À l'été de 1991, je participe à l'École de hockey Ghyslain Delage à Sherbrooke. Au milieu de la semaine, nous apprenons que Pat Burns sera l'invité d'un jour. Néanmoins, mes amis et moi sommes nerveux et intimidés à l'idée de rencontrer celui qui dirige le Canadien de Montréal.

Intimidés, vous allez dire ? C'est que pour un enfant de 10 ans, Burns a un regard sévère et intimidant. Nous avions tous vu les images de Burns à la télévision qui enguirlandait les arbitres et qui fracassait son bâton sur la bande lors des entraînements du Canadien.

Ce matin-là, les organisateurs nous invitent à attendre dans un corridor avant de prendre une photo et de recevoir un autographe de Burns qui se trouve dans un vestiaire adjacent.

Le moment tant attendu survient. J'ouvre la porte et j'aperçois le célèbre entraîneur du Tricolore. Craintif, j'avance tranquillement puisque je ne sais pas à quoi m'attendre de cet homme qui est reconnu pour ses colères.

«Hey mon jeune ! Ne sois pas gêné. Je suis heureux de te rencontrer», dit-il avec un large sourire.

«Je me nomme Félix, monsieur Burns», dis-je avec un ton surpris.

«Salut Félix ! Viens, on va prendre une belle photo. Tu es mieux de sourire», ajoute-t-il avec beaucoup de conviction. «J'espère avoir la chance de te diriger un jour dans la Ligue nationale», avait-il conclu.

Ma perception de Pat Burns a changé à jamais.

Cette journée-là, Burns m'a permis de rêver. Et 19 ans plus tard, l'histoire se répète. Burns fera rêver des milliers de Québécois avec la construction d'un aréna qui portera son nom à Stanstead.

Merci M. Burns !