Un avantage qui pourrait devenir rapidement un désavantage, chez les Penguins de Pittsburgh. Mais, de quoi donc s'agit-il?

Ils sont les champions en titre. Ils sont bons. Ils sont forts. Ils sont bien servis par leur vécu, là où l’enjeu est à son paroxysme. La forte expérience des dernières années leur servira certainement pour la suite des choses. Bref, ils sont clairement les grands favoris à l’aube de l’ouverture de cette série finale d'association face aux Sénateurs.

Or, laissez-moi vous dire que la troupe de Mike Sullivan devrait en avoir plein les bras face à la formation de la capitale nationale.

Il s’agira d’un affrontement où l’état des forces peut paraître inégal pour certains. Or, on devra certainement porter une attention particulière sur certaines données qui pourraient faire pencher la balance en faveur de la formation ottavienne.

Si la culture d’excellence et la mentalité de « gagnants » ont été bien implantées au sein des Penguins au cours des dernières années et qu’ils sont toujours les favoris, un fait demeure. Le parcours de la précédente saison combiné aux éreintantes étapes franchies au cours des dernières semaines (Columbus-Washington) pourrait rattraper cette équipe plus tôt que tard. Particulièrement au niveau fatigue et blessure.

Ce talon d’Achille pourrait faire mal aux Penguins, et ce, dès le début de la série, alors que les Sénateurs ont été épargnés côté blessures jusqu’ici et ont un certain avantage à l’aube du match no 1. Or, on sait qu’au hockey ça change vite, donc les blessures pourraient venir hypothéquer Ottawa ou Pittsburgh en cours de série.

Pour l’instant, chez la formation de Guy Boucher, on ne démontre aucun signe de grande satisfaction malgré les accomplissements du dernier mois. Au contraire, on reste très humble. L’équipe continue de progresser et prend un malin plaisir à faire taire et confondre les pseudo-experts, comme elle a fait tout au long de la saison.

Sans surprise, lorsqu’on s’attarde à la consultation et à la lecture des différentes statistiques, avancées ou non, les Penguins dominent dans la plupart des colonnes. Ils font peur.

Par contre, en contrepoids de tous ces chiffres, le mot « intangible » sera fort possiblement le meilleur allié des Sénateurs dans cette série quatre de sept. La formation ottavienne se caractérise par son enthousiasme et sa résilience, et ce, depuis le jour 1 de la campagne 2016-17.

Dans les moments difficiles, au lieu de s’abattre sur son sort, l’équipe a continué de foncer. Voilà des éléments qui ne sont pas nécessairement mesurables, mais qui justifient aujourd’hui la présence des Sénateurs dans le carré d’as du meilleur circuit de hockey au monde.

Il s’agit d’un groupe uni, qui prend depuis quelque temps beaucoup de plaisir dans le travail et dans l’effort. Inévitablement, tout cela a pour effet un esprit d’entraide envers chacun des membres de la formation.

À l’aube de cette série face à Pittsburgh, sans être la plus talentueuse sur papier sur la base individuelle, la troupe de Guy Boucher, en raison de cet esprit de corps, devrait offrir une très sérieuse opposition aux Penguins.  

Si l’aspect robustesse ne semble pas être « LE » facteur qui risque de faire pencher la balance, publiquement du moins, je suis loin d’être convaincu que les Sénateurs ne garderont pas cette carte dans leur manche pour le « moment venu ».

Pourquoi? Eh bien, surtout en raison de cette « rivalité » ou cette relation amour-haine qui semble s’être développée au fil du temps entre ces deux organisations, et ce, en raison de plusieurs incidents, qui avec le temps, ne se sont toujours pas cicatrisés. Comme quoi le temps n’arrange pas toujours les choses.

Devant le filet : Avantage Pittsburgh !

Marc-André Fleury

Il est évident qu’à la position de gardien de but, après une saison où la constance n’a pas toujours été au rendez-vous, Marc-André Fleury, par sa force de caractère et sa détermination, semble de plus en plus avoir retrouvé le plaisir de la « Game ». Après tout, il aura été un des grands artisans de la victoire des Penguins face aux Capitals de Washington.

Donc, devant le filet, je me dois de donner l’avantage à Pittsburgh. Par contre, on doit reconnaître que le vétéran Craig Anderson a su livrer quelques bonnes batailles à Tuukka Rask (Boston) et Henrik Lundqvist (New York) lors des rondes précédentes. Il aura cependant aussi démontré certains signes de fragilité.

On devrait avoir droit à un bon duel de gardiens de but tout de même. D’un côté, la confiance et l’assurance de Marc-André Fleury depuis le début des présentes séries, de l’autre, un gardien de but en Craig Anderson qui semble être un soldat en mission depuis son retour en février dernier.

Défensive : Avantage Ottawa !

Kristopher LetangMalheureusement, l’absence de Kristopher Letang, blessé, nous aura privés d’un « match-up » qui aurait pu nous permettre de saliver et de voir à l’œuvre deux des meilleurs défenseurs de la profession au sein du circuit Bettman.

Reconnu pour sa grande contribution au niveau des minutes de qualité passées sur la patinoire, avec une moyenne de temps d’utilisation variant entre 24 et 26 minutes par partie, Letang est un gros morceau manquant dans le casse-tête que représentent les Penguins, sans parler de son niveau de compétitivité très élevé. De plus, avec l’absence potentielle de Trevor Daley, les Penguins sont sérieusement hypothéqués à la ligne bleue. Les Sénateurs devront trouver un moyen de mettre beaucoup de pression en zone adverse pour tenter de tirer avantage de leurs adversaires.

Il s’agit donc d’une réalité qui, dans le contexte actuel des Penguins, force d’autres défenseurs comme Olli Maatta et Ron Hainsey, entre autres, d’occuper une chaise qui ne leur appartient pas en temps normal.

Une vulnérabilité qui, selon moi, devrait rattraper les Penguins, tôt ou tard, en raison de cette fragilité au troisième tour des séries.

Offensive: Avantage Pittsburgh !

 

Sans surprise, personne n’est assez naïf pour penser que le monstre à deux têtes que peut représenter le duo Crosby-Malkin est inoffensif.

Joueurs d’exceptions et amoureux de la pression, ces deux joueurs peuvent changer l’allure d’un match, pour ne pas dire d’une série, à eux seuls. C’est peut-être la différence la plus marquée entre ces deux équipes.Evgeni Malkin

Sur une base individuelle, pour un ensemble de facteurs, les Penguins sont plus redoutables et plus dominants. En contrepartie, comme équipe et au niveau de la structure de jeu, la formation de Guy Boucher n’a fort possiblement rien à envier à ses adversaires, à quelques heures du début des hostilités.

En conclusion, il faut souligner la façon dont les Sénateurs ont su marier l’eau et le feu depuis le début de la danse du printemps. Leur hargne et leur détermination soir après soir sont dignes d’être mentionnées. Rajoutons à cela les « intangibles » et les blessures qui ravagent les Penguins au niveau de la brigade défensive et tout cela me force à favoriser les Sénateurs d’Ottawa pour remporter les honneurs de cette série en six parties.

Mes prédictions dans l'Est :

- Pittsburgh - Ottawa (Ottawa en 6)

Mes prédictions dans l'Ouest :

- Nashville – Anaheim  (Nashville en 6)