LAVAL – En considérant l’accès aux éliminatoires la saison dernière, l’ajout de quelques ressources durant la période estivale et l’évolution de quelques espoirs, le Rocket de Laval semblait destiné à rivaliser avec les puissances de la Ligue américaine de hockey.
 
Mais quelques blessures et rappels ont compliqué la vie de la formation de Sylvain Lefebvre. Avant d’amorcer sa sixième saison à la barre du club-école du Tricolore, Lefebvre ne devait pas s’imaginer traverser une période creuse le menant à un seul triomphe en onze sorties.
 
« On ne s’attend jamais à ça. On sait que chaque saison comporte des hauts et des bas, mais tu ne peux pas prévoir les changements provoqués par les blessures et les rappels. Il faut composer avec ça aussi. C’est certain qu’on veut gagner des matchs, mais j’aime l’effort fourni par les joueurs. Le message que j’ai lancé aux joueurs [après l’entraînement de lundi] était bâti autour de cet élément. Le travail, c’est l’une de nos forces », a prononcé Lefebvre aux médias qui s’étaient déplacés à la Place Bell.
 
Ce n’est pas nouveau, le rendement défensif du Rocket en 2017-2018 ne fournit pas les résultats escomptés. Par contre, l’efficacité du jeu de puissance a chuté dernièrement et le boulot en infériorité numérique demeure une faille (avant-dernier rang de la LAH).
 

« Il faut vraiment limiter les punitions, on a fini par presque passer la moitié du dernier match avec une punition », a souhaité le défenseur Stefan Leblanc en faisant référence aux huit infractions dans le revers de 5-2 face aux puissants Marlies, samedi.  
 
« Ça ne pardonne tout simplement pas surtout contre de bonnes équipes. Je pense qu’on pourra s’en sortir si on respecte ça. Notre jeu à cinq contre cinq n’a pas été si mauvais dernièrement, mais nos unités spéciales doivent retrouver leur aplomb », a ajouté l’arrière de 21 ans qui se débrouille bien à sa première saison dans la LAH.
 
Leblanc a visé juste et le premier duel contre les Marlies, vendredi soir, le démontre bien. Le Rocket se retrouvait à égalité, 1-1, après 40 minutes d’action avant d’offrir un cadeau causé par l’indiscipline à ses adversaires.
 
« On doit s’accrocher, on a eu un bon entraînement. C’est important de conserver une attitude positive, ça ne fonctionne pas comme on le souhaiterait actuellement, mais on peut s’en sortir », a émis Leblanc qui a gagné la confiance de Lefebvre.
 
Puisque la LAH n’est pas une finalité dans la carrière d’un hockeyeur, Leblanc doit aussi se soucier de sa situation personnelle. À ce sujet, il ne peut que se réjouir pour un défenseur qui n’a pas été repêché.
 
« Je suis pas mal content de mon départ, j’essaie d’être le plus constant que je peux. En arrivant avec le Rocket, je ne savais pas trop quel serait mon rôle dans cette organisation. Je me suis battu pour ma place et je l’ai gagnée. Je vais essayer de continuer de pousser dans ce sens, c’est ce qui m’a permis de rester dans la formation », a argué l’ancien des Steelheads de Mississauga.
 
Cracknell croit plus en ses chances avec le Canadien
 
« Je pense que je dois avoir porté 15 ou 16 chandails en comptant la ECHL, la AHL et la LNH. »
 
Adam Cracknell, la plus récente acquisition du Rocket, n’est pas loin de la vérité puisque son total se situe à 14. On va lui accorder cette petite marge d’erreur compte tenu du nombre effarant de ses destinations.
 
Comme l’a raconté le collègue Patrick Friolet, Cracknell est un grand voyageur qui vient de déposer sa valise en sol québécois pour la première fois de sa carrière de hockeyeur.  
 
Après avoir évalué son nouveau contexte, le droitier de 32 ans considère qu’il a amélioré ses chances de retourner dans la LNH en se joignant à l’organisation du Canadien.
 
« Ce fut un bon changement pour moi, ça me permet d’obtenir plusieurs minutes, on se fie sur moi. C’est agréable de sentir cette confiance », a exprimé celui qui a été échangé en retour de Peter Holland.
 
« Ça semble mieux cadrer pour chacun de nous afin de retourner dans la LNH. On a pu goûter à ce niveau et on espère que ce n’est pas terminé. Parfois, les changements sont bénéfiques », a ajouté Cracknell qui a récolté deux buts et une aide en cinq matchs avec le Rocket.
 
L’affirmation était intrigante. Pourquoi Cracknell pense-t-il qu’il pourra plus facilement obtenir un rappel avec Montréal qu’avec les Rangers de New York, son ancienne organisation ?   
 
« Je regarde les gars avec le grand club, ils jouent du hockey responsable avec une touche physique. Je pense à Byron Froese et Daniel Carr. Peut-être que Montréal a besoin d’un peu plus de robustesse et je pense que je peux contribuer dans ce sens en ayant une bonne structure défensive. J’espère avoir la chance d’enfiler cet uniforme bientôt pour essayer de les aider », a évalué Cracknell qui a notamment connu Scott Mellanby, l’adjoint au directeur général Marc Bergevin, lors de son passage avec les Blues de St. Louis.  
 
Cette perspective permet à Cracknell de conserver son optimisme, une mission pas toujours évidente quand on se promène autant depuis plus de 10 ans.
 
« Je ne veux pas me dire un jour que j’ai abandonné en cours de route. Je continue de rêver de soulever la coupe Stanley. Peut-être que ça n’arrivera jamais, mais je veux me donner les meilleures chances d’y arriver. Je m’assure donc de travailler très fort au quotidien. D’ailleurs, c’est comme ça que j’obtiens le plus de succès. Si je ne joue plus jamais de match dans la LNH, je pourrai me dire que j’ai tout tenté. En espérant que je puisse ainsi avoir une influence positive sur les plus jeunes », a confié le volubile patineur originaire de la Saskatchewan.
 
Cette saison, Cracknell se retrouve donc coincé dans la Ligue américaine. Pourtant, il avait joué 69 parties avec les Stars de Dallas en 2016-2017 ainsi que 52 avec les Canucks de Vancouver et les Oilers d’Edmonton en 2015-2016.  
 
« Les Stars m’ont placé au ballottage parce qu’ils étaient contents du rendement de leurs espoirs. C’était une décision des dirigeants. Je ne regrette pas mon choix puisque la dernière saison a été vraiment agréable. J’aurais voulu pouvoir faire partie du groupe cette année avec les transactions effectuées pour devenir une puissance. Ça m’a pris par surprise, mais ce n’est pas la première fois dans ma carrière », a raconté Cracknell pour expliquer son sort actuel.
 
Heureux de se voir confier une autre occasion, Cracknell doit toutefois composer avec l’absence de sa conjointe et de leur fille de sept mois qui sont demeurées à Dallas.
 
« Ma carrière n’a pas été facile pour elle, mais elle supporte toutes mes décisions et elle me soutient dans les hauts et les bas. On a pu découvrir beaucoup d’endroits ensemble. Elles représentent tout pour moi, elles sont ma motivation pour retourner dans la LNH », a-t-il avoué.  
 
Le sympathique droitier a donc pris le temps nécessaire pour encaisser le choc qui l’a fait passer aux Rangers et maintenant à l’organisation du Canadien. Malgré tout, Cracknell est fier de sa carrière.
 
« Je n’échangerais pas mon parcours pour celui d’un autre pour rien au monde. Je sais que ce n’est pas la route la plus jolie, mais j’ai pu jouer plusieurs parties dans la LNH. Je crois que c’est mon attitude et mon professionnalisme qui me permettent de graviter encore dans ce cercle », a exprimé le droitier qui a amassé 43 points en 208 parties dans la LNH avec les Rangers, les Stars, les Oilers, les Canucks, les Blue Jackets et les Blues.
 
À bien y penser, un seul endroit ne l’a pas fait vibrer.   
 
« La place la moins divertissante a probablement été Springfield (au Massachusetts) et je crois que quelques joueurs pourraient m’appuyer là-dessus. Mais je peux dire que toutes les organisations ont été bonnes avec moi », a conclu le choix de neuvième ronde des Flames de Calgary en 2004, la dernière année que le repêchage comportait neuf rondes.