KUALA LUMPUR, Malaisie - En ce qui concerne les votes pour choisir où se tiendront les Olympiques, la géopolitique peut avoir un grand rôle à jouer et on croit que ce sera encore le cas vendredi, quand le CIO va accorder les Jeux d'hiver de 2022 à Pékin ou Almaty.

La Chine, le pays le plus populeux au monde, à l'économie gigantesque, est opposée à une jeune nation, jadis soviétique, qui veut avoir sa place sur l'échiquier mondial.

Même si Almaty a impressionné, Pékin s'affiche comme largement favorite, la ville pouvant devenir la première à accueillir les Jeux autant en été qu'en hiver.

Quatre villes européennes, dont Oslo et Stockholm, ont retiré leur nom du chapeau pour des raisons politiques ou financières. Certaines villes candidates ont vu leurs ardeurs refroidies par la facture de 51 milliards $ laissée à Sotchi pour les Jeux d'hiver, l'an dernier.

Si le scrutin ne tenait compte que des mérites techniques, Almaty aurait un avantage en raison de son passé de sports d'hiver et de ses hautes montagnes, avec une abondance de neige naturelle. Pas moins de 70 pour cent des installations sont déjà bâties, et tous les sites se trouvent dans un rayon de 30 km.

« Nous avons beaucoup de défis à relever, mais la neige est un avantage », a dit le premier ministre du Kazakhstan, Karim Massimov.

Pékin mise en autres sur ce qui a servi en 2008, incluant le Nid d'Oiseau et le Cube d'Eau - le stade national et le centre aquatique.

Les épreuves en montagne se dérouleraient à Yanqing et Zhangjiakou, à 60 et 140 km de la ville. Un projet de train à haute vitesse aurait comme but de limiter la durée du trajet à Zhangjiakou à 50 minutes.

Contrairement à Almaty, Pékin miserait beaucoup sur de la neige artificielle, mais les officiels chinois disent avoir les ressources et l'équipement pour fournir d'excellentes conditions.

On voit Pékin comme un choix sûr, étant donné l'expérience, la main-d'oeuvre et la volonté politique. De plus, les Jeux pourraient cultiver un marché de plus de 300 millions de personnes pour les sports hivernaux, dans le nord de la Chine. Voilà de quoi plaire au CIO, en terme d'intérêts commerciaux.

Pour Almaty, obtenir les Jeux aiderait énormément à rehausser le profil planétaire des Kazakhes.

« Nous pourrions avoir cette vitrine pour Almaty et pour le Kazakhstan, a dit Massimov. Il y a 25 ans, nous faisions partie de l'Union soviétique. Notre image était différente. Nous voulons maintenant être connus différemment. Nous voulons montrer au monde ce que nous faisons et la direction que nous prenons. »