Lorsqu’on regarde la nouvelle Ligue nationale de hockey, et qu’on constate la rapidité à laquelle le jeu se déroule présentement, on se dit que les équipes n’ont d’autre choix que de s’adapter.

 

La LNH offre maintenant du jeu plus rapide, plus créatif, des pièces de jeu plus audacieuses, là où le sens du spectacle prend de plus en plus de place et là où la culture du sport semble prendre un virage à 180 degrés. Tout ça, au grand plaisir des partisans.

 

La courbe du changement force inévitablement les puristes du jeu défensif (certains entraineurs) à s’adapter aux nouvelles réalités, et en quelque sorte choisir davantage leurs batailles, autant dans l’approche de la « game » que dans leurs relations avec les athlètes de la nouvelle génération.

 

Malheureusement, dans la capitale nationale, la formation des Sénateurs d’Ottawa nage tout simplement dans l’incertitude. Elle semble incapable de trouver le juste milieu entre le jeu offensif et les responsabilités défensives dans cette phase de reconstruction, annoncée à l’aube de la présente saison.

 

Sans nécessairement dire qu’il faut éliminer l’aspect de créativité, comment peut-on expliquer que les Sénateurs occupent le 4e rang du circuit avec un ratio de 3,60 buts marqués par partie, mais se retrouvent également au 31e rang en défensive avec une moyenne de 4,35 buts alloués par match. À titre comparatif, l’an dernier la formation ottavienne en concédait 3,46, ce qui lui a valu le 30e rang de la LNH à ce chapitre.

 

Depuis le début de la saison, les Sénateurs ont alloué quatre buts et plus à l’adversaire dans 16 des 23 parties disputées cette saison. Cela représente 69,5 % des matchs joués. Pire encore, ils ont alloué cinq buts et plus dans 43 % de leurs matchs.

 

Est-ce dû à l’incompréhension du système de jeu? Un système qui définit clairement les rôles et les responsabilités de chacun dans le jeu sans la rondelle, surtout en territoire défensif, là où l’on a l’impression de toujours répéter les mêmes erreurs de couverture défensive match après match.

 

Est-ce en lien avec l’inexpérience de certains défenseurs et attaquants? Je pense que pour certains joueurs qui sont dans un processus d’apprentissage, et je dis cela sans être mal intentionné, le niveau de compétition les rattrape à la vitesse de l’éclair.

Craig Anderson

Pas nécessairement au niveau des habilités technico-tactique, mais davantage en lien avec les différentes prises décisionnelles, là où le temps et espace sont de plus en plus difficiles à trouver en raison de la vitesse du jeu.

 

Est-ce une question de mauvaise gestion de rondelle pour certains, vétérans comme plus jeunes?  Lorsque la situation exige d’appliquer la règle des pourcentages pour éviter de se mettre à risque inutilement, on a souvent failli à la tâche à Ottawa.

 

Est-ce la surutilisation du vétéran gardien de but, Craig Anderson? Par la force des choses, Anderson, qui se retrouve à jouer soir après soir, a souvent démontré de mauvaises tendances dans la sélection de certains arrêts. Or, peut-on le blâmer avec la surcharge de travail que lui donne sa propre brigade défensive dans l’art de multiplier les retours de tirs?

 

Autant de questions qu’il y a de réponses. Or, le mot « imputabilité » devra prendre tout son sens dans ce processus de reconstruction que vivent actuellement les Sénateurs.

 

Alors que l’équipe est en quête d’une nouvelle identité, il sera impératif pour la troupe de Guy Boucher, plus tôt que tard, de trouver le juste milieu au niveau des efforts et de l’attitude.

 

Si le rendement à domicile (7-4-1) cette saison démontre des signes encourageants par rapport à la saison 2017-2018, sur les patinoires adverses le contexte ne fait que s’envenimer depuis la saison dernière avec un rendement global de 14-31-5, ce qui n’est guère reluisant.

 

On navigue donc dans des directions opposées depuis le début de la saison. Si chacun semble faire partie du problème, sans exception, chacun devra faire partie de la solution. Tous les joueurs devront s’associer aux difficultés actuelles, tout en s’imposant les sacrifices nécessaires au niveau des petits détails qui, en bout de ligne, peuvent faire une grande différence dans la présence de résultats.

 

Canadiens de Montréal : Shea Weber, une présence rassurante!

 

Bon vétéran et leader à sa façon, Shea Weber fera du bien au Canadien de Montréal. Son retour dans l’environnement immédiat du Canadien après plus d’un an d’absence sera des plus salutaires à la formation de Claude Julien qui, lors de certains soirs, se cherchent à la hauteur de la ligne bleue défensive.

 

L’expérience de celui-ci face à l’adversité, son efficacité dans les bataille à un contre un en espace restreint et la qualité de son tir en avantage numérique ne sont que quelques éléments de son jeu qui représenteront un gros plus dans l’alignement de la Sainte-Flanelle.

 

Shea WeberPar-dessus tout, le retour de Weber remettra certains défenseurs dans la bonne chaise par rapport à la charte de profondeur et en lien avec le temps d’utilisation.

 

En contrepartie, en raison de cette longue période d’inactivité et de la nature de la blessure, les attentes envers le vétéran défenseur de 33 ans devront être modérées. Prudence sera de mise dans ce dossier.

 

Dans cette nouvelle réalité que représente la LNH,  plusieurs devront faire preuve de lucidité dans l’évaluation de ses performances sportives au cours des prochaines semaines.

 

Weber est loin d’être un des défenseurs les plus fluides sur lames, il faudra donc accepter certaines frustrations du moment et une possible incapacité de satisfaire immédiatement les attentes.

 

En raison de la présence, de l’assurance et du sentiment de sécurité qu’il dégage, le retour de Weber ne peut être que bénéfique dans ce moment d’adversité que vit actuellement la troupe de Claude Julien.

 

 

Sabres de Buffalo : Hallucinants et impressionnants!

 

31e au classement général, 31e dans la colonne des buts marqués et 29e dans la colonne des buts alloués, voilà où se trouvait la troupe des Sabres de Buffalo l’an dernier.

 

Les succès actuels de la formation sont impressionnants. Il faut souligner la contribution des nouveaux arrivants Jeff Skinner, Conor Sheary, Rasmus Dalhin (1er choix au total 2018) et  Carter Hutton. La production de ces joueurs et la résurrection du natif de Repentigny Jason Pominville, à son 2e passage avec la formation qui l’a repêché en 2001 expliquent les bonnes performances des Sabres par les temps qui courent.Sabres

 

Que dire du travail du duo Jason Botterill-Phil Housley dans la relance de cette franchise qui, après plusieurs saisons de médiocrité, semble voir de plus en plus la lumière au bout du tunnel.

 

L’embauche de Housley était considérée audacieuse par plusieurs du milieu au moment de l’annonce. Ancien défenseur étoile des Sabres (entre les années 1982-1990) et ancien entraîneur-adjoint des Predators de Nashville (2013 à 2017), Housley était davantage reconnu comme une personne de bonté excessive.

 

Même si que la saison est encore très jeune, il n’y a pas grand monde du milieu de la LNH qui aurait pu prédire un tel départ pour cette formation qui, plus le temps avance, gagne en confiance et prend de l’assurance face à l’adversité.

 

Présentant une fiche de 16-6-2 avec 34 points au classement, victorieux à leurs neuf dernières sorties et présentant un rendement des plus positifs autant à domicile (8-2-1) que sur les patinoires adverses (8-4-1), les Sabres sont hallucinants, et ce, tout en ayant une des moyennes d’âge les plus jeunes de la LNH.

 

Plusieurs avanceront qu’il était temps que la situation se replace après plusieurs saisons de difficultés; saisons qui leur ont permis de sélectionner tôt au cours des dernières saisons lors des séances de repêchage.

 

Un fait demeure, l’enthousiasme retrouvé dans l’effort et le travail actuel, que ce soit des hautes instances ou du personnel de joueurs, démontre de plus en plus des signes encourageants. Cette ambiance positive semble devenir de plus en plus contagieuse dans l’environnement actuel.

 

Les Sabres jouent avec beaucoup d’autorité et ont dû composer avec le titre de grands négligés des parieurs en lever de rideau. Cette formation représente la plus grande surprise de la saison 2018-2019 jusqu’ici.