« C’est dans les moments difficiles que l’on peut découvrir ce que l’on vaut vraiment », voilà un vieil adage qui, au cours des dernières semaines, nous en aura appris beaucoup sur deux hommes de hockey chevronnés et expérimentés : Claude Julien et Alain Vigneault.

Après une traversée du désert en lever de rideau, les deux vétérans entraîneurs, forts de leur bagage et de leur vécu, auront finalement réussi à sortir de cette zone de turbulence.

Les critiques ont été nombreuses, l’impatience la panique se faisaient sentir chez certains, mais aujourd’hui, sans rien prendre pour acquis, on peut dire que lentement, mais sûrement les choses tendent à se replacer tant chez la Sainte-Flanelle que chez les Rangers de New York.

Ayant comme dénominateur commun deux gardiens de but à haut potentiel en Henrik Lundqvist et Carey Price, qui ont tous deux contre-performé en début de saison, les deux équipes se ressemblent beaucoup.
 

Le temps semble de plus en plus donner raison à leurs employeurs de ne pas avoir cédé à la panique, avec un possible mouvement de personnel chez le Canadien ou avec un congédiement potentiel d’Alain Vigneault chez les Rangers.

Après un début de saison des plus lamentables avec une fiche de 1-5-2, la formation dirigée par Vigneault, un homme de hockey de plus de 16 années d’expérience derrière le banc d’une équipe du circuit Bettman, affiche un rendement de huit victoires et deux défaites à ses dix dernières sorties. Une récolte de 16 points sur une possibilité de 20.

Ces résultats récents viennent, du moins à court terme, d’enlever beaucoup de chaleur dans l’environnement immédiat des Blue Shirts. Un contexte qui aura permis au vétéran Henrik  Lundqvist de signer une 6e victoire consécutive.

Le vétéran gardien semble donc s’être réapproprié le plaisir perdu de la « game ». Cette stratégie de Vigneault de l’avoir retiré de la compétition à court terme pour lui permettre de retrouver ses repères a été une recette gagnante sur toute la ligne, alors que le Suédois a clairement retrouvé confiance en ses moyens.

 

Charlie LindgrenEntretemps, à Montréal, le Canadien a récolté 14 points sur une possibilité de 20 à ses dix derniers matchs, avec une séquence de sept victoires et trois défaites.

Après un difficile début de saison et une fiche de 1-6-1 l’équipe se replace tranquillement, notamment grâce au brio du jeune gardien de but Charlie Lindgren (fiche de 3-1, moyenne de 1,24 et pourcentage de ,964).

La force de caractère des joueurs de type « papier sablé » comme Brendan Gallagher et Andrew Shaw semble avoir eu un effet d’entraînement plus que positif dans les succès actuels du Canadien. Par leur énergie, leur niveau d’engagement et leur intensité dans le feu de l’action, ils auront convaincu les autres de les suivre.

Claude Julien, bien servi par ses 15 ans d’expérience derrière un banc de la Ligue nationale et d’un 2e passage dans le « Temple du hockey », n’a jamais perdu la foi et à continuer de croire en son produit depuis le jour 1. Il semble finalement récolter les fruits de cette patience.

Bref, sans vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, l’adversité et le passage difficile des premières semaines d’activité pour ces deux formations nous aura permis d’en apprendre davantage sur le leadership au sein des deux vestiaires.

Un exercice pas toujours intéressant, mais ô combien important dans les moments turbulents où l’impatience peut représenter le pire ennemi de cet environnement de la LNH des plus exigeants.

Il ne faut pas être dupe et croire que tout le travail est accompli, mais il n’en demeure pas moins que le contexte actuel favorise grandement l’atmosphère au quotidien de ces deux équipes qui étaient désespérément à la recherche de pistes de solutions il n’y a pas si longtemps.     

Sens : une contribution offensive non-négligeable

 

À Ottawa, la situation n’est pas mal non plus. Les Sénateurs sont sortis victorieux de leurs deux matchs en Suède face à l’Avalanche du Colorado et présentent une fiche de 8-3-5 depuis le début de la saison, pour un total de 21 points. Ils ont également un excellent rendement de 4-0-1 sur les patinoires adverses.

Erik KarlssonLa formation de Guy Boucher est une véritable machine à marquer des buts, elle qui présente une des cinq meilleures attaques de la Ligue nationale de hockey. Au-delà des Stone, Hoffman, Brassard et compagnie, la production offensive en provenance de la brigade défensive attire de plus en plus l’attention en ce premier quart de saison.

Avec une récolte de 15 buts et 28 passes en provenance de la ligne bleue (top-5 LNH), dont une production de 17 points (un but, 16 passes) du défenseur d’exception Erik Karlsson, on peut dire que tout le monde participe à la fête chez les Sens.

Même si le chef d’orchestre de cette formation, Guy Boucher, laisse planer le fait que rien n’a été changé ou modifié, disons que le support offensif de certains défenseurs, qui agissent véritablement à titre de 4e attaquant en 2e vague d’attaque, est beaucoup trop présent pour ne pas le reconnaître.

L’apport offensif des défenseurs semble être de plus en plus priorisé au sein de la LNH, lorsqu’on consulte les formations les plus productives du circuit.

 

Samuel Girard impressionne au plus haut point

 

Non, ne comptez pas sur moi pour rajouter du bois dans le poêle du club de hockey Canadien pour la non-sélection du jeune Robervalois Samuel Girard lors de la séance de repêchage de 2016 (2e ronde et 47e au total). Or, il faut reconnaître son talent.

 

Pour avoir été témoin de ses deux premières sorties avec sa nouvelle formation, à la suite de l'échange impliquant Ottawa, Nashville et le Colorado, je peux vous confirmer que celui-ci impressionne.


Le jeune défenseur de 19 ans a très bien su s’adapter à une 2 e équipe en moins de deux mois. Nouveaux coéquipiers, nouveau vestiaire, nouvel environnement, ce n’était pas une situation évidente, mais les qualificatifs abondent pour Girard.
 

Utilisé aux côtés de Tyson Barrie sur la première paire défensive de l’Avalanche avec des temps d’utilisation de 21:55 et 22:39 lors du récent voyage en Suède, Girard a bénéficié de la confiance de son entraîneur, surtout en raison de son grand professionnalisme.

 

Fluide, naturel en possession de rondelle et servi par un sens du hockey hors du commun, le défenseur de 5 pieds 10 pouces ne semble définitivement pas se laisser intimider par les exigences du milieu, et ce, malgré sa petite taille.

 

Girard est assez intelligent pour gagner la bataille du positionnement et priorise l’utilisation d’un bâton très actif au lieu de l’élément physique sur les joueurs plus imposants.

 

Bref, nous ne pouvons que nous réjouir des premiers pas de cet ancien de la LHJMQ (Cataractes de Shawinigan) et de la Ligue Midget AAA du Québec (Élites de Jonquière). Girard représente un véritable exemple de ténacité dans l’art de prendre son rêve au sérieux.