BROSSARD – La liste de tout ce qui s’est passé dans la vie de Joël Teasdale depuis sa première participation au camp de développement du Canadien donne le vertige.

 

En l’espace de neuf mois, Teasdale a signé un premier contrat professionnel, a participé au camp de sélection d’Équipe Canada, a été échangé par son club junior, a bouclé une saison de 80 points, a été le meilleur marqueur des séries éliminatoires, a remporté la Coupe du Président, a soulevé la Coupe Memorial et a été élu le joueur par excellence du tournoi.

 

Avez-vous repris votre souffle? Teasdale, lui, a eu besoin de trois semaines pour le faire.

 

« Dans le fond, j’arrive ici sans vraiment avoir commencé mon entraînement estival. Je reviens à peine de vacances, avouait l’attaquant de 20 ans jeudi au Complexe sportif Bell de Brossard. C’est sûr que les bobos et les blessures n’ont pas aidé, mais c’était le but, en même temps. J’ai eu une longue année et mon entraîneur physique voulait que je prenne du repos pour me remettre sur le piton et éviter que la fatigue ne cause d’autres blessures. »

 

Teasdale est arrivé à Brossard avec une confiance d’une ampleur proportionnelle au bagage qu’il a accumulé au cours de la dernière année. Il n’est plus le joueur sous le radar qui tente désespérément d’attirer l’attention et ses objectifs à son deuxième camp de développement sont ajustés au statut qu’il s’est mérité.

 

« C’est une autre réalité, vraiment. L’année passée, j’étais arrivé ici et je voulais déjà laisser ma marque parce que j’arrivais juste comme joueur invité. Je voulais laisser une très bonne impression tout de suite en partant. Là, je prends plus le temps de regarder les autres joueurs, leur façon de faire et tout ça, d’apprendre un peu plus que j’ai pu le faire l’année dernière.

 

« L’année dernière, c’était beaucoup de stress parce que je voulais vraiment avoir un contrat. Cette année, j’ai les épaules un peu plus légères. »

 

Plus légères, peut-être, mais pas nécessairement libres de tout poids. Teasdale est admissible à retourner avec les Huskies de Rouyn-Noranda pour une cinquième saison dans la LHJMQ, mais ce n’est pas une perspective qui l’enchante particulièrement. Ce qui l’intéresse, c’est un poste avec le Rocket de Laval, dans la Ligue américaine.

 

« Je ne suis pas inquiet, je pense que ça va bien se passer. On a eu des rencontres cette semaine, des joueurs qui sont passés dans le pro cette année sont venus faire des petites présentations. Alexandre Alain, un de mes bons amis, est mon cochambreur et il m’en a parlé. Il y a beaucoup d’adaptation à faire après le junior, tout le monde est plus gros et plus rapide, le jeu dans l’ensemble est beaucoup plus vite. »

 

Pour préparer son corps aux rigueurs du hockey professionnel, Teasdale s’entraînera en gymnase avec ses mentors Stéphane Dubé et Stefano Lanni. Ce dernier occupe justement le rôle de préparateur physique avec le Rocket.

 

Sans complexe

 

Ignoré deux années de suite au repêchage de la LNH, Teasdale s’est depuis longtemps délesté de ses complexes face aux confrères qui ont joui d’un parcours plus classique. Des 39 joueurs invités au camp de développement du Canadien cette année, 22 ont été repêchés par l’organisation. Un autre, Nick Suzuki, a été acquis dans une transaction majeure après avoir été lui-même un choix de première ronde il y a deux ans.

 

Teasdale a la conviction de pouvoir se mesurer à chacun d’entre eux.

 

« Quand tu arrives ici, que tu sois drafté en première ronde, en cinquième ronde ou que tu sois juste invité, ça ne change plus grand-chose. C’est ce que tu montres sur la glace qui compte. J’ai fait une bonne impression l’année dernière et je compte faire la même chose cette année, montrer que je suis capable de jouer avec eux. »

 

« J’ai joué un peu contre la ligne de Suzuki [à la Coupe Memorial]. De voir que j’étais capable d’être compétitif contre lui, ça m’a prouvé que je suis capable d’être dans cette catégorie de joueurs. »

 

Teasdale n’a pas participé aux matchs simulés cette semaine à Brossard. Il faudra attendre à l’automne avant de pouvoir comparer sa progression à celle des autres espoirs du Tricolore.  ​