Après avoir connu une saison 2016-2017 des plus respectables avec un dossier de 44-28-10 et un parcours inattendu en séries éliminatoires – avec une présence au sein du carré d’as, poussant même les champions de la coupe Stanley, les Penguins de Pittsburgh, à la limite – les Sénateurs d’Ottawa débuteront la saison 2017-18 avec une plus grande crédibilité et une plus grande reconnaissance du milieu.

 

Un respect de l'organisation qu’aura réussi à ramener le duo Pierre Dorion et Guy Boucher. À leur première saison à titre de hauts dirigeants de la formation de la capitale nationale, les deux hommes auront ramené l’équipe vers le droit chemin, et ce, après plusieurs années de vaches maigres à Ottawa. Le succès des derniers mois pointe certainement vers des indicateurs positifs et intéressants.

Tel un couple dans la vie de tous les jours, la grande complicité de ce duo, que l’on considère de la nouvelle génération, porte à croire que l’aventure ne fait que commencer et que de jours meilleurs se pointent à l’horizon en raison des orientations communes sur les objectifs visés.

 

Dorion est un directeur général à l’affût, prêt à combler les attentes de son entraîneur-chef, et ce, malgré un cadre financier des plus restrictif. Prenons par exemple les acquisitions de Mike Condon, Viktor Stalberg, Alex Burrows et autres en cours de saison.

 

Le DG des Sénateurs a fait ses devoirs, question de pallier aux différentes blessures et de nourrir la profondeur d’une formation en quête d’un laissez-passer pour les séries éliminatoires. Parions que Boucher apprécie que son directeur général soit à l’écoute de ses problèmes.

 

Hypnotiser à la sauce « Messmer » !

 

Loin du cercle de la Ligue nationale de hockey au cours des dernières années, Boucher n’aura pas raté cette deuxième opportunité. Au sein de cette jungle qui ne pardonne tout simplement pas et qui laisse très peu de place à l’erreur, l’entraîneur québécois aura compris le message et aura confondu bien des sceptiques dans la salle.Guy Boucher

 

Passionné, lire obsédé par moment dans l’art de faire faire les choses correctement, avec rigueur et un souci du détail au menu, Boucher accorde une grande importance à sa relation avec les joueurs.

 

L’entraîneur des Sénateurs, malgré certains impondérables en cours de saison – comme les blessures et autres facteurs extérieurs (famille Anderson) – aura réussi à vendre son message dans ce vestiaire.

 

Malgré plusieurs facteurs, justement, qui auraient pu tant miner que fragiliser le niveau de confiance de sa formation ottavienne, Boucher et ses acolytes auront réussi à se servir de ces éléments comme point d’ancrage. Cela aura donné au bout du compte, une programmation au quart de tour sur le plan des structures et de la mise en application des différentes stratégies.

 

Avec Boucher, la carte du mental est exploitée à son maximum, lire à la sauce « Messmer». L’entraîneur-chef des Sénateurs a réussi si brillamment à « hypnotiser » un groupe de joueurs professionnels à force de leur marteler le principe qu’il faut abandonner sa petite personne au profit du succès collectif.

 

Cela représente un exploit en soi, dans un environnement où les égos tendent à prendre de plus en plus de place.

 

Le fait d’entrer une fois de plus dans l’espace de « 25 centimètres » de chacun de ses protégés sera justement le principal défi de l’entraîneur Guy Boucher et de son personnel à l’aube de la présente saison. Un défi de taille.

 

Le discours et les propos étaient rafraîchissants à sa première année à la barre de l’équipe. Or, cette année, sans être de retour à la case départ, le défi de recentrer et de retrouver le style et l’identité de la précédente saison demeurera le principal cheval de bataille de Boucher et sa bande.

 

Il faudra retrouver les mêmes paramètres qui auront permis de confondre bien des sceptiques la saison dernière, et même surprendre la planète hockey.

 

Amélioration recherchée au niveau de l’attaque et des unités spéciales !Bobby Ryan

 

Malgré la présence d’un certain succès l’an dernier, les Sénateurs sont encore loin de la perfection. Au cours de la dernière campagne, la priorité était le resserrement du jeu défensif.

 

On pourra dire mission réussie, car l’équipe est passée de la 26e formation dans la LNH en 2015-2016 au niveau des buts alloués, à la 10e position en 2016-2017.

 

Or, le rendement négatif des unités spéciales (23e en avantage numérique) et (22e en désavantage numérique) représente une fois de plus le talon d’Achille de la formation ottavienne, situation qui perdure depuis quelques saisons.

 

Ces deux facettes de jeu seront fort possiblement les améliorations les plus recherchées par Boucher en lever de rideau. Sans oublier également que l’équipe pointait au 22e rang de la Ligue en termes de production offensive.

 

Sans pour autant négliger les acquis de la précédente saison, tout porte à croire, selon les observations depuis l’ouverture du camp d’entraînement, que certaines mesures au niveau collectif seront en vigueur.

 

Tout cela, question de soustraire un peu de chaleur sur les épaules des défenseurs, alors qu’Ottawa a été une des équipes du circuit Bettman les plus impliquées dans les parties dont soldées par l’écart d’un seul but la saison dernière.

 

Il semble qu’on permettra une plus grande latitude pour certains défenseurs dans le support de l’attaque, que ce soit sur une deuxième vague en entrée de territoire ou une approche un peu plus proactive en territoire ennemi.

 

Le carnet de jeu des Sénateurs d’Ottawa semble s’être doté de quelques nouvelles pages, à en juger par le camp d’entraînement. Avec la présence de certains défenseurs au profil offensif au sein de sa formation, Boucher serait fou de ne pas les mettre à contribution, sans négliger le pourcentage de risque selon le contexte et la situation, bien sûr.

 

Une relève qui cogne à la porte !Logan Brown

 

Sans banaliser les départs des vétérans Marc Méthot, Viktor Stalberg, Chris Neil, Chris Kelly et l’absence de Clarke MacArthur pour une période indéterminée, les jeunes espoirs des Sénateurs ont démontré de belles choses jusqu’ici.

 

Les dernières semaines ont permis de constater, jusqu’à un certain niveau, qu’une richesse au niveau de la relève, tant sur le court terme que le moyen terme, semble de plus en plus se manifester.

 

Des jeunes qui frappent de plus en plus à la porte d’un circuit où cette présence des jeunes loups est de plus en plus incarnée.

 

Un facteur non négligeable dans le maintien d’un juste milieu entre la répartition des forces et la réalité d’un plafond salarial.

 

Ottawa : 6e dans l’Est !

 

La LNH est de devenue au fil des ans une ligue où les mots « parité » et « long marathon » ont pris de plus en plus de place. Des mots qui semblent être devenus les saveurs du jour.

 

Tout cela, combiné aux fameux impondérables liés aux blessures potentielles, fait en sorte que chaque année, il y a de plus en plus de surprises et de nouvelles équipes qui ressortent du lot.Craig Anderson

 

Un fait demeure, la barre approximative des 95 points devrait encore servir de référence pour une participation en séries éliminatoires au printemps prochain.

 

Malgré une certaine courbe de progression très intéressante la saison dernière, les Sénateurs devront faire preuve de grande constance et afficher le niveau de maturité nécessaire suite aux succès de la dernière campagne pour construire par en avant.

 

Ils ne pourront certainement pas se laisser surfer sur la vague des dernières séries éliminatoires, en pensant que cela pourrait représenter une certaine partie de plaisir. Dans ce milieu ultra compétitif, ce genre d’erreur ne pardonne tout simplement pas.

 

En raison de la progression de certaines formations dans l’Est et dû au fait que d’autres auront la ferme intention de se ressaisir suite à une saison 2016-2017 plus difficile, pour un ensemble de facteurs – lire ici le Lightning de Tampa Bay, entre autres – je crois que ce sera plus difficile pour Ottawa cette année.

 

C’est pour cette raison que votre humble serviteur place les Sénateurs d’Ottawa au 6e rang de l’Est cette année. Ils devront lutter au quotidien s’ils veulent participer aux prochaines séries éliminatoires pour une 2e saison consécutive, situation qui ne s’est pas produite souvent dans les dernières années.

 

Bonne saison à tous !