Il est vrai que les Sénateurs d’Ottawa peuvent avoir un goût amer dans la bouche après le résultat de la loterie de vendredi soir pour le repêchage de la LNH.

Après tout, même si elle disposait de 25 % des chances d’obtenir le premier rang, synonyme d’Alexis Lafrenière, la formation d’Ottawa s’est vue écartée des deux premières marches du podium par une équipe dont l’identité demeure à déterminer et les Kings de Los Angeles.

Le directeur général Pierre Dorion a tout de même relativisé la tournure des événements après la séance, alors que les Sénateurs disposent des troisième et du cinquième choix lors de l’encan.

Comme l’a partagé en soirée la LNH sur son compte Twitter, il n’y a que huit autres formations dans l’histoire du circuit Bettman qui ont bénéficié de deux sélections dans le top-5 d’un même repêchage.

La dernière fois qu’une équipe a profité d’un tel tour de force, c’était en 2000 alors que les Islanders de New York se sont tournés vers le gardien Rick DiPietro avec le tout premier choix. Au cinquième échelon, la formation new-yorkaise a mis la main sur l’attaquant Raffi Torres. Si Torres n’a disputé que 31 de ses 635 matchs dans l’uniforme des Islanders, il en va tout autrement pour DiPietro qui a passé toute sa carrière avec l’équipe qui l’a appelé sur l’estrade.

Il est difficile d’envisager autrement alors que le gardien est surtout remémoré pour avoir paraphé un contrat de 15 ans d’une valeur de 67,5 millions $ en 2006. Après un sommet de 63 matchs disputés lors de la campagne 2007-2008, la carrière de DiPietro a été sur le déclin, pour qu’il dispute finalement les derniers de ses 319 matchs dans la LNH lors de la saison 2012-2013.

Un tel scénario s’était aussi présenté pour les Islanders lors du repêchage de 1997, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers n’ont pas été capables de capitaliser sur cette situation.

Cette fois avec le quatrième choix au total, qui avait été obtenu des Maple Leafs de Toronto, les Islanders ont sélectionné le gardien Roberto Luongo. Dès le tour suivant, ils ont opté pour le défenseur Eric Brewer qui participera à 1009 matchs dans le circuit Bettman, dont 89 avec l’équipe qui l’a choisi.

Pour Luongo, l’histoire est bien connue, le directeur général Mike Milbury a échangé en 2000 le gardien en compagnie d’Olli Jokinen aux Panthers de la Floride contre Mark Parrish et Oleg Kvasha. Luongo se sera finalement hissé au troisième rang dans l’histoire de la LNH pour les victoires par un gardien avec 489, derrière Martin Brodeur (691) et Patrick Roy (551).

Les Sénateurs peuvent se rassurer, car certaines histoires se sont bien terminées pour l’équipe avec deux choix lors des cinq premiers d’un repêchage.

Le tour de magie orchestré par le directeur général des Canucks de Vancouver Brian Burke pour le repêchage de 1999 est encore gravé dans les mémoires avec la sélection des jumeaux Henrik et Daniel Sedin.

Disposant du troisième choix de l’encan, Burke est parvenu à obtenir le quatrième qui appartenait aux Blackhawks de Chicago en transigeant notamment Bryan McCabe. Burke a ensuite décroché la première sélection qui revenait au Lightning de Tampa Bay avant de descendre au deuxième rang, laissant les Thrashers d’Atlanta grimper, tout en s’assurant qu’ils ne sélectionneraient aucun des frères Sedin.

Fort des deuxième et troisième choix, Burke a dès lors opté pour Daniel et Henrik Sedin dans cet ordre, eux qui sont devenus les visages de la formation de Vancouver. Les deux ont ainsi obtenu au terme de leur carrière en 2018 plus de 1000 points en un peu plus de 1300 matchs chacun.

On fait ensuite un bond dans le temps, alors qu’en 1988, ce sont les Nordiques de Québec qui avaient la chance de parler aux troisième et cinquième rangs de la séance de sélection.

Alors que l’attaquant Daniel Doré a été limité à 17 rencontres dans la LNH, le défenseur Curtis Leschyshyn a passé neuf saisons avec l’organisation (Nordiques/Avalanche) et il a pris sa retraite en 2004 avec 1033 matchs derrière la cravate.

Bruins et CH monopolisent le repêchage

Au tournant des années 1970, les Bruins de Boston et le Canadien de Montréal ont monopolisé le sommet du repêchage. En 1968, le Tricolore détient les trois premières sélections de l’encan. Seulement le tout premier choix, le gardien Michel Plasse, verra de l’action dans l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge avec 299 parties devant le filet. Roger Belisle et Jim Pritchard n’auront jamais eu cette chance.

L’année suivante est bien plus glorieuse pour le Canadien, alors que cette fois il nomme Réjean Houle et Marc Tardif au 1er et 2e rang. Les deux hommes connaîtront des carrières respectives de 635 et 517 matchs. Houle amassera un total de 408 points, soit sept de plus que celui sélectionné après lui.

Les Bruins de Boston ont détenu les troisième et quatrième choix de cet encan et ont jeté leur dévolu sur Don Tannahill (111 matchs) et Frank Spring (61 matchs).

La formation du Massachusetts est revenue à la charge en 1970 avec cette fois les troisième et quatrième sélections qui sont devenues Reggie Leach et Rick MacLeish, deux joueurs qui ont surtout fait leur marque avec les Flyers de Philadelphie.

Alors au final, deux choix dans le top-5 ne garantissent pas le succès pour l’équipe en question, mais ça demeure tout de même un privilège et il faudra voir si les Sénateurs sauront s’inscrire parmi le groupe sélect des formations qui ont su en profiter.