PÉKIN, Chine - Steven Dubois l'admet sans détour, même s'il a confiance en ses moyens, il n'aurait jamais pensé repartir des Jeux olympiques de Pékin avec deux médailles lors des épreuves individuelles en patinage de vitesse courte piste.

Le patineur de Terrebonne a toutefois ajouté le bronze au 500 mètres à sa collection, dimanche, après avoir gagné l'argent au 1500 mètres quatre jours plus tôt.

« J'aurais dit que c'était n'importe quoi », a déclaré Dubois lorsque interrogé au sujet de quelle aurait été sa réaction si on lui avait dit il y a quelques semaines qu'il remporterait deux médailles individuelles aux Olympiques.

« Je n'avais jamais vraiment fait mes preuves dans les gros événements, a-t-il ajouté. J'ai gagné des médailles individuelles en Coupe du monde, mais je suis allé deux fois aux Championnats du monde et je n'avais qu'une quatrième place au 500 mètres. »

L'entraîneur-chef de l'équipe canadienne, Sébastien Cros, a noté que Dubois avait paru plus serein au cours des derniers jours. Pour sa part, Dubois a admis que sa médaille d'argent obtenue au 1500 mètres, mercredi, l'avait soulagé d'une certaine pression.

« J'étais stressé de bien faire au 500 mètres, mais la pression de revenir à la maison avec une médaille était partie, a affirmé le Québécois âgé de 25 ans qui en est à ses premiers Jeux olympiques. Je crois que j'étais plus lucide.

« Avant la finale, j'étais assis sur ma chaise. J'avais fait ma récupération et aiguisé mes lames. J'étais prêt physiquement et mentalement. Je savais ce que je voulais faire. C'était clair. La pression était moins forte. J'ai fait exactement ce que je voulais faire et ça m'a donné une troisième position. »

Lors des quarts de finale et des demi-finales, dimanche, Dubois a connu de bons départs et s'est vite retrouvé à l'avant.

Il a finalement terminé deuxième de sa vague lors des quarts de finale. Puis en demi-finales, Dubois a profité d'un avancement concédé par l'arbitre pour atteindre la finale, après avoir perdu l'équilibre à la suite d'un contact avec le Sud-Coréen Hwang Daeheon.

Le natif de Terrebonne a pleinement profité de cette chance. Il a vite devancé le Kazakh Abzal Azhgaliyev dans la première ligne droite pour s'installer en troisième position et il a défendu sa place sur le podium jusqu'à la fin.

Le Hongrois Shaoang Liu a mérité l'or, devant le représentant du Comité olympique russe Konstantin Ivliev.

Charle Cournoyer avait aussi gagné le bronze au 500 mètres aux Jeux de Sotchi en 2014. Samuel Girard avait terminé au pied du podium à Pyeongchang, en 2018.

De son côté, Dubois tenait mordicus à bien faire au 500 mètres à Pékin, puisqu'il s'agit de sa distance de prédilection.

« Il est tellement explosif qu'il arrive à avoir un avantage lors du premier tour et demi, a noté Cros. Sur un 500 mètres, c'est déterminant. Il a aussi une bonne vitesse de pointe.

« Sur un quatre tours et demi, quand vous arrivez à faire deux tours et demi ou trois tours en avant, c'est pas mal! Ensuite, il faut une certaine agilité pour défendre sa position. »

Dubois avait admis être un peu sous le choc après sa médaille au 1500 mètres. Les émotions étaient différentes cette fois-ci.

« C'est plus un soulagement, a-t-il dit. C'est (le 500 mètres) la distance sur laquelle je me concentrais à l'entraînement. De savoir que j'ai enfin prouvé que j'avais ma place parmi les meilleurs sur cette distance, que j'ai réussi à briller sur cette distance-là lors d'une compétition majeure, c'est un soulagement. J'ai hâte de rejoindre mes coéquipiers pour célébrer. »

Plus tôt dans la soirée, Jordan Pierre-Gilles avait vu son parcours être freiné en quarts de finale à la suite d'une chute. Il a officiellement été classé au 18e rang.

Pierre-Gilles a noté qu'une de ses lames de patin avait touché l'une des lames de Liu lors du départ de leur vague. Sa lame a visiblement été endommagée lors du contact et c'est ce qui a provoqué sa chute.