À moins d’une semaine de la fin des activités du calendrier régulier de la Ligue nationale de hockey, et que plusieurs formations devront faire une croix sur les présentes séries éliminatoires, les bilans de fin de saison approchent.

 

Les équipes éliminées seront donc à préparer leur bilan de fin de saison, question de répondre le plus adéquatement possible aux multiples questions provenant des différents médias; un exercice souvent qualifié de non-dit pour plusieurs.

 

La haute direction des Sénateurs d’Ottawa ne fera malheureusement pas exception à cette règle. Au terme d’une saison que l’on peut qualifier de décevante et frustrante, on peut certainement affirmer qu’il s’agit de l'une des pires campagnes depuis le retour de cette franchise au sein du meilleur circuit de hockey professionnel au monde.

 

Plusieurs se posent la question à savoir si le directeur général des Sénateurs, Pierre Dorion, sera de la même tribune que son entraîneur-chef, Guy Boucher, en début de semaine prochaine, question d’éliminer tout doute potentiel quant à l’avenir de ce dernier derrière le banc. Or, seul lui connait la réponse.

 

Déjà, avant le début de la campagne certains points d’interrogation flottaient autour de la formation ottavienne. Des appréhensions au niveau de la composante de la brigade défensive, avec le départ de Marc Méthot, grand partenaire d’Erik Karlsson.

 

Puis, certaines pertes en attaque de vétérans alliant expérience et leadership; des vétérans qui, à leur façon, ont représenté une certaine force tranquille au sein du vestiaire dans les succès de la précédente saison.

 

Après un début de saison très intéressant, avec une fiche de 8-3-5 pour un total de 21 points, la « chaîne du bicycle » aura tout simplement débarqué de son dérailleur, et ce, de façon très abrupte.     

 

L’imputabilité de ce triste constat d’échec aura été l’affaire de tout un chacun, personne n’y échappe. La conceptualisation du calendrier aura également compliqué la donne pour la formation de Guy Boucher.

 

Un calendrier ultra exigeant, avec de longues séquences sur la route, dont 19 séquences de deux parties en deux soirs (un sommet dans la LNH cette saison) et le facteur blessure seront fort possiblement des éléments importants lors de l’autopsie des hauts dirigeants de la formation ottavienne.

 

Pourtant, c’est tout le contraire par rapport aux attentes organisationnelles fixées avant le début de la saison 2017-2018. Les Sénateurs d’Ottawa de la dernière campagne auront davantage été mis en échec à l’intérieur même de leur propre vestiaire, en présentant une résistance de l’interne dans l’acceptation des rôles et des responsabilités pour certains.

 

Sans oublier l’engagement sélectif de certains à la recette de 2016-2017, qui avait pourtant permis à cette franchise de retrouver une rigueur et une identité propres à eux.

 

En laissant loin derrière les grands principes et les valeurs inculqués, tout en défiant la recette de la précédente saison, à quoi donc aura servi cette saison d’exception de 2016-2017? Une campagne qui avait, en quelque sorte, permis à la formation de la capitale nationale de retrouver à sa manière la reconnaissance de ses pairs. 

 

On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, mais parfois ils veulent tout dire. Lorsqu’on se penche sur les statistiques, on remarque qu’elles ne sont nullement à l’avantage des Sénateurs, et cela dans la forte majorité des départements.

 

On parle ici du rendement à domicile, des unités spéciales, des buts alloués – statistique qui est passée du 10e rang en 2016-2017 au 30e rang actuellement – des lacunes évidentes et récurrentes en couverture de zone défensive. Tout cela représente, sur le plan équipe, certaines données qui ne mentent tout simplement pas sur la saison plus que brouillon des Sénateurs.

 

Or, pour exiger de bonnes performances d’équipe, inévitablement cela nécessitait un rendement plus adéquat de la part des joueurs individuellement parlant. Aussi, un meilleur travail de ceux qui avaient la responsabilité de les encadrer et de les diriger, tout en laissant un peu de place à la créativité et à la liberté des joueurs au profil offensif.

 

De pointer seulement et uniquement en direction des deux vétérans gardiens de but Craig Anderson et Mike Condon, malgré un rendement très difficile de leur part cette saison, représenterait de l’aveuglement volontaire, tout en n’oubliant pas que les deux sont liés contractuellement pour les deux prochaines saisons.

 

Or, une mêlée de presse qui ne servira pas nécessairement à y aller de propos lapidaires pour les gens de l’interne – question d’éthique professionnelle – mais tout de même, on devra obtenir des réponses sur les mots « absence de leadership », « surévaluation des effectifs en places » et « gestion des attentes ».

 

En bout de ligne, un bilan peu gratifiant qui imposera par lui-même une sérieuse réflexion et remise en question sur les prochaines actions du directeur général, Pierre Dorion.

 

Loin d’une affaire de chiffres, de mon point de vue, et de plusieurs autres observateurs, les éléments intangibles, intouchables et non mesurables auront représenté le pire ennemi des Sénateurs d’Ottawa lors de la dernière campagne.

 

Certes, une question d’attitude et d’état de pensée, qui aura grandement besoin d’un diagnostic des plus rigoureux dans l’éventuelle prise de décision organisationnelle qui suivra.

 

Un passage obligatoire dans l’exercice des fonctions de Pierre Dorion, lui qui a obtenu la confiance de son employeur lors d’un récent prolongement de contrat.

 

Pierre Dorion : confronté au principe de Pareto !

                                                                           

Avec le principe de « Pareto » ou le phénomène 20/80 – 20% de tes effectifs peuvent contribuer à 80% des résultats – disons que le DG des Sénateurs aura fort à faire d’ici l’ouverture du prochain camp d’entraînement afin de colmater les brèches et d’insuffler une confiance renouvelée aux plus grands supporteurs des Sénateurs.Erik Karlsson

 

Sera-t-il dans l’obligation d’aller voir ailleurs, lui qui a la réputation dans le milieu d’être un directeur général passablement actif et qui ne craint d’effectuer des changements?

 

Certains dossiers sensibles se pointent de plus en plus à l’horizon. Que ce soient les dossiers du capitaine Erik Karlsson ou de l’attaquant vedette Matt Duchene, tous deux agents libres sans restriction à la fin de la saison 2018-2019 ou ceux de Mark Stone et de Cody Ceci qui, eux, deviendront agents libres avec restriction à la fin de la présente saison, Dorion sera occupé.

 

Tous des noms qui, selon les principes de « Pareto », font tout simplement partie de la catégorie des 20% qui ont un impact plus que direct et qui font partie du noyau de la formation actuelle.

 

Bref, des prises de décision et des orientations futures qui en diront beaucoup sur la phase de reconstruction ou le rafistolage que tentera d’emprunter le DG des Sénateurs.

 

Certains partisans se rassurent en pensant à la banque de jeunes espoirs dans le système d’affiliation actuel de l’équipe et les deux choix de première ronde de la séance de sélection de juin prochain.

 

Voilà des facteurs qui nous portent à croire que la lumière au bout du tunnel n’est pas aussi loin que nous pouvons l’imaginer.