L'ex-hockeyeuse Hayley Wickenheiser estime qu'il serait imprudent de tenir des Jeux olympiques d'été à Tokyo en pleine pandémie de coronavirus.

Wickenheiser, qui s'apprête à obtenir son diplôme en médecine, a déclaré au réseau anglais de Radio-Canada (CBC) vendredi que « déjà avant la pandémie, j'avais dit qu'on ne pouvait pas organiser les Jeux, aujourd'hui, je me le demande encore ».

L'ex-athlète âgée de 42 ans est confrontée au quotidien aux ravages de la COVID-19, puisqu'elle oeuvre à l'hôpital Foothills de Calgary.

Wickenheiser avait sonné l'alarme une première fois sur les réseaux sociaux le 17 mars 2020.

Cinq jours après son intervention, le Canada annonçait qu'il n'enverrait pas d'athlètes à Tokyo à l'été 2020. Le 24 mars, les JO étaient reportés d'une année.

La situation n'est guère plus rose cette année à Tokyo.

Vendredi, le Japon a décrété l'état d'urgence à Tokyo et dans trois autres préfectures de l'ouest du pays, alors que plusieurs doutent que cette décision soit suffisante pour freiner la recrudescence du nombre de cas de coronavirus à trois mois seulement des Jeux olympiques d'été.

Le premier ministre du Japon, Yoshihide Suga, a décrété l'état d'urgence à Tokyo, Osaka, Kyoto et Hyogo du 25 avril au 11 mai.

Osaka a rapporté 1162 nouveaux cas vendredi, alors que Tokyo en a déclaré 759.

Le troisième décret de l'état d'urgence au Japon prévoit la fermeture des bars, des magasins, des centres d'achat, des parcs d'attractions, des théâtres et des musées. Même les restaurants qui ne servent pas d'alcool ont reçu la directive de fermer plus tôt, tout comme les transports publics. Les écoles resteront ouvertes, mais les universités doivent maintenant offrir leurs cours en ligne.

« J'espère que la situation va s'améliorer le plus rapidement possible », a dit la présidente du comité organisateur des JO de Tokyo, Seiko Hashimoto, vendredi lors d'une visioconférence.

Hashimoto a précisé que les épreuves-tests seront maintenues pendant l'état d'urgence, à huis clos. Les Jeux olympiques de Tokyo doivent commencer le 23 juillet.

On lui a aussi demandé si les JO pouvaient encore être annulés. La question a été évacuée des rencontres, mais est de retour dans l'actualité depuis quelques semaines.

« Nous, le comité organisateur, ne songeons pas à annuler (l'événement) », a rétorqué Hashimoto.

L'opération de vaccination massive du Japon est présentement empêtrée dans un bourbier, ce qui signifie qu'une très petite proportion de la population sera vaccinée au moment de la cérémonie d'ouverture des JO.

Environ 9500 personnes sont décédées du coronavirus, un chiffre acceptable d'un point de vue planétaire, mais plutôt décevant par rapport aux pays voisins.

Et quel sera l'impact pour les 15 400 athlètes olympiques et paralympiques en provenance de plus de 200 pays et territoires qui entreront au Japon, accompagnés de milliers d'arbitres, de dignitaires et de journalistes?

« Les risques sont élevés au Japon. Le Japon est dangereux, ce n'est pas un pays sûr », a conclu le Dr Norio Sugaya, un expert en maladies infectieuses à l'hôpital Keiyu de Yokohama, à l'Associated Press plus tôt ce mois-ci.