Chez les Sénateurs d’Ottawa, pour plusieurs le moyen et le long terme annoncent de jours meilleurs en raison de la forte présence de jeunes espoirs qui se pointent à l’horizon et en raison de cette banque de choix au repêchage pour les trois prochaines saisons.

 

Pour certains autres, la patience sera toujours de mise dans un contexte où l’on doit respecter le processus de développement et de cheminement de ces jeunes hockeyeurs qui ne demandent pas moins de gravir les échelons le plus rapidement possible, question de devancer les échéanciers.

 

Après avoir adopté une position concrète, tout en assumant les conséquences de celle-ci en février dernier, à la date limite des transactions, en échangeant les joueurs autonomes sans restriction à venir (Stone, Duchene, Dzingel) en retour de jeunes espoirs et de choix au repêchage pour les prochaines années, les Sénateurs ont conclu la saison 2018-2019 avec une lueur d’espoir.

 

Pendant que l’avenir s’annonce intéressant, il serait tout de même illusoire de penser qu’avec un seul coup de baguette magique tout changera du jour au lendemain. Bien au contraire, il s’agira d’une transition qui exigera encore beaucoup de patience chez les amateurs de la formation ottavienne.

 

Un passage obligatoire qui devrait se traduire par une formation rajeunie la saison prochaine, avec l’insertion permanente de jeunes candidats au potentiel élevé et dotés de meilleures habiletés individuelles davantage reliées aux nouvelles exigences de la Ligue nationale de hockey. 

 

En corrélation avec cette phase de reconstruction annoncée en avril 2018, les choix organisationnels et l’établissement de cette culture doivent primer dans le processus décisionnel pour les futurs gestes qui seront posés par le directeur général, Pierre Dorion, et par le nouveau président aux opérations hockey, éventuellement.

 

À la suite à de la fin de ce long marathon de 82 matchs, qui aura donné droit à beaucoup de hauts et de bas, oui, une infime partie du travail a été accompli au niveau de la reconstruction, mais le vrai défi ne fait que débuter afin de ramener cette franchise sur le droit chemin.

 

Un chemin de croix qui pourrait même être un peu plus long qu’anticipé, et ce, malgré la belle progression des jeunes Thomas Chabot, Colin White, Brady Tkachuk, Christian Jaros et Christian Wolanin, entre autres, lors de la dernière campagne.

 

S’assurer d’une gestion responsable!

 

Dans une réalité où les Sénateurs seront confrontés au défi du plancher salarial et non du plafond, le fait de dépenser sur des acquisitions à l’ouverture du marché des joueurs autonomes du 1er juillet prochain ne devrait pas faire partie de l’équation.

 

Sur le court terme, le renouvellement du personnel hockey actuel ou l’embauche du prochain personnel hockey deviendra l’élément clé des prochaines semaines.

 

Le prochain entraîneur-chef aura le rôle d’accompagnateur dans la démarche de progression et d’apprentissage, question de guider l’équipe vers les objectifs internes et de bien faire grandir cette jeunesse qui devra apprendre des essais-erreurs dans ce milieu des plus compétitifs.

 

Un poste névralgique considérant les lourdes responsabilités des prochaines années, là où le meilleur candidat disponible, en lien avec la mission organisationnelle, ne doit pas être associé à une dépense, mais bel et bien à un investissement dans l’encadrement de l’athlète.

 

De gérer cet important dossier dans un esprit d’économie représenterait le genre d’erreur à ne pas commettre, sans penser pour autant que cela est gage de succès dans les sommes investis.

 

Il faudrait également s’assurer d’embaucher d’autres yeux et oreilles afin de mettre en place des ressources additionnelles au niveau du département de recrutement actuel (amateur et/ou professionnel). Cela doit faire partie des priorités dans les décisions à venir considérant la banque de choix au repêchage (15 dans les trois premières rondes) dans les trois prochaines saisons.

 

Bref, tous des éléments importants. Nous devrions en connaître davantage au niveau des intentions de l’équipe ottavienne au cours des prochains jours ou semaines. Quel sera le plan stratégique des Sénateurs pour les saisons à venir?

 

La renaissance du Canadien

 

Il a été facile de détecter la déception sur les visages des joueurs du Canadien à la suite de l’exclusion des présentes séries éliminatoires. Une situation qui pourrait être interprétée comme une forme d’injustice par rapport au format actuel du tournoi printanier, comme mentionné dans ma précédente chronique.

 

En contrepartie, rien ne peut enlever le niveau de compétitivité que la Sainte-Flanelle a offert dans ce sprint final des dernières semaines. En mode urgence et avec plusieurs matchs sans lendemain, certains auront réussi à répondre présents dans ce test d’adversité qui servira pour les années futures en raison de la résilience et de la ténacité déployées. Et cela n’a aucun rapport avec le talent.

 

Si le mot « attitude » a été celui le plus utilisé lors du post-mortem de la précédente saison par le directeur général, Marc Bergevin, le mot « caractère » devrait être celui qui représente le plus ce que le Canadien a réussi à faire dans un si court laps de temps.

 

L’exercice sera plus facile à dire qu’à faire, mais il faut avouer que la dernière saison du Canadien avec une fiche globale de 44-30-8 (96 points) représente un énorme pas de géant pour cette équipe. Ce que le Tricolore a accompli est digne d’un véritable virage à 180 degrés sur la nouvelle identité que l’organisation veut bien se donner.

 

Une culture organisationnelle davantage axée et orientée sur l’engagement, le concept collectif et le grand désir de faire partie de la solution et non du problème pour la forte majorité.

 

Une renaissance qui ne pourra tout de même se contenter des résultats actuels, mais bel et bien bâtir autour de cette saison des plus intéressantes après cette remise en question suite au constat d’échec de 2017-2018.

 

Un défi qui s’annonce intéressant pour Bergevin qui devra éviter le piège de la surévaluation des effectifs et surtout de tomber en amour avec certains. Il devra plutôt poser les gestes nécessaires le moment venu question de maintenir cette courbe de progression.

 

Avec autant de joueurs au sein de l’édition 2018-2019 qui ont connu leur meilleure saison en carrière, certains seront en mesure de reproduire, tandis que d’autres pourraient représenter le genre de piège à éviter lors des évaluations individuelles. Voilà pourquoi l’esprit de clairvoyance et l’habileté à se projeter dans le temps doivent faire partie du processus d’évaluation.

 

Tout en négociant avec la frustration du moment quant à l’impossibilité de satisfaire immédiatement les plus grands amateurs, Bergevin devra faire preuve de vigilance et de lucidité. Certes, l’avenir annonce définitivement de jours meilleurs à Montréal.

 

Le passage obligatoire des 12 derniers mois aura tout de même permis à plusieurs de retrouver un certain plaisir perdu lors de la précédente saison tant au niveau de la performance sportive individuelle que comme équipe.

 

Le fait d’adopter un plan et une position fermes, que certains refusent souvent d’adopter et surtout d’en assumer les conséquences, aura représenté le plus grand accomplissement de la présente saison chez le Canadien.

 

Pour Claude Julien et son personnel, le plus gros défi de la prochaine saison sera de renforcir et d’ancrer ce message de l’intérieur sur cette nouvelle identité du Canadien.