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RÉSULTATS

Pascal Vincent est rapidement devenu l'homme de la situation pour le Rocket

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En pleine course pour le sommet du classement de la Ligue américaine de hockey, Pascal Vincent n'avait pas le temps de se préoccuper de ses chances d'être nommé entraîneur-chef de l'année. Même s'il se doutait bien qu'elles étaient élevées.

« Honnêtement, je n'entends pas vraiment (les discussions par rapport à ça), mais je ne suis pas cave. Je suis au courant », avait-il mentionné après un entraînement à la Place Bell, la semaine dernière.

Visiblement, ses prémonitions étaient aussi bonnes que la saison du Rocket de Laval, qu'il a dirigé d'une main de maître vers le deuxième titre de la section Nord de son histoire et sa première conquête du trophée Macgregor Kilpatrick, remis à la meilleure équipe du circuit.

Peu de gens ont donc été surpris quand Vincent a reçu le prix Louis A. R. Pieri, remis à l'entraîneur-chef par excellence de la Ligue américaine, pour une deuxième fois en carrière, lundi.

L'entraîneur-chef de 53 ans faisait probablement partie de ceux-là, mais il avait même déjà préparé la table pour ne pas prendre tout le crédit.

« J'ai déjà reçu cet honneur avec le Moose du Manitoba (en 2017-18) et dans le junior, mais chaque fois, c'est en raison d'une équipe, a exprimé Vincent. Ça représente le travail de l'équipe, bien qu'ils donnent ça à un seul individu. Tu ne peux absolument rien faire seul. »

Son retour à Laval, chez lui, ne semblait toutefois pas acquis pendant la saison morte.

Jean-François Houle venait de signer une prolongation de contrat comme entraîneur-chef du Rocket et Vincent dirigeait les Blue Jackets de Columbus lorsque les planètes se sont alignées.

Houle a accepté de devenir l'entraîneur-chef de son alma mater, à l'Université Clarkson, et Vincent, qui venait de perdre son emploi, a pris les commandes de la formation lavalloise, à la mi-juillet.

Fort d'une expérience de plus de 30 ans comme entraîneur, Vincent a décidé de relever ce nouveau défi en utilisant une approche axée sur la communication et la confiance, entre autres. C'est justement ce que la jeune équipe du Rocket avait besoin pour se développer, après avoir raté les séries lors de la campagne précédente.

« Je pense que ç'a été un très bon choix pour l'équipe que nous avons. Il y a beaucoup de jeunes joueurs, mais Pascal est tellement calme et il prend le temps d'expliquer. Parfois, certaines choses sont moins claires et il s'assure que tout le monde comprenne. Je n'ai rien de négatif à dire sur lui. Il est facile d'approche et il est très apprécié des joueurs », a indiqué le défenseur de 22 ans, William Trudeau.

« Pascal te dit les choses comme elles sont. Il n'y a pas de mensonges, a ajouté le défenseur Zack Hayes. Ce n'est peut-être pas toujours ce que tu veux entendre, mais c'est ce que tu dois entendre. Cette communication avec les joueurs, c'est la force des bons entraîneurs. »

Les résultats ont été immédiats. Le club-école du Canadien de Montréal a gagné neuf de ses 10 premiers matchs de la saison, établissant au passage un record d'équipe avec huit victoires consécutives.

La troupe de Vincent a également connu une série de sept et de cinq gains en 2025. Elle s'est hissée au premier rang de la section Nord et n'a pas perdu cette position du reste du calendrier régulier.

Et pendant cette saison de 48 victoires et 101 points, Vincent a réussi à conjuguer les résultats sur la glace avec le développement de plusieurs espoirs du Tricolore. Certains ont été rappelés dans la LNH et d'autres ont simplement gagné en maturité en cours de route.

« J'ai été très impressionné de la façon dont Pascal s'est comporté avec nous et comment il a géré notre équipe, a souligné le capitaine Lucas Condotta. Il a installé une belle discipline et il a soutiré le meilleur de tous ses joueurs. On peut le constater avec les résultats cette saison. Il mérite entièrement le titre d'entraîneur-chef de l'année et nous sommes chanceux de l'avoir avec nous. »

Les résultats de la saison sont également impressionnants, parce que le personnel d'entraîneurs n'avait pas véritablement travaillé ensemble avant le coup d'envoi de la campagne.

Vincent était l'entraîneur-chef des Régents de Laval-Laurentides-Lanaudière, dans la Ligue M18 AAA, lorsque Martin Laperrière est devenu son adjoint, en 1998-99, mais les deux hommes ont ensuite pris des chemins différents. Daniel Jacob avait pour sa part croisé les deux entraîneurs ici et là, avant de revenir derrière le banc du Rocket, cette saison.

La chimie a opéré rapidement entre les trois entraîneurs – ainsi que les autres membres du personnel – et ils ont appris les uns des autres pour amener l'équipe à un autre niveau.

« Je ne connaissais pas Pascal personnellement. Nous nous étions rencontrés dans des conférences d'entraîneurs ou des événements de Hockey Québec. Même chose pour " Lappy ". Nous avons appris à nous connaître. Nous passons tellement de temps ensemble que je me rends compte à quel point je suis chanceux. Ç'a été une belle découverte pour moi et ça fait de moi un meilleur entraîneur », a affirmé Jacob.

Le prix a été décerné au terme d'un scrutin mené auprès des entraîneurs de la Ligue américaine et des représentants des médias de chacune des 32 villes du circuit.

Vincent est devenu le sixième double lauréat du prix, mais le premier à le gagner avec deux organisations différentes.