Avec la date limite des transactions du 25 février prochain qui approche à grands pas, les joueurs de location disponibles sur le marché et la brochette de joueurs autonomes sans compensation font couler beaucoup d’encre.

Une réalité qui doit faire place à une grande preuve de « lucidité » de la part des hauts dirigeants de ces franchises respectives dans le processus décisionnel de leur équipe dans les jours à venir, et ce, tant pour les acheteurs que les vendeurs potentiels.

La situation force actuellement les différents directeurs généraux à faire preuve d’une grande prudence et à comprendre clairement et froidement l’état de la situation. Ils doivent surtout prendre le recul nécessaire avant de commettre l’irréparable pour les années futures, ce qui pourrait s’avérer lourd de conséquences sur le moyen et le court terme de leur formation.

Un exercice plus complexe qu’il en a l’air et qui exigera de l’audace dans un sens comme dans l’autre, dans l’art de savoir dire oui, mais aussi savoir dire non le moment venu.

L’ajout d’un joueur devra représenter le bon mariage à l’interne surtout pour les équipes aspirantes aux grands honneurs qui voudront profiter de la fenêtre d’opportunité, question de répondre dans l’immédiat aux réels besoins recherchés.  

Mais aussi pour certaines autres formations engagées au plus fort de la lutte pour une place en séries, elles qui doivent composer actuellement avec certains effectifs au statut de joueurs autonomes sans compensation à la fin de la présente saison.

On pense ici notamment aux Wayne Simmonds (Philadelphie), Micheal Ferland (Caroline) et Artemi Panarin (Columbus). Quel message veut-on livrer dans le vestiaire immédiat de ces équipes dans ce sprint final de la saison régulière?

À mes yeux, il est aussi important d’éviter les erreurs produites par certaines équipes par le passé comme, entre autres, les Penguins de Pittsburgh dans l’acquisition du vétéran joueur de centre Derick Brassard, qui de par son profil ne pouvait correspondre et cadrer au réel besoin de cette formation déjà bien nantie dans la ligne de centre.

Il y a aussi les Predators de Nashville, qui étaient la quête d’un joueur de centre au sein des deux premiers trios la saison dernière, avait mis la main sur Kyle Turris. Or, en raison de leur style de jeu préconisé (Nord-Sud), on a pu voir que l’ancien joueur des Sénateurs d’Ottawa a eu du mal à s’adapter.

Au-delà des blessures, des qualités de passeur de Turris et de son implication dans les deux sens de la patinoire, le principal concerné ne cadre pas nécessairement dans cette culture organisationnelle.

Sénateurs d’Ottawa : Un statu quo qui ne sera pas de mise!

Matt DucheneChez les Sénateurs, l’attente tire à sa fin. Sollicités de toutes parts en raison de ce qu’ils ont à offrir et considérant cette phase de reconstruction annoncée, les Sens auront du pain sur la planche au cours des prochaines journées, qui s’annoncent des plus fébriles!

Au niveau organisationnel, seulement deux scénarios se pointent à l’horizon et non trois. On a le renouvellement d’entente d’ici le 25 février prochain ou tout simplement le fait de passer à un autre appel en trouvant le bon partenaire de danse afin de maximiser la réelle valeur de Mark Stone, Matt Duchene et Ryan Dzingel.

Un exercice facile à dire, mais pas nécessairement facile à accomplir, reconnaissant l’ensemble des défis à rencontrer.

Au moment présent, à moins d’un revirement de situation, les Jets de Winnipeg, les Predators de Nashville et les Golden Knights de Vegas semblent les partenaires les plus agressifs auprès des Sénateurs. Trois équipes qui sont en quête de renfort, tant sur le court terme que sur le moyen terme.

Trois organisations qui ont pris grand soin de mettre en banque de bons jeunes espoirs et des choix au repêchage, question de se donner les moyens nécessaires de transiger le moment venu.

Toujours dans le spéculatif, mais en retour, les Sénateurs pourraient avoir des joueurs comme Eeli Tolvanen (Nashville), Sami Niku (Winnipeg), Kristian Vesalainen (Winnipeg), Eric Comrie (Winnipeg), Cody Glass (Vegas), Erik Brannstrom (Vegas).

Un scénario intéressant considérant que l’ensemble de ces formations évoluent au sein de l’Association de l’Ouest, ce qui représente un facteur non négligeable pour le directeur général, Pierre Dorion, question de créer une surenchère potentielle.

Une réalité qui met actuellement énormément de chaleur sur les hommes de hockey des Sénateurs, qui ne peuvent absolument pas se permettre de rater la cible cette fois. Il faut toujours garder en tête le plan de relance de la franchise.

Carey PriceCanadien de Montréal : Faire preuve d’objectivité!

Poser la question c’est un peu y répondre. Ceux qui s’attendent à voir le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, procéder à une transaction favorisant le court terme pour permettre à son équipe d’accéder aux prochaines séries risquent d’être déçus, et ce, même si la participation à la prochaine danse du printemps est loin d’être assurée à ce jour.

Faire preuve d’«objectivité » doit demeurer le centre des priorités pour celui qui a davantage pour mission de rafistoler pour les années futures que de miser sur le moment présent.

Même en considérant que dans la conférence de l’Est à part le Lightning de Tampa Bay, qui semble avoir tous les outils nécessaires pour arriver à la terre promise, la parité semble plus que présente, cela ne doit en aucun cas venir brouiller les cartes. Le fait d’accéder aux séries est une chose, mais à quel prix?

Est-ce que le CH mérite vraiment d’être là où il est en ce moment? Il faut reconnaître que dans les derniers mois c’est Carey Price qui transporte majoritairement cette équipe sur ses épaules. Certes, il y a aussi la progression de certains joueurs, tant de façon individuelle que dans le concept d’équipe, mais au final Price est la pièce maîtresse.

Dans le processus actuel, la valise du gros bon sens doit inévitablement être l’élément central dans les prises de position du Canadien dans les prochains jours.

Transformer de grandes faiblesses des dernières années en force demande de la rigueur et de faire des choix pas toujours faciles. Or, cela demande surtout d’adopter une position ferme en assumant les conséquences, là où le leadership du grand patron doit se faire sentir face aux orientations.

Dans un contexte où l’on veut progresser pour les saisons à venir, Bergevin et ses principaux lieutenants devront fort possiblement renoncer à certaines sollicitations de certains de leurs confrères à la recherche de choix et de jeunes espoirs pour les années futures.