j’aime. Sinon, ce sera ailleurs. Je vais me concentrer sur mon entraînement », a commenté Audette qui ne connaît pas la perception des dirigeants du Canadien à son endroit.

 

Bouchard n’a pas lâché Audette d’une semelle cette saison et il faut croire que la recette a été payante.  

 

« Ça m’a aidé à embarquer dans le système plus profondément, j’ai appris des choses grâce à ça. Je suis content de la relation développée avec Joël durant la saison », a-t-il répondu.

 

Alexandre Alain, qui est devenu l’un des bons amis de Belzile, a laissé une très belle impression à sa saison recrue dans la Ligue américaine. La production du patineur de 22 ans ralenti en deuxième moitié, mais il a déjà prouvé qu’il pouvait s’imposer dans ce circuit.  

 

« C’est certain que ça fait du bien. Quand tu arrives de la LHJMQ, tu n’es pas trop certain de comment tu vas te débrouiller. Tu sais qu’il y aura une période d’adaptation au début et tu veux qu’elle soit la plus courte possible. J’ai eu de bons matchs dans lesquels je sentais que j’avais un impact. Pour d’autres matchs, c’était plus difficile. C’est avec l’expérience que je développerai plus de constance. Mais je pars avec le sentiment que je suis capable de jouer à ce niveau et au prochain », a déterminé Alain qui a vu des effets positifs à compléter des cours universitaires pendant la saison.

 

Il y avait aussi du positif à tirer à propos de Jake Evans, Lukas Vejdemo, Michael McNiven et Josh Brook.

 

Mine de rien, Evans s’est classé dans le top-10 au chapitre des points (avec 45) pour les recrues. « J’ai traversé beaucoup de hauts et de bas. Je trouve que j’ai bien progressé, mais je dois encore travailler sur plusieurs aspects », a analysé Evans qui veut augmenter sa force physique, sa vitesse et la puissance de son lancer.

 

Quant à Vejdemo, son rendement défensif inspire confiance, mais il a aussi surpris offensivement dans le dernier droit de sa saison qui s’est arrêté avec une commotion cérébrale.

 

« J’ai obtenu un plus grand rôle offensivement, c’était amusant et j’ai essayé de tirer avantage de la situation. J’ai élevé mon jeu dans mes 20 dernières parties, je crois que c’est là que j’ai joué mon meilleur hockey », a convenu Vejdemo qui s’attend à mieux faire l’an prochain vu que ce sera sa deuxième année en Amérique du Nord.

 

En ce qui concerne McNiven, il visera le poste de gardien numéro un.

 

« C’est mon but évidemment. En me fiant sur ma progression, je veux être me lancer à la poursuite de ce poste, la chance se présente à moi. Je trouve que j’ai vraiment effectué un saut par rapport à la saison précédente. J’avais de meilleurs outils cette fois », a lancé McNiven qui a utilisé à bon escient l’aide d’un nutritionniste.

 

À propos de Brook, on ne veut pas s’emporter trop vite, mais il démontre les atouts d’un véritable joyau. Le hockey de ce calibre ne l’impressionne pas du tout et il s’y est habitué très rapidement.

 

« J’ai bien aimé et j’ai appris plusieurs choses. Je pense que ce fut positif », a sobrement dit Brook qui pourrait bien voir un peu d’action avec le Canadien en 2019-2020.

 

L’année a été moins facile pour Brett Lernout qui ne parvient pas à trouver la constance recherchée.

 

« Je pense que j’aurais pu bien mieux faire évidemment. J’ai eu des hauts et des bas. La plus grosse chose, c’est la constance. Quand je suis on, je suis on, mais quand je suis off, je suis off », a-t-il avoué candidement celui est adoré dans le vestiaire pour son humour.

 

« Les joueurs ont été impressionnants »