C’est vêtu d’un chandail avec l’inscription Almonte, municipalité située à une quarantaine de kilomètres d’Ottawa, que le défenseur des Sénateurs Mark Borowiecki s’est adressé aux médias via une vidéoconférence organisée par l’équipe.

« Je porte ce chandail en signe d’encouragement aux petites entreprises locales. Almonte nous est très cher à mon épouse et moi. Il faut soutenir l’économie locale d’Ottawa et des environs et les encourager du mieux qu’on peut, les aider à passer à travers ces moments difficiles », explique le défenseur des Sénateurs qui incidemment travaille sur un projet avec ses coéquipiers afin d’apporter une aide financière à la communauté.

« Le projet est en cours alors j’en parlerai davantage quand il sera prêt. »

Il a beaucoup été question de la pandémie avec le sympathique joueur natif d’Ottawa. Il a énormément d’empathie pour ceux qui ne l’ont pas facile depuis le début de la COVID-19.

« Nous les joueurs, sommes un groupe très privilégié en ce moment. Est-ce nous allons perdre des revenus? Oui. Est-ce que nous allons perdre de l’argent? Oui, mais ce n’est absolument rien à côté des gens qui ont perdu leur vie ou ceux qui ont perdu emploi et qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. » ajoute-t-il.

Un des leaders de l’équipe, Borowiecki connaissait la meilleure saison de sa carrière avec une récolte de 18 points dont 13 buts en 53 matchs lorsqu’il a subi  une blessure à une cheville qui l’a tenu à l’écart du jeu pour le reste de la saison. Cette blessure lui a fait rater le voyage sur la côte Ouest américaine en mars, là où des coéquipiers, des membres du personnel et un journaliste ont contracté la COVID-19. Il se considère chanceux d’avoir eu l’occasion de demeurer à la maison pour soigner sa blessure surtout que son épouse Tara avait donné naissance à un petit garçon quelques semaines auparavant (9 février).

« J’étais d’abord déçu d’être à l’écart en raison de ma blessure mais avec le recul je me considère chanceux. Il semble que la Californie a été l’épicentre du virus en Amérique du Nord. Puis les gars sont revenus et ont été malades. J’étais très reconnaissant d’être à la maison. Ma priorité no 1 dans ma vie est la santé et le bien être de mon épouse et de mon fils. Je n’aurais pas voulu exposer ma famille à un tel risque.

« Devenir papa a beaucoup changé mes priorités. Pour ce qui est de mes coéquipiers infectés, je ne m’inquiétais pas trop au début car ils sont jeunes, en forme et en santé alors ils ne font partie d’un groupe à risque mais là avec les informations que nous avons quotidiennement, on se rend compte que le virus affecte les jeunes aussi, alors c’est quand même une situation alarmante. Heureusement, les gars sont maintenant en santé. »  

Au sujet de sa blessure, le vétéran de neuf saisons dans la LNH se dit presque rétabli. Considérant que les activités ne reprendront pas dans les prochains jours, il croit être en mesure de revenir au jeu si jamais la LNH décidait de compléter la saison actuelle et ce, même s’il n’a pas encore chaussé les patins.

Pour ce qui est de son rendement tout au cours de la campagne, il se dit fier de ce qu’il a accompli. « J’avais comme objectif de connaître la meilleure saison de ma carrière et je voulais être à la hauteur. Comment l’expliquer? il n’y a pas eu de formule magique, j’étais concentré sur mon jeu et je m’inquiétais moins à l’idée de faire des erreurs. » 

Il poursuit : « J’éprouve beaucoup de fierté à être un leader dans cette équipe. Nous avons un bon groupe. Nous avons travaillé fort dès le camp d’entraînement. Bien sûr, je déteste les défaites mais nous avons un groupe talentueux, c’est encourageant. »

Borowiecki deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet. Si la LNH doit mettre fin à ses activités, a-t-il disputé son dernier match avec les Sénateurs, lui qui a passé toute sa carrière avec la formation de sa ville natale? « Difficile à répondre, je sais que c’est une réponse un peu clichée mais c’est vrai, je n’y ai pas vraiment pensé. J’ai dû composer avec ma blessure, me concentrer sur ma guérison. Je vais avoir une meilleure idée cet été », conclut celui qui a été repêché par l’équipe ottavienne en 5e ronde lors de l’encan de 2008. 

Si on se fie aux propos du directeur général Pierre Dorion sur les ondes de notre station sœur TSN il y a quelques semaines, Borowiecki n’ira nulle part. Le DG avait alors déclaré qu’il voulait faire de son défenseur un Sénateur à vie, ajoutant que les discussions avaient d’ailleurs été entreprises avec l’agent de son joueur.

Mark Borowiecki peut donc dormir tranquille.