« Les jeunes débarquent », telle semble être la devise de la formation ottavienne pour la présente saison. La phase de reconstruction que le l’on s’est donnée, question de rebâtir sur de nouvelles bases, bat son plein.

Cette édition 2019-2020 devra apprendre à la dure face à l’adversité du moment. Malheureusement pour les jeunes, la formation de cette année ne compte pas sur les Mark Stone, Matt Duchene, Ryan Dzingel, et compagnie pour aider en ce début de campagne.

Or, il s’agit d’un passage obligatoire qui suscitera énormément de patience de la part des hommes de hockey des Sénateurs. De la patience tant au niveau du processus et du plan organisationnel établis en lever de rideau qu’au niveau de tracer la ligne entre l’acceptable et l’inacceptable.

C'est une réalité que certains vétérans devront vite comprendre. Il sera important pour eux de s’oublier comme personnes pour le bien du développement des plus jeunes, ce qui ne sera pas nécessairement facile à faire.

Il faudra encadrer les plus jeunes comme Erik Brannstrom, Drake Batherson, Filip Chlapik, sans oublier les jeunes « vétérans » que peuvent représenter les Brady Tkachuk, Colin White et Thomas Chabot.

D’ailleurs, Chabot a joué plus de 30 minutes lors du match de samedi, ce qui est énorme dans les circonstances. Si on veut éviter de répéter les mêmes erreurs que dans le passé avec l’ancien capitaine Erik Karlsson, il faudra s’ajuster. Pas nécessairement au niveau des minutes jouées, mais surtout dans la répartition et la durée de chacune de ses présences.

Malgré la genèse de la saison, certains points d’interrogation interpellent déjà au plus haut point. On parle ici de l’imputabilité et de l’engagement dans les rôles et les responsabilités de chacun. Il n’est pas question de l’absence de résultats, mais davantage dans la façon de jouer lors des deux premières sorties.

D’un point de vue extérieur, tout en reconnaissant que la Ligue nationale de hockey ne représente pas nécessairement un laboratoire, l’expression « les bottines devront suivre les babines » devra avoir préséance.

Le mandat actuel est clair, il faut rebâtir cette franchise pour les années futures. Pour ce faire, il faudra s’attarder grandement au développement et au cheminement des plus jeunes dans ce processus d’essais-erreurs. Il faudra aussi trouver la bonne attitude à avoir dans le contexte des vétérans en lien avec les valeurs organisationnelles.

Sans nécessairement compromettre la confiance de plusieurs de ses jeunes, la direction des Sénateurs a fait un choix. Elle a adopté la position de reconstruire en assumant les potentielles conséquences certains soirs données, renonçant ainsi, d’une certaine façon, aux victoires à court terme.

S’associer aux difficultés du moment ne sera pas nécessairement chose facile, et d’emprunter ce passage difficile encore moins. Or, il faut insérer ces jeunes dans la formation et leur donner des minutes de qualité. Il faut aussi les encadrer dans la mesure du possible dans des conditions favorables tout en acceptant que certains soirs cela puisse être plus ardu pour certains.

Une source d’inquiétude pointe toutefois à l’horizon : quel sera le rôle de certains joueurs plus âgés et l’accepteront-ils? Le personnel d’entraîneurs devra vite réaliser dans l’utilisation et l’insertion des plus jeunes que malheureusement l’expérience ne s’achète pas au dépanneur du coin, mais qu’elle s’acquiert au fil du temps.

Il s’agira de trouver cette fine ligne pour certains joueurs à savoir s’il est plus bénéfique de les garder dans la LNH ou bien les retourner dans la Ligue américaine pour continuer leur développement.

Une glace bien mince que devront bien gérer et maîtriser le nouvel entraîneur-chef D.J. Smith et son personnel hockey, en gardant en tête le mandat qui leur a été octroyé lors de leur embauche.

Chris Phillips : honneur et reconnaissance bien mérités!

Le 18 février prochain, lors de la visite des Sabres de Buffalo au Centre Canadian Tire, l’organisation des Sénateurs va procéder au retrait du chandail de l’ancien numéro 4, Chris Phillips, qui ira se hisser aux côtés du numéro 11 de l’ancien capitaine, Daniel Alfredsson.

Chris PhillipsAu-delà des 1179 parties disputées au sein de la formation de la capitale nationale pour Phillips, cet ancien premier choix au total de la séance de sélection de 1996, l’honneur et la reconnaissance de voir son numéro retiré sont amplement mérités.

Ce natif de Calgary est un homme de nature réservé, honnête, mais surtout reconnu pour avoir été une des forces tranquilles dans les meilleures années de la franchise ottavienne depuis son retour à l’ère moderne.

« Respect » et « professionnalisme » sont les deux mots qui me viennent à l’esprit pour décrire celui qui aura connu son heure de gloire le 21 mai 2003. Il avait alors marqué le but en prolongation lors du match no6 dans la finale de l’Est contre les Devils du New Jersey et Martin Brodeur. Il avait admirablement supporté l’attaque sur une belle pièce de jeu de son bon ami Marian Hossa.

Sans rien briser au niveau des statistiques personnelles, sa maturité, sa présence rassurante dans le vestiaire et sa réputation d’être un excellent coéquipier sont les éléments qui auront retenu mon attention dans ce passage de 17 saisons dans l’uniforme des Sénateurs.

Pas nécessairement le plus naturel, mais un modèle à suivre, un exemple de détermination et de courage qui aura marqué de façon positive la petite histoire des Sénateurs d’Ottawa. 

Félicitations à celui que l’on surnomme si affectueusement « Big Rid »; un homme et un joueur habité par de belles valeurs familiales. Il a d’ailleurs établi de façon permanente ses pénates dans la région de la capitale nationale.

Canadiens de Montréal : là où ils ont laissé

La troupe de Claude Julien a démontré de belles choses lors de ses deux premières sorties du calendrier régulier. Les mots « ténacité » et « force de caractère » dans l’adversité du moment ont été très présents.

Les résultats sur les patinoires adverses n’ont pas été très reluisants l’an dernier (19-18-4) pour la Sainte-Flanelle, qui doit absolument faire mieux à ce chapitre cette saison. Si on veut se donner une chance de participer aux prochaines séries éliminatoires, il faudra être plus solide loin de la maison.

Jonathan DrouinSans être parfait et au-delà des bonnes performances individuelles et collectives chez le Canadien, il faut tout de même souligner la force mentale de Jonathan Drouin en ce jeune début de saison, lui qui a été critiqué de toutes parts, et avec raison.

Il aurait été facile pour le principal concerné de s’écraser sous cette forte chaleur des dernières semaines, voire des derniers mois. Or, de la voir compétitionner et performer comme il a su le faire à ses deux premières parties mérite d’être reconnu.

Le fait de rebondir de cette façon donne l’impression, sur le court terme du moins, qu’il a été en mesure de se libérer du regard des autres dans ce moment d’adversité. Selon moi, cela représente la preuve qu’il a les outils nécessaires pour répondre aux attentes du marché et de s’en sortir.

En reconnaissant que deux matchs ne font pas une nécessairement une saison, et encore moins une carrière, il est tout de même intéressant de constater la façon dont Drouin a su se relever et marier l’eau et le feu dans la tourmente du présent et cela a son grand mérite.

Le Québécois de 24 ans donne davantage l’impression qu’il a besoin d’amour et de se sentir désiré pour mieux performer, comme en ont fait foi les propos de Claude Julien et de Marc Bergevin publiquement la semaine dernière.