Tout espoir qu'il restait à Sarah Pavan quant au circuit professionnel de volleyball de plage a été anéanti le jour où des travailleurs municipaux sont venus enlever les filets, à Hermosa Beach.

Championne du monde en titre, avec Melissa Humana-Parades, la Canadienne vit dans cette ville du bord de la mer, près de Los Angeles.

Les filets sur la plage ont été retirés samedi, pour ne pas encourager les grands rassemblements.

« Je m'y entraînais avec mon mari », a raconté Pavan.

La décision prise cette semaine par le CIO et le comité organisateur du Japon de reporter les Jeux de Tokyo à 2021 a été un soulagement pour les athlètes canadiens, qui n'allaient pas y être si les Jeux avaient lieu cet été.

Mais la mise en arrêt du sport dans le monde signifie que les athlètes ne gagnent pas de prix en compétition, ni de bonus de performance venant des commanditaires.

Pavan et Humana-Parades auraient entamé la saison jeudi à Cancun, au Mexique, mais tous les tournois prévus pour les prochaines semaines ont été écartés par la pandémie de la COVID-19.

Les victoires en tournoi s'accompagnent d'un chèque de paie entre 20 000 $ et 40 000 $, en plus de points cruciaux au classement olympique.

« C'est vraiment difficile, a dit Humana-Paredes. Notre saison est à peu près à l'eau, ce qui est un peu surréaliste. Les bourses était ma principale source de revenus, et c'est disparu. »

« J'espère que certains tournois seront reportés plus tard cette année, mais il y a tellement d'inconnu. Je pense que tout le monde est dans une situation financière difficile. »

Agent sportif de Calgary, Russell Reimer représente la gymnaste de trampoline Rosie MacLennan et la lutteuse Erica Wiebe, entre autres. Il considère les athlètes olympiques comme des entrepreneurs.

« Ils assument beaucoup de risques, mentionne t-il. Quand vous pensez aux retombées potentielles après quatre ans d'entraînement dans l'ombre, de devoir s'adapter à peut-être une cinquième année ou une carrière prolongée, vous vous demandez s'ils ont planifié correctement ou s'ils pourront y arriver, financièrement. »

La star du sprint canadien Andre De Grasse fait une bonne partie de son argent en prix en argent et en primes de performance intégrées à ses contrats avec Puma, notamment.

Mais les trois premières étapes de la Diamond League ont été reportées, et le reste de la saison est un point d'interrogation.

Dans plusieurs sports, des compétitions majeures de la saison pourraient être annulées.

« C'est certainement notre revenu pour la majeure partie de l'année, a dit Brittany Crew, détentrice du record canadien de lancer du poids féminin. C'est un filet de sécurité. C'est une grosse perte de revenu pour beaucoup d'athlètes. »

La nageuse Aurélie Rivard, cinq fois médaillée paralympique, devait tourner une pub pour Gatorade la semaine dernière. Cela a été temporairement mis de côté.

« (Gatorade) a dit: " nous sommes à 100 % derrière vous, nous allons trouver une façon " », a dit l'agent Lawrence Baslaw, qui représente Rivard.

« Je sais que c'est dur pour des entreprises vu que le portrait financier n'est pas super en ce moment, a t-il confié. Mais nous devons tous croire que nous allons passer à travers. Nous devons juste être forts en ce moment. »

Jeudi, RBC et le COC ont diffusé une annonce soulignant les sacrifices que les athlètes canadiens étaient prêts à faire si les Jeux olympiques se déroulaient cet été.

« En tant qu'athlète olympique canadien, vous vous êtes entraîné et vous avez sacrifié toute votre vie avec un seul objectif en tête, dit l'annonce avec des mots écrits, alors qu'on voit des athlètes qui s'entraînent. Et maintenant, vous avez dû suspendre votre plus grand rêve jusqu'à ce que les athlètes puissent à nouveau rivaliser en toute sécurité. »