Quoi que l’on en dise ou en pense, le verdict est maintenant connu. L’enfant chéri de la capitale nationale, Jean-Gabriel Pageau, fait maintenant partie du passé, et ce, après une association de plus ou moins huit ans avec l’organisation des Sénateurs d’Ottawa.

 

Ce choix de 4e ronde (96e au total) de la séance de sélection de 2011 aura su marquer à sa façon la petite histoire des Sénateurs. Un passage teinté de positif dans un marché qui était en quelque sorte le sien. Pageau était adulé et respecté par plusieurs dans cet environnement qui lui était fait sur mesure. Il portait cet uniforme avec la plus grande des fiertés et le sang des Sénateurs lui coulait dans les veines.

 

Pageau : les Sens laissent partir un autre leader

Malheureusement, depuis quelques semaines, peu avant la date limite des transactions, une distance de plus en plus présente entre les deux clans nous aura rappelé que l’aspect « business » aurait préséance, peu importe les ramifications d’un côté comme de l’autre. Après tout, dans la LNH, il y a très peu de place pour les sentiments.

 

Sans douter de sa réelle intention d’en arriver à une entente avec la formation de son patelin, disons que le désir d’aller voir ailleurs, de croiser d’autres organisations, de relativiser les enjeux de cette fenêtre d’opportunité et profiter d’un statut qui ne se produit que très rarement pour un hockeyeur professionnel sont tous des éléments qui pointaient de plus en plus à l’horizon pour ce divorce annoncé.

 

Pour le Gatinois d’origine, procéder à un mini-deuil et accepter un changement d’adresse potentiel faisaient de plus en plus partie de son quotidien, surtout dans son espace de 25 centimètres.

 

D’un côté, un athlète professionnel profitant de l’autonomie complète au terme de la présente saison qui voulait maximiser sa valeur réelle dans un marché où les comparables et la surenchère servent de levier à toute négociation. Entente qu’il a obtenue avec les Islanders de New York avec un nouveau pacte pour plusieurs saisons.

 

Pageau lance une flèche à Melnyk

De l’autre côté, une franchise qui aura réussi, malgré tout, à maximiser, et ce au-delà des attentes, une transaction en lien avec le processus de reconstruction entamé depuis plus de deux ans dans la capitale nationale.

 

J’ai l’impression qu’il y a « trois côtés » à cette médaille entourant l’échange de Pageau. La vérité se trouve fort possiblement entre les versions des deux camps impliqués. C’est-à-dire, d’une part quelles étaient les réelles intentions et exigences du clan Pageau et d’autre part, quelle était l’offre déposée sur la table par la formation ottavienne au cours des derniers jours?

 

Entretemps, nous ne pouvons que souhaiter la meilleure des chances à celui qui aura su soulever les passions dans la capitale nationale.

 

Aussi, souhaitons bon succès à l’organisation des Sénateurs, qui je le répète a obtenu beaucoup dans les circonstances pour « un joueur de location » jusqu’à preuve du contraire.

 

Pierre Dorion : Faire le choix de s’associer aux difficultés du moment !

 

S’associer aux difficultés du moment est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, et juger le travail des autres l’est encore plus. Il est plus facile de se retrouver dans le camp des vendeurs qu’acheteurs. Il n’en demeure pas moins que pour une troisième saison consécutive, le DG des Sénateurs d’Ottawa a dû se prêter à l’exercice de liquider certains actifs à la date limite des transactions. Pierre Dorion

 

Peu importe les motifs, soit ceux d’un propriétaire qui gère davantage les dépenses que les revenus ou ceux d’un marché qui n’est pas nécessairement des plus « sexy » de la Ligue nationale de hockey, Dorion avait un travail à faire.

 

Chose certaine, se faire partenaire de cette réalité des dernières années représente un réel défi, voire une tâche colossale pour un directeur général qui se doit d’être l’artisan qui saura ramener cette franchise à un certain niveau de respectabilité.

 

En assumant les conséquences du plan qu’il a su vendre dans ce marché très fragile et en tenant compte de l’enveloppe salariale très modeste à sa disposition, est-ce que le fait de posséder autant de choix au repêchage pour les prochaines années sera garant de ce plan de redressement? Mystère et boule de gomme. Or, Dorion se donne des outils pour réussir, au moins.

 

À voir ce qui se passe actuellement avec la bande de jeunes loups chez les Senators de Belleville et avec la progression de certains autres jeunes appartenant aux Sénateurs, le message semble être positif pour le moment.

 

Sans avoir la garantie de la recette actuelle, le DG des Sens aura été capable de se libérer du regard des autres, ne se concentrant que sur le travail à faire.

 

Une réalité qui nous prouve que le grand manitou des Sénateurs n’a pas froid aux yeux. Il n’hésite pas à aller là où certains autres DG ne vont pas nécessairement, de l’audace à l’état pur.

 

Maintenant, seul le temps dictera la suite des choses. De son côté, Dorion semblait convaincu que cette stratégie demeurait le chemin à prendre pour le bien organisationnel des années futures.

 

Une traversée du désert qui, espérons-le, dans une courte échéance, regagnera la confiance du marché qui en a grandement besoin.

 

Dorion défend toujours bec et ongle son plan de reconstruction et il est persuadé que les jeunes qui poussent et les prochains choix au repêchage permettront aux Sénateurs de se construire une nouvelle identité forte. Alors, partisans, soyez patients!

Entretemps, plusieurs échanges se sont produits ailleurs dans la LNH en cette date limite des transactions et j’ai bien hâte de voir les prochaines semaines pour définir les grands gagnants et les grands perdants de cette journée du 24 février 2020.

ContentId(3.1362750):Jean-Gabriel Pageau : « Ça me donne beaucoup de motivation » (Transactions LNH)
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