COLLABORATION SPÉCIALE

Au-delà du fait qu’il a récolté 7 buts et 3 passes à ses 6 dernières parties, et que sa formation a signé une 4^e victoire à ses 5 dernières sorties, le nouveau capitaine de la formation de la capitale nationale, Brady Tkachuk, attire l’attention pour les bonnes raisons dernièrement.

On peut voir que le jeune homme est déjà animé par la soif d’apprendre et de progresser comme athlète professionnel, et ce, sur une base quotidienne. Cette passion, voire quasi-obsession, de vouloir faire la différence chaque soir est clairement visible dans son jeu, et ça lui procure des moments forts en adrénaline, une émotion tant recherchée par celui-ci.

Cette quête de la perfection dans son nouveau rôle de capitaine et des responsabilités rattachées à cette charge supplémentaire pique la curiosité de ce jeune passionné de 22 ans, qui en a profité pour inscrire son premier tour du chapeau en carrière – non pas un tour du chapeau à la Gordie Howe, mais bien un vrai – samedi dernier face au Lightning de Tampa Bay. Par le fait même, Tkachuk venait ainsi inscrire un 11^e but en saison régulière en 22 parties après avoir raté le début de saison en raison d’une mésentente contractuelle.

On se rappellera que son absence était bien palpable en début de saison autant par le nombre de parties ratées que de cette phase nécessaire de reconditionnement qui a sans aucun doute nui considérablement à l’absence de résultats en lever de rideau chez les Sénateurs d’Ottawa.

Le premier choix des Sens (4^e au total) lors de la séance de sélection de 2018 est de type de patineur en puissance (« power forward »), mais son tempérament peut parfois faire en sorte que la marmite déborde. Or, grâce à une discipline dans le jeu, une meilleure gestion de ses propres émotions dans le feu de l’action lors des dernières semaines, Tkachuk a démontré un très beau progrès surtout au niveau mental, sans pour autant dénaturer son jeu.

Contrairement à ses premiers jours comme nouveau capitaine de la formation ottavienne, là où il avait cette mauvaise habitude de surjouer et de perdre son sang-froid dans des moments où l’enjeu n’était plus nécessairement au rendez-vous, on voit maintenant un Brady Tkachuk beaucoup plus en contrôle.

Une adaptation bien sentie, et ce, au-delà de l’aspect physique, mais par la maturité à vitesse grand V dans ce processus d’apprentissage et dans la prise de décision pour le bien collectif.

L’exemple parfait est survenu samedi soir dernier face au Lightning, alors qu'il était à la recherche de son troisième but du match, au lieu de forcer la situation et de potentiellement placer sa propre formation à risque, le principal concerné a tout simplement respecté l’ABC du hockey et de la gestion de match 101, et a laissé le moment venir à lui et non l’inverse.

Or, ce petit geste aussi banal soit-il a eu tendance à démontrer l’exemple qu’un petit quelque chose est en train de se produire dans son espace de 25 centimètres par rapport aux responsabilités accrues qu’il devra assumer pour les prochaines saisons.

Aimant la pression et carburant à celle-ci, Tkachuk devra continuer de s’en servir au lieu de la subir. Ce sera un travail de longue haleine et il devra continuellement se promener sur cette fine ligne d’intensité, mais sans tomber dans l’indiscipline. Aucun doute que les Sénateurs sont entre bonnes mains et seront bien servis dans le futur par le choix de leur capitaine!

Thomas Chabot dans un rôle de capitaine associé

Si la Ligue nationale de hockey d’aujourd’hui regorge d’entraineurs associés qui exercent des responsabilités accrues dans le cadre de soutien à l’entraineur-chef, c’est tout autant vrai pour les assistants capitaines.

Et si le vieil adage a tendance à reconnaitre que « derrière tout bon marqueur il y a un bon passeur », et bien chez les Sénateurs d’Ottawa il n’est pas faux de prétendre que le défenseur Thomas Chabot, dans son rôle d’adjoint au capitaine, présente davantage les allures d’un capitaine associé que de simple adjoint, lui qui impressionne au plus haut point depuis le début de la saison.

Depuis le début de la présente saison, Chabot joue avec autorité et il est rassurant dans la qualité de son jeu, et ce, sur l’ensemble de la partie tel un véritable général à la défensive.

Il a les allures d’un défenseur complet, et non plus seulement au niveau de la production de points (0-14; 14 points). Depuis le début de la présente saison, son différentiel de plus-2 est assez impressionnant considérant que les Sens ont un différentiel de moins-26 au chapitre des buts pour/buts contre et considérant que soir après soir Chabot doit se mesurer aux meilleurs éléments adverses en compagnie de ses différents partenaires (Artem Zub, Nikita Zaitsev, Lassi Thomson.

Le Beauceron de 24 ans présente actuellement une force de caractère qui se décèle assez facilement, et ce, sans qu’il sente le besoin de la démontrer clairement vis-à-vis les autres. On pourrait parler d’une présence de force tranquille dans un vestiaire aussi jeune que celui des Sénateurs d’Ottawa.

Par sa seule présence, on dirait que Chabot dégage ce sentiment de sécurité vis-à-vis ses multiples partenaires de défense depuis le début de la saison et c’est une excellente nouvelle pour D.J. Smith et sa formation.

Chabot croit en ses propres moyens, et il ne craint pas de l’afficher. Il démontre aussi de grands signes de maturité dans l’action en étant beaucoup plus soucieux autant dans son jeu offensif que défensif et dans la gestion de match – ce qui n’a pas toujours été le cas à ses premiers pas dans la cour des grands.

Le talentueux défenseur aurait pu être affecté par sa non-nomination à titre de capitaine, mais au lieu d’afficher une déception au grand public d’une situation hors de son contrôle, il a plutôt fait le choix d’adopter une position digne et honnête en laissant tout simplement parler son talent sur la surface glacée. En fait, il s’agissait de la meilleure réaction possible, car c’est de cette façon qu’agit un bon capitaine, dans le but de redonner un certain lustre à cette organisation qui en a grandement besoin.

Chapeau à Chabot et à cette maturité exemplaire, dont la ville d’Ottawa avait grandement besoin!