La Canadienne Dara Howell a remporté l'or olympique à l'épreuve de ski slopestyle, aux Jeux de Sotchi. Elle devient ainsi la première championne de cette discipline qui faisait son entrée aux JO cette année.

Mais la jeune athlète de 19 ans seulement ne sera pas l'unique représentante de la feuille d'érable sur le podium, alors que la Québécoise Kim Lamarre a mis la main sur le bronze. 

Le doublé survient après ceux des soeurs Dufour-Lapointe, dimanche, et du tandem Bilodeau-Kingsbury, lundi, chaque fois en bosses. Le ski acrobatique a maintenant contribué six médailles au total du Canada à ces Jeux.

« Le ski acrobatique canadien est en feu, a lancé Howell. Quand le slopestyle a été intégré au programme de la fédération il y a deux ans et demi, nous avons rejoint un programme qui était déjà très bien structuré. Les dirigeants savent comment faire du bon boulot. »

Devin Logan, Dara Howell et Kim LamarreHowell, l'une des favorites pour l'emporter, s'était donnée une large avance en tête dès la première descente grâce à un impressionnant pointage de 94,20, le meilleur de la journée au final, ce qui lui conférait alors un avantage de près de 9 points sur sa plus proche rivale, l'Américaine Devin Logan (85,40), médaillée d'argent.

Lamarre, qui avait pris le second rang des qualifications, s'est reprise de merveilleuse façon à la suite d'une première descente ardue en finale. Elle termine donc sur la dernière marche avec un pointage de 85,00.

« J'ai l'impression d'être encore dans mon lit, en train de rêver, a commenté Lamarre, Ça montre vraiment que si tu crois en toi, il ne faut jamais abandonner. »

Rappelons que la skieuse de Québec avait mérité de justesse sa place sur l'équipe olympique après s'être blessée en février 2013. Preuve de son caractère, elle a ensuite complété sa réadaptation et s'est aussitôt remise au ski, signant plusieurs performances importantes en vue de sa sélection qu'elle a finalemment arrachée en janvier dernier. Le même mois, elle remportait aussi le bronze au X Games, à Aspen.

« Quand je me suis déchirée le ligament du genou, je savais qu'il y aurait des conséquences. Ce n'était pas une surprise quand on m'a appelée pour me dire que je n'étais plus membre de l'équipe, a raconté Lamarre. J'ai demandé comment ça fonctionnerait pour la qualification aux Jeux et on m'a dit de simplement me concentrer à revenir sur skis. Je me suis dit "au diable tout ça, j'ai une chance d'aller aux Jeux, je vais y mettre tout mon coeur et tout donner, je sais que je peux réussir".

« Me qualifier pour les Jeux a été le point d'exclamation de mon retour, mais maintenant, le fait d'avoir la médaille, ça rend cette histoire magique encore plus belle. »

Et ça permettra sans aucun doute à Lamarre de retrouver sa place au sein de l'équipe nationale la saison prochaine.

« Je pense que oui, hein? », a-t-elle avancé en s'esclaffant.

L'autre Canadienne en lice Yuki Tsubota s'est pour sa part contentée du sixième rang (71.60) en vertu de sa performance du premier tour. Cela augurait bien pour sa seconde descente, jusqu'à ce qu'elle effectue un atterrissage douloureux en toute fin de parcours. Elle est longuement restée étendue sur la neige avant de recevoir l'aide du personnel médical et d'être transportée hors de la piste sur une civière.

Turski éliminée en qualifications

La Montréalaise Kaya Turski a été la seule des quatre Canadiennes à rater la coupure en raison de ses deux chutes en qualifications.

Turski, qui avait donné une grosse frousse à ses partisans en chutant sur le dernier module de rampes lors de la première descente, a à nouveau chuté lors du tout dernier saut du parcours. Elle a donc été limitée à un pointage de seulement 28,00, bon pour 19e rang.

La malchance s'acharne sur elle car elle a subi une dislocation de l'épaule pendant la descente alors qu'elle essaie de se remettre d'un virulent virus vécu depuis quelques jours. 

« Ce n'est pas le dénouement que j'espérais, mais je réalise que la vie n'est pas toujours un chemin qui va en ligne droite, a commenté Turski. On m'a lancé beaucoup de briques et de blocs de ciment depuis six mois, et malgré tout je me suis rendue jusqu'aux Jeux olympiques. J'en suis fière. »

Kaya Turski

Celle qui revient d’une reconstruction du genou gauche il y a à peine cinq mois tentait d'ajouter une médaille d'or à un palmarès des plus éloquents, alors qu'elle est la championne en titre de trois compétitions d'envergure de la discipline — les X Games de 2014, les X Games Europe de 2013 et les Championnats du monde de 2013. 

Depuis le début de la saison 2009-2010, elle avait remporté 9 des 11 compétitions auxquelles elle a participé, terminant au deuxième rang dans les deux autres, soit les Championnats du monde de 2011 et les X Games de 2013.

Turski avait failli ne pas pouvoir effectuer le voyage à Sotchi après avoir subi une déchirure du ligament croisé-antérieur d'un genou lors d'une session d'entraînement, en août. Elle s'est soumise à une intervention chirurgicale expérimentale visant à accélérer la guérison. Les X Games de janvier dernier représentaient sa dernière chance de se tailler une place au sein de l'équipe olympique du Canada, ce qu'elle a fait avec panache, terminant au premier rang de la compétition, sa première de la saison.

Seules les 12 meilleures participantes sur les 22 candidates inscrites prenaient pas part à la finale.

Classement final :

1. Dara Howell (CAN) 94,20 pts

2. Devin Logan (É.-U.) 85,40

3. Kim Lamarre (CAN) 85,00

4. Anna Segal (AUS) 77,00

5. Emma Dahlstrom (SUÈ) 75,40

6. Yuki Tsubota (CAN) 71,60

7. Katie Summerhayes (GBR) 70,60

8. Silvia Bertagna (ITA) 69,60

9. Eveline Bhend (SUI) 63,20

10. Keri Herman (É.-U.) 50,00

11. Julia Krass (É.-U.) 42,40

12. Camillia Berra (SUI) 30,40

 

Éliminées en qualifications

13. Dominique Ohaco (CHI)

14. Lisa Zimmermann (ALL)

15. Anna Willcox-Silfverberg (NZL)

16. Philomena Bair (AUT)

17. Julia Marino (PAR)

18. Natalia Slepecka (SVQ)

19. Kaya Turski (CAN)

20. Zuzana Stromkova (SVQ)

21. Anna Mirtova (RUS)

22. Chiho Takao (JPN)