Bon, je reconnais que l’annonce du nouvel entraîneur des Sénateurs d’Ottawa, D.J. Smith, le 14e depuis le retour à l’ère moderne de la franchise ottavienne, n’est pas nécessairement la plus « sexy » et attrayante.

 

Or, il s’agit d’une nomination surprenante dans un sens, oui, mais moins dans l’autre, lorsqu’on se penche sur le profil clairement décrit par le directeur général, Pierre Dorion, depuis le début du mois d’avril.

 

Pour plusieurs personnes issues du cercle de la LNH, Smith, qui a été associé aux Maple Leafs de Toronto au cours des quatre dernières saisons à titre d’entraîneur adjoint, avait tout simplement payé ses dus et il méritait sa chance.

 

Il s’agit d’un homme de hockey transportant une bonne réputation au sein de la confrérie des entraîneurs et il méritait d’avoir le privilège de diriger une formation dans le meilleur circuit de hockey au monde.

 

Au moment de faire son choix, on ne pourra reprocher à Dorion d’avoir adopté cette position et d’avoir démontré une certaine audace dans l’embauche d’une verte recrue de 42 ans dans un poste aussi important, surtout compte tenu de la forte présence de jeunes joueurs au sein de l’organisation.

 

Le fait de se libérer du regard des autres dans ce choix final et d’annoncer la décision à Marc Crawford, qui comme tout bon soldat a essayé de tenir le fort tant bien que mal dans le dernier droit du calendrier régulier, n’a pas dû être facile à faire.

 

Tout cela même si dans cette industrie du sport on ne fait pas dans les sentiments lors de la gestion des opérations hockey.

 

Au lieu de favoriser l’expérience et le vécu, comme il aurait pu le faire avec certains autres candidats sur la liste des interviewés, qui eux rêvaient fort possiblement d’obtenir une deuxième ou troisième chance de diriger à nouveau dans la LNH, Dorion a choisi d’explorer une autre avenue.

 

Au-delà des connaissances et des compétences, la connexion et le premier contact avec Smith ont fort possiblement été les principaux éléments qui auront fait pencher la balance en faveur du principal concerné. De plus, par sa passion et son talent de communicateur, l’entraîneur de 42 ans a tout simplement trouvé les bons mots pour convaincre son nouvel employeur.

 

Maintenant, les défis seront nombreux pour cet entraîneur de carrière. Dans un marché aussi fragile que celui d’Ottawa actuellement, et ce, malgré la forte présence de jeunes joueurs talentueux dans la charte de profondeur, Smith aura du pain sur la planche.

 

L'occasion qu'a Smith, c'est-à-dire celle de faire cheminer, progresser et grandir ces joueurs au niveau des essais-erreurs, tout en leur servant de guide, a de quoi nourrir tout homme de hockey qui a la soif de défi et la soif de faire partie du processus de relance d’une franchise.

 

Sans rien enlever aux qualités de l’homme de hockey que Smith représente, seul le facteur temps dictera si cette embauche aura été la bonne, ou non.

 

Entretemps, l’évaluation sur le court terme sera davantage axée sur le processus de développement et de progression que sur la présence de résultats  au cours de la prochaine saison.

 

Un gagnant et plusieurs perdants!

 

De son côté, Dorion est convaincu d’avoir fait le bon choix pour un ensemble de facteurs. Malheureusement pour certains, leur non-sélection représente fort possiblement le chant du cygne lorsqu’il est question de se retrouver de nouveau derrière le banc d’une formation de la LNH.

 

« D.J. Smith aura beaucoup de défis »

À ce titre, le premier qui m’interpelle est le natif de Saint-Pascal-Baylon, Jacques Martin, puisque je crois sincèrement qu’il aurait aimé faire partie de la solution dans l’encadrement des jeunes Sénateurs.

 

Rappelons que Martin aura réussi, lors de sa première embauche à Ottawa en 1995-1996, à redonner du lustre et de la crédibilité à cette franchise à la recherche d’identité.

 

Donc, malgré cette grande capacité à maitriser ses propres émotions, l’annonce de l’embauche de D.J. Smith doit tout de même avoir représenté une forte déception pour cet homme de hockey associé au milieu de la LNH depuis les 30 dernières années.

 

Patrick Roy : ce sera pour la prochaine fois!

 

Pour Patrick Roy, qui a été sollicité et ciblé par l’organisation des Sénateurs comme candidat potentiel à la succession de Guy Boucher, et qui pour plusieurs représentait un nom accrocheur, vendeur, et un outil de marketing potentiel dans un marché qui en a grandement besoin, ce sera tout simplement pour la prochaine fois.

 

D.J. Smith? Pas sexy, mais peu risqué

Malgré les bons mots à son endroit de la part de Dorion, ce qui était tout à fait normal dans les circonstances (« il a été très bon en entrevue »), Roy ne représentait vraisemblablement pas un bon « fit ».

 

Dorion aura résisté d’une certaine façon à céder à l’opinion publique, et celle de différents médias, et ainsi résisté à la tentation d’embaucher un entraîneur qui ne laisse personne indifférent en raison du personnage qu’il représente aux yeux de plusieurs.

 

Un rendez-vous raté sur le court terme, mais qui aura tout de même permis à l’entraîneur des Remparts de Québec de laisser sa carte de visite dans le cercle de la LNH, à savoir qu’il aimerait éventuellement faire un retour dans le circuit Bettman.