LAVAL – Sans surprise, les partisans du Canadien ont déterminé que le choix de deuxième ronde constituait la prise la plus importante dans la transaction impliquant Tomas Plekanec. L’objectif de Kerby Rychel et Rinat Valiev est de prouver le contraire.

 

Ces deux nouvelles acquisitions de la formation montréalaise ont entamé ce plan, mardi, en participant à un premier entraînement avec le Rocket de Laval. Ils vont s’assurer d’être dédiés à la tâche avec le club-école, mais ce sera avant tout afin d’obtenir un rappel par le Tricolore.

 

Le Canadien doit encore disputer 20 matchs avant de clore cette saison catastrophique ce qui laisse amplement de temps pour convaincre l’état-major de les épier de plus près.

 

Choix de première ronde (19e au total) des Blue Jackets en 2013, Rychel ne peut plus vraiment se permettre de faire du surplace puisqu’il écoule la dernière année de son contrat. Après avoir participé à 37 matchs avec Columbus, le patineur de 23 ans a été échangé aux Maple Leafs en juin 2016. Toutefois, les Leafs ne l’ont jamais rappelé avant de l’expédier au Canadien.

 

« C’est difficile parce que c’est la chose qu’on attend. Mais je comprends que les Leafs avaient l’un des meilleurs clubs de la LNH et je vais maintenant tenter ma chance ici. On m’a simplement dit de me présenter à Laval et de me frayer un chemin jusqu’à Montréal. Si je joue bien, ça devrait se produire », a exprimé Rychel, le fils de Warren, qui a joué 406 matchs dans la LNH.

 

« C’est sûr (que le temps presse pour lui) », a admis son nouvel entraîneur, Sylvain Lefebvre. « Je lui ai dit que je voulais l’aider à peaufiner son jeu et retrouver son identité. Il s’en est peut-être un peu éloigné. En tant que joueur, quand ça ne débloque pas, tu te demandes ce que tu peux faire de plus et tu déroges un peu de ton rôle », a fait remarquer Lefebvre.

 

« On ajoute un peu plus de papier sablé avec lui, c’est un joueur intense et compétitif qui dérange l’adversaire également. C’est aussi un petit poison autour du filet et il est capable de se placer là en avantage numérique », a expliqué l’entraîneur.

 

Pour l’instant, Rychel (six pieds un pouce et 214 livres) ne s’affole pas trop. Il croit surtout que son sort a été lié à un concours de circonstances. 

 

« Depuis que j’ai atteint les rangs professionnels, j’ai évolué dans plusieurs aspects du jeu. Je dois continuer de travailler fort en attendant ma chance. Dans le sport, il y a beaucoup à voir avec le timing et les opportunités qui se présentent », a répondu Rychel pour expliquer sa présence dans la Ligue américaine.

 

Dès ses débuts avec le Rocket, Rychel sera servi à souhait puisque Lefebvre prévoit l’utiliser sur son premier trio en compagnie d’Adam Cracknell et Chris Terry, les deux attaquants les plus productifs de sa troupe.

 

« Je vais lui donner les chances qu’il mérite, mais je lui ai dit de ne pas essayer de jouer avec trop de finesse avec eux. On souhaite qu’il ajoute son côté compétitif et de peste. Il devra être bon devant le filet ainsi que le long des rampes tout en s’imposant en échec-avant », a noté Lefebvre sur Rychel qui a déjà évolué avec Cracknell à Springfield.

 

Lefebvre connaît Rychel comme joueur, mais il l’a d’abord connu comme enfant. En effet, Lefebvre a soulevé la coupe Stanley en compagnie de son père en 1996 avec l’Avalanche du Colorado. Quand Lefebvre a quitté l’Avalanche en 1999, le petit Kerby s’approchait de son cinquième anniversaire.

 

« S’il est aussi actif sur la glace qu’il pouvait l’être dans le vestiaire quand il était jeune, les gens vont aimer le voir jouer », a confié Lefebvre qui voit des similitudes entre le fiston et le paternel.

 

L’essai de Valiev serait plus imminent

 

Le trajet vers Montréal semble toutefois encore plus court pour Valiev. Le Canadien aurait l’intention de le tester avant la 82e et dernière partie du calendrier régulier. Il faut dire que les ouvertures du côté gauche de la défense sont irréfutables. Victor Mete et Karl Alzner ont une longueur d’avance pour la saison prochaine, mais David Schlemko et Jordie Benn doivent se méfier de lui et Mike Reilly.

 

Rinat ValievLe Russe de 22 ans (six pieds deux pouces et 187 livres) est tout sauf surpris d’avoir été monnayé dans une transaction.

 

« Non, pas du tout. Je souhaitais que ça se produise. En fait, je le demandais », a-t-il répondu directement.

 

Ce bon ami de Nikita Scherbak semble assez dégourdi et il s’affaire à progresser quant à ses habiletés sur patins. Des progrès en ce sens pourraient lui permettre de mieux utiliser ses autres atouts.

 

« C’est un gros bonhomme qui est capable de jouer physique et de compléter une bonne première passe. Il peut dominer davantage défensivement avec son physique et sa vision du jeu. Il ne faudrait pas s’attendre à ce qu’il transporte la rondelle d’un bout à l’autre de la patinoire. Il pourra parfois joindre l’attaque sans la créer », a exposé Lefebvre qui l’a placé à la gauche de Brett Lernout.

 

Avant qu’ils ne puissent exprimer leur plaidoyer dans l’uniforme du CH, Rychel et Valiev viendront équilibrer les forces du Rocket qui veut terminer la saison sur une bonne note.

 

« Je pense que ce sont deux gars qui ajoutent de la profondeur à notre organisation. Ça leur donne une opportunité de montrer ce qu’ils peuvent faire. Ils obtiennent peut-être une meilleure chance d’atteindre la LNH qu’à Toronto », a conclu Lefebvre avec réalisme.

 

Par ailleurs, soulignons que Matt Taormina demeure sur la touche pour une semaine et peut-être plus. Yannick Veilleux est également blessé tandis que Jeremiah Addison poursuit sa longue et graduelle remise en forme.