Alors qu’on approche la mi-saison dans la Ligue nationale de hockey et que la situation de certaines équipes commence à se clarifier, il faut dire que les Sénateurs d’Ottawa ont grandement déçu la planète hockey jusqu’ici.

 

Au-delà des chiffres et des statistiques, autant sur le plan individuel que collectif – de toute façon, ils sont loin d’être à l’avantage des Sénateurs – il n’y a plus de doute que la magie du printemps dernier est bel et bien disparue.

 

Une magie qui, en bout de ligne, en aura induit plusieurs en erreur au niveau de la projection à court terme de cette équipe ottavienne et d’une possible fenêtre d’opportunité. Il s’agissait d’un rêve partagé par certains observateurs de la scène, qui ont été fort possiblement aveuglés par les succès de l’an dernier.

 

Il s’agit d’un envoûtement qui n’aura duré que le temps des roses. Aujourd’hui, la situation interpelle au plus haut point et créera une vague de questionnements au sein de la capitale nationale lors des prochaines semaines.

 

Tout s'est pourtant fait si rapidement. En un clin d’œil, les Sénateurs ont vu leur confiance se briser en morceaux à la suite de la séquence de sept défaites consécutives (0-6-1) entre le 16 et 29 novembre dernier, tout ça après un passage fructueux en Suède lors de la Série Globale.

 

Puis, les Sénateurs ont traversé une autre séquence difficile de cinq défaites consécutives (0-4-1) entre le 3 et 12 décembre dernier. Bref, beaucoup de défaites et de points perdus.

 

Voilà pourquoi le mot « intangible » entre en jeu. Il s’agit d’un mot qui résume bien la situation actuelle de la troupe de Guy Boucher. La définition du dictionnaire Larousse suggère : « À quoi l'on ne peut toucher, impalpable, non mesurable, etc. ».

 

Ce sont justement les éléments les plus inquiétants dans l’environnement immédiat des Sénateurs, là où l’ambiance et l’atmosphère ont déjà été plus roses. Maintenant, disons que le plaisir de se pointer à l’aréna s’efface de plus en plus.

 

Sans invoquer le mot « indifférence », car ils sont à la base des professionnels, l’attitude de certains joueurs dérange.

 

Encaisser une défaite est une chose, mais la façon de réagir à la suite de celle-ci veut tout dire. À Ottawa, ça devient de plus en plus embarrassant, avec une absence d’émotions, de résilience, et de combativité face à l’adversité.

 

Une situation qui réclame de plus en plus de réponses sur l’état actuel des choses, surtout en provenance des différents médias affectés à la couverture des activités quotidiennes des Sénateurs. Avec raison!

 

Des questions de plus en plus pointues, qui ne feront que rajouter de la chaleur sur les hommes de hockey à la recherche de solutions.

 

Avant que le non-acceptable devienne acceptable, nul doute que le statu quo ne peut être de mise, mais en même temps il faut être conscient que faire des transactions dans la LNH n’est pas de tout repos, ça demande beaucoup de gymnastique.

 

Pierre Dorion sera-t-il différent de son prédécesseur Bryan Murray ?

 

C’est la question que plusieurs semblent se poser actuellement face aux insuccès de la formation ottavienne.Bryan Murray

 

Reconnu comme un homme de hockey à la gâchette facile, le défunt Bryan Murray était un entraîneur de profession. Comme le dit le vieil adage : « entraîneur un jour, entraîneur toujours. » Patience n’était pas nécessairement le mot le plus à la mode pour l’ancien directeur général des Sens.

 

Or, une des raisons qui expliquent que par le passé très peu d’entraîneurs ont accédé à un poste de directeur général c’est la nature émotive de ceux-ci et le fait qu’ils sont souvent centrés sur le moment présent.

 

Plusieurs ont tout simplement fait chou blanc dans ce rôle de gestionnaire, où l’aspect visionnaire et le plan stratégique servent de références.

 

Contrairement à son mentor, le directeur général actuel des Sénateurs, Pierre Dorion, en est un de l’école des évaluateurs de talent. Il a un passé qui, espérons-le, lui servira de point de référence dans l’évaluation de la situation actuelle et lui permettra d’éviter de commettre l’irréparable.

 

À moins que le propriétaire Eugene Melnyk en décide autrement. Après tout, il pourrait décider d’y rajouter son grain de sel, soit par une réduction significative de la masse salariale, ce qui semble de plus en plus se pointer à l’horizon, ou pour une 7e fois en moins de 11 ans, nager dans la grande facilité et remplacer l’homme derrière le banc. Le même entraîneur qui, pas plus tard qu’il y a quelques mois, était adulé par plusieurs.

 

Tout cela ne serait pas nécessairement surprenant venant de M. Melnyk, lui qui ne s’est pas nécessairement fait d’allier lors de sa dernière sortie publique la vielle de la partie extérieure du 16 décembre dernier à Ottawa.

 

Le Canadien : des remords pour plusieurs années à venir !

 

Sans rien enlever à l’attaquant Jonathan Drouin (reconnu pour ses habiletés offensives) et à Shea Weber (défenseur d’expérience), et sans trop tomber dans le jeu des comparatifs, il reste que le Canadien risque fort probablement de regretter pour plusieurs saisons la perte de P.K.Subban et de Mikhail Sergatchev.Mikhail Sergachev

 

Surtout dans cette nouvelle conjoncture et cette nouvelle réalité de la LNH, où la mobilité, la prise décisionnelle et le jeu avec la rondelle sont des éléments vitaux. Que ce soit dans le support de l’attaque ou dans l’art de placer la rondelle au filet, les défenseurs mobiles et offensifs deviennent de plus en plus une nécessité.

 

C’est un fait, le directeur général, Marc Bergevin, est l’un des principaux responsables de cette absence d’offensive chez le Canadien. Il croyait avoir posé de bons gestes pour le futur de son organisation.

 

Pourtant, il s’agit d’un changement d’orientation bien entamé chez plusieurs autres organisations du circuit qui connaissent aujourd’hui beaucoup de succès.

 

Les défenseurs de type « stay at home » sont de moins en moins prisés. On voit beaucoup plus de défenseurs de petite taille, mais très habiles et mobiles, prendre de plus en plus de place au sein du meilleur circuit de hockey au monde.

 

Sans excuser les Max Pacioretty, Alex Galchenyuk, et compagnie, un fait demeure. Recevoir la rondelle au bon moment et en pleine vitesse fait une grande différence par rapport à recevoir la rondelle par la baie vitrée et le long de la rampe.

 

Cela est encore plus vrai avec un style de jeu hermétique, surtout au niveau de l’accessibilité du centre de la patinoire et lors d’une surprotection de la zone payante en défense.

 

Tout est en lien avec cette fameuse fraction de seconde tant recherchée, car en bout de ligne, c’est cela qui peut faire toute la différence entre la réussite et l’échec.