MONTRÉAL – La promotion inattendue de Marco Marciano, qui fera le tampon chez le Canadien entre le départ de Stéphane Waite et l’arrivée de Sean Burke, réjouit tout le monde chez le Rocket de Laval. Mais elle crée aussi son lot de désagréments.

Joël Bouchard, qui avait déjà perdu un premier adjoint la semaine dernière quand Alex Burrows a été appelé à remplacer Kirk Muller derrière le banc du grand club, a confirmé jeudi qu’une nomination sera annoncée au cours des prochains jours afin de combler la perte de son entraîneur des gardiens. Les règles sanitaires en place retarderont toutefois tout ajout concret au personnel, ce qui veut dire que le Rocket partira pour son premier voyage de la saison avec un staff doublement réduit.

« Ce n’est pas la situation idéale, mais c’est ça aussi la Ligue américaine, se résignait Bouchard. Honnêtement, c’est une ligue de jambettes, dans le sens où personne ne fait rien pour nous mettre des bâtons dans les roues, c’est juste la vocation de la ligue. C’est une ligue où malheureusement, les joueurs, les entraîneurs, ça change. Il y a beaucoup de choses qui sont hors de notre contrôle et ça, c’en est une. C’est correct et c’est normal. »

Cayden Primeau, qui a débuté quatre des huit matchs du Rocket lors de la première tranche du calendrier, a justement appris de Marciano à faire de la limonade avec les citrons que la vie lui balance. En l’absence de son tuteur, ses adjoints et lui utilisent les moyens du bord pour passer à travers leur routine quotidienne.  

« Michael [McNiven] et moi, on prend plus d’initiatives depuis quelques jours. Hier, chacun essayait d’être l’entraîneur de l’autre. On s’encourageait et on le disait aussi quand l’autre faisait quelque chose de la mauvaise façon. C’était le fun. Je crois que ça en dit long sur la saine compétition qu’il y a entre nous. »

« On est là avec eux le matin, on s’assure qu’ils ont exactement ce dont ils ont besoin avant les entraînements, qu’ils font leurs exercices de routine. Mais oui, je les vois vraiment s’autocorriger, regarder leurs positions. Je trouve qu’ils démontrent beaucoup de leadership là-dessus », apprécie Bouchard, qui précise que ses trois gardiens continueront d’avoir des consultations virtuelles avec Marciano. Sean Burke, qui a déjà travaillé avec le Rocket dans le passé à titre de conseiller, sera aussi impliqué dans le processus.

« C’est à nous de trouver des solutions, de rester professionnels à travers tout ça et je pense que les gars ont été très professionnels. C’est juste une différente réalité », constate Bouchard.

« L’homme » de Bouchard

Les complications générées par le départ de Marciano ne font pas le poids devant la joie que ressent Bouchard de voir un complice de longue date atteindre le plus haut niveau dans son domaine.

Marciano, qui occupe aussi le rôle d’instructeur du service vidéo chez le Rocket, connaît Bouchard depuis qu’ils complétaient tous les deux le personnel d’entraîneurs du Junior de Montréal avec Pascal Vincent et Dominique Ducharme au tournant des années 2010. Les deux ont fait partie du début de l’aventure de l’Armada de Blainville-Boisbriand, puis Marciano a accepté un poste avec le club-école du Canadien, alors basé à Hamilton. Il était toujours là lorsque Bouchard est arrivé en relève à Sylvain Lefebvre en 2017.

« C’est un gars, quand je suis arrivé il y a deux ans, qui était un peu ma bouée de secours », illustre Bouchard.

« C’est un travaillant, un passionné, un dévoué. Il n’a pas joué dans la Ligue nationale, mais il a franchi beaucoup d’échelons quand même dans le hockey. Il faut juste être content pour lui. C’est sûr que c’est mérité. C’est un gars qui ne compte pas ses heures. Je l’appelle le soir, n’importe quand, il me rappelle. Il est toujours là pour moi depuis des années. Marco, c’est mon homme. »

Primeau, qui travaille avec Marciano presque quotidiennement depuis deux saisons, le décrit comme un homme énergique à l’enthousiasme contagieux.

« Quand on côtoie quelqu’un qui est toujours aussi positif, ça ne peut qu’influencer notre humeur et nous permettre de voir la vie du bon côté. Il m’a déjà beaucoup appris, non seulement par son enseignement sur la glace, mais par nos interactions à l’extérieur de celle-ci. Il me manque présentement, mais j’ai hâte qu’il revienne m’enseigner ce qu’il a appris en haut. »