« Travail inachevé », « organisation fragile », voilà les termes utilisés au lendemain de la date limite des transactions de la Ligue nationale de hockey, en février dernier, pour décrire la formation de la capitale nationale.

Quelques mois plus tard, à quelques jours de la période de rachat de contrat et de la prochaine séance de repêchage (22-23 juin à Dallas), la loi de l’omerta semble régner dans l’environnement immédiat de la formation ottavienne.

Tout porte à croire que l’avenir des Sénateurs sera clarifié par le directeur général dans les prochains dix jours. Cela risque d’en interpeler plusieurs vis-à-vis ce que l’on entend dans les discussions de couloir au niveau des intentions de Pierre Dorion.

Des pourparlers risquent fortement de se concrétiser dans plusieurs dossiers, dont celui du vétéran capitaine Erik Karlsson, qui risque fort probablement de se retrouver sous d’autres cieux dans un avenir plus que rapproché.

Une prise de décision organisationnelle devra se faire afin que les Sénateurs ne se retrouvent pas avec le même genre de problème que les Islanders de New York, qui pourraient voir John Tavares libre comme l’air le 1er juillet prochain, à moins d’un virage à 180 degrés.

Loin d’un « hockey deal », selon les explications du directeur général en février dernier, le moment ne pourrait être mieux choisi pour maximiser les intérêts et la réelle valeur de Karlsson sur le marché des transactions. Une valeur qui pourrait rapporter gros, à court, moyen et long terme. Que ce soit avec des joueurs établis, des espoirs ou des choix au repêchage, les options sont belles.

Nonobstant les intentions de Karlsson, alors que plusieurs ont le sentiment et l’impression qu’il se voit déjà ailleurs, pour le tandem Melnyk-Dorion le choix de monnayer les services du visage de cette franchise demandera de l’audace et du doigté.

En effet, il faut trouver un moyen de poser ce geste et avoir la bénédiction de la communauté, en faisant comprendre aux partisans que pour le bien des années futures, cette alternative représente le meilleur intérêt dans les circonstances actuelles.

Pierre Dorion

Un choix qui forcera Dorion à adopter une position ferme pour progresser, tout en assumant les conséquences des réactions et des vibrations des plus fervents partisans du Suédois.

Bénéficiant d’une nouvelle entente de trois ans, de deux choix de 1re ronde à l’encan de 2018, et d’une excellente banque de jeunes joueurs au sein de l’organisation pour les années futures, le moment ne pourrait être mieux choisi pour garantir un niveau de compétitivité basé sur les nouvelles réalités de la LNH.

On parle ici de la force des jeunes et de l’élément vitesse, surtout que la formation ottavienne est actuellement l’une des plus âgées du circuit avec une moyenne de 29,1 ans.

Bref, malgré la grande déception de la dernière année, les Sénateurs sont dans une position assez enviable pour redresser la barre rapidement, tout dépendamment de l’évolution de certains autres dossiers, dont ceux de Matt Duchene (agent libre sans restriction à la fin de la saison 2018-2019), de Mark Stone et de Cody Ceci (joueurs autonomes avec compensation à compter du 1er juillet prochain).

Dans ce milieu, on fait très peu dans les sentiments. À mon humble avis, et considérant les exigences potentielles du clan Karlsson par rapport à un nouveau pacte de plusieurs saisons, on anticipe un montant d’environ 10 à 12 millions de dollars par saison – ce qui représente la norme pour ce type de défenseur d’exception.

Le moment est-il venu de passer à une vision davantage axée sur le moyen et le long terme, question de créer éventuellement un environnement gagnant pour plusieurs saisons ?

Poser la question c’est un peu y répondre !

Canadiens Montréal: Bergevin doit se concentrer sur ce qu’il peut contrôler!

Marc Bergevin

Est-ce que l’avenir de Marc Bergevin à titre de directeur général du Canadien sera à l’enjeu au cours des semaines ou des mois à venir ? Seul Geoff Molson connaît la réponse.

Chose certaine, la pression et l’obligation de résultat seront des facteurs énormes pour celui qui devra inévitablement s’oublier comme personne (et le fait de vouloir sauver son poste) au profit des meilleurs intérêts du club de hockey Canadien.

Fort possiblement coincé entre l’arbre et l’écorce à l’aube de la prochaine séance de sélection, suite à une année de misère et de grande déception, le statut de l’homme de hockey de la Sainte Flanelle n’a jamais été aussi fragilisé sur la place publique.

L’obligation de résultat ne devrait pas nécessairement être basée sur la victoire pour le CH, mais davantage sur le processus. Les orientations et le plan stratégique que le Canadien tentera de se donner et de vendre, question de regagner crédibilité et confiance dans un des marchés les plus exigeants de la LNH, seront intéressants à suivre.

Des actions qui forceront ultimement les décideurs du CH à rester centrés sur le moment présent et de se préoccuper de ce qu’ils peuvent contrôler et non pas le contraire.

Si publiquement, lors du dernier bilan de saison, et ce à plusieurs occasions, on a répété les mots « problèmes d’attitude », les prochaines actions du directeur général devraient techniquement pousser dans ce sens.

Dans l’imaginaire de plusieurs directeurs généraux de la LNH, on aimerait se retrouver dans les souliers de George Mcphee, DG des Golden Knights de Vegas, suite aux conditions d’entrée offertes à son équipe.

Les Knights ont bénéficié de la grande générosité des différents propriétaires du circuit à la recherche du beurre (partage du droit d’entrée) et de l’argent du beurre.

Malheureusement, tu ne peux obtenir le meilleur des deux mondes dans ce modèle d’affaires des plus compétitifs.   

Certes, le défi est de taille, mais c’est maintenant au directeur général du Canadien de faire preuve de créativité et d’ingéniosité, question de répondre aux attentes futures de son employeur.

Ainsi, on espère à Montréal se défaire de cette étiquette de « sur place » qui semble coller à la peau de Bergevin depuis son entrée en poste en mai 2012.