Guy Boucher ne s’en cache pas, le directeur général des Sénateurs d’Ottawa a mis la main sur un centre de premier plan lorsqu’il a fait l’acquisition de Matt Duchene de l’Avalanche du Colorado.

L’entraîneur-chef des Sens est revenu sur la transaction alors qu’il se trouve avec son équipe du côté de Stockholm en Suède, pour disputer deux matchs contre l’Avalanche.

« On est allé chercher un joueur de premier plan qui a le profil de centre numéro un. On sait comment c’est difficile d’en avoir dans la ligue. Sauf si on les repêche, c’est presque impossible de les avoir. Donc oui ça nous a coûté cher, mais ce genre de joueur ne tombe pas du ciel et nous sommes vraiment contents de l’avoir », a indiqué Boucher au micro de On Jase.

« Tu ne peux pas ne pas payer cher et te retrouver avec de la grande qualité, donc on a payé en conséquence pour de la grande qualité », a-t-il ajouté.

Les rumeurs de transaction entourant l’attaquant de 26 ans allaient bon train depuis plus d’un an. Les pourparlers avec l’Avalanche et les Predators de Nashville, qui ont rejoint le portrait, n’ont pas été de tout repos, mais le résultat devrait satisfaire tous les partis impliqués selon Boucher.

« Pierre a travaillé très fort et comme entraîneur, je suis très enthousiaste. Je l’ai déjà dirigé avec Équipe Canada. Il cadre bien avec notre identité », mentionne-t-il tout en précisant que Duchene permet aux Sens d’avancer dans la bonne direction.

«Tout le monde a bénéficié de cet échange. Colorado avait besoin d’un jeune défenseur et de choix pour se rebâtir et c’est ce que l’Avalanche a eu, les Predators avaient besoin d’un autre joueur de centre de qualité pour continuer de s’améliorer à cette position, et nous avions besoin d’un centre numéro un capable de jouer sous pression. Nous savions qu’avec les atouts de Duchene sur le plan offensif nous obtenions ce que nous recherchions. »

En faisant l’acquisition de Duchene, les Sénateurs ont dû se départir de leur espoir Shane Bowers, de leur choix de 1er tour en 2018 et de troisième ronde en 2019, en plus du gardien Andrew Hammond qui se retrouvent avec l’Avalanche. Les Sens ont aussi perdu les services de leur joueur de centre Kyle Turris qui a rejoint les Predators. Même s’il s’est refusé à comparer Duchene à Turris, celui qui en est à une deuxième saison à la barre des Sens a expliqué ce qui pouvait avoir motivé le départ de son joueur de centre.

« Kyle nous a donné du super hockey. Par contre, la raison pour laquelle il n'est plus avec nous, et ç’a bien été documenté, c’est que les négociations n’ont pas bien été durant l’été. La direction ne semblait pas sur la même page que son clan. »

Duchene s’amène avec les Sénateurs avec une récolte de quatre buts et six mentions d’aide cette saison avec l’Avalanche du Colorado. Celui qui a passé neuf saisons au sein de l’organisation qui l’a repêché en première ronde en 2009 devra s’acclimater à son nouvel environnement et Boucher en est bien conscient.

« On a un très bon joueur dans les mains et il faut maintenant développer la chimie avec ses coéquipiers. Ce n’est pas parce que tu as un bon joueur que tout fonctionne automatiquement. Il doit s’intégrer et il faut voir avec qui il va cliquer. Ça peut prendre un certain temps », indique-t-il, pensant jumeler Duchene à Mike Hoffman et éventuellement à Bobby Ryan lorsque celui-ci sera de retour au jeu.

Un voyage d'affaires

Duchene n’est pas le seul à devoir s’habituer à un nouvel environnement de travail, alors que les Sénateurs disputeront deux matchs en Suède. Même si ce voyage sort de l’ordinaire à ce stade-ci de la saison, l’entraîneur de l’équipe qui occupe le troisième rang de la division atlantique a été très clair sur la nature de ce voyage.

 « On a parlé à nos joueurs avant notre départ. On a perdu notre dernier match et on n’est pas heureux de la situation. Ce n’est pas un voyage de vacances, c’est un voyage d’affaires et c’est cette mentalité qu’on a », a affirmé Boucher, indiquant qu'il n'a pas pris le temps de visiter la ville.

Outre l'ancienne équipe de Duchene, les joueurs des Sens doivent évoluer contre un autre adversaire de taille, le décalage horaire. Boucher se sert de son expérience lors de ses nombreux voyages en Europe avec Équipe Canada pour tenter de faire adéquatement face à cette situation.

« Avec trois jours de préparation, on fait ce qu’on peut. On est resté éveillé le premier jour, mais on s’est tous réveillés durant la nuit.  »

« Je vois le même processus que les fois que j’étais avec Hockey Canada. Lors du deuxième match samedi, même si c’est un deuxième match en 24h, on devrait être en meilleure forme en raison de l’adaptation du corps au décalage horaire », précise-t-il, anticipant que le retour en Amérique risque d’être encore plus difficile, alors que son équipe sera opposée aux Penguins de Pittsburgh dans une semaine.

Les Sénateurs et l’Avalanche croiseront le fer pour une première fois vendredi en après-midi avant de se retrouver le lendemain pour le deuxième chapitre de leur affrontement sur le Vieux continent.

« Une culture de mérite »
« On avait besoin d'un centre no 1 »