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PÉKIN, Chine - Ivanie Blondin a souffert de dépression après des Jeux olympiques de 2018 difficiles à Pyeongchang. Après des 13e et 14e positions à ses deux premières courses individuelles aux Jeux de Pékin, elle a de nouveau sombré dans la noirceur.

Cependant, Blondin a réussi à rebondir à temps pour gagner l'or avec ses coéquipières en poursuite, mardi, puis elle a couronné ses Olympiques en ajoutant l'argent au départ groupé, samedi.

« C'est sûr que ç'a enlevé un peu de pression, a dit Blondin au sujet de l'effet bénéfique de sa médaille d'or remportée aux côtés d'Isabelle Weideman et de Valérie Maltais. Je savais que j'allais rentrer à la maison avec une médaille et que j'avais représenté mon pays comme j'en suis capable. »

Avec un poids en moins sur les épaules, Blondin a d'abord été impériale en demi-finales, samedi. Elle a remporté sa vague en plus d'aller chercher des points supplémentaires lors de deux sprints intermédiaires.

« Je suis très compétitive! Je voulais quasiment prouver un point », a expliqué Blondin en éclatant de rire.

En finale, Blondin a été patiente tout au long de l'épreuve, alors que les trois premières patineuses à la ligne d'arrivée ne peuvent être dépassées au classement par celles qui ont accumulé des points lors des sprints intermédiaires.

Avec un tour à faire, l'Ottavienne âgée de 31 ans y est allée d'une dernière accélération. Même si Blondin a légèrement perdu l'équilibre à la sortie de l'avant-dernier virage, elle est passée devant Irene Schouten.

Cependant, la Néerlandaise a tout juste été capable de devancer sa rivale par six centièmes de seconde à la ligne d'arrivée.

« Schouten a connu une course et une dernier tour incroyables, a souligné Blondin. Quand je l'ai dépassée par l'intérieur dans l'avant-dernière ligne droite, j'étais certaine que je l'avais, que c'était dans la poche. Mais elle a réussi à remonter. »

Il s'agissait pour Schouten d'une troisième médaille d'or individuelle aux Jeux de Pékin. Elle a aussi remporté le bronze à la poursuite par équipes. L'Italienne Francesca Lollobrigida a complété le podium.

Pour sa part, Maltais a engrangé six points grâce à une longue échappée et elle a pris le sixième rang.

La Québécoise a remporté le premier sprint intermédiaire sans opposition et son entraîneur l'a encouragée à poursuivre son échappée. Elle a finalement été rattrapée par le peloton avec sept tours à faire.

« J'ai mené la course, je me suis bien sentie. J'aime mieux faire une course comme ça que d'attendre à la fin et avoir l'impression que je n'ai pas fait grand-chose », a raconté Maltais, qui en était à ses premiers Jeux olympiques en longue piste après trois participations en courte piste.

Lors des courses de 16 tours en départ groupé, des points sont donnés aux trois premiers patineurs lors de chacun des trois sprints intermédiaires et à l'arrivée. Les trois premières positions sont données aux trois premiers patineurs à franchir la ligne d'arrivée, puis le reste du groupe est départagé selon les points accumulés.

Blondin se classait parmi les favorites lors du départ groupé en 2018 aux Jeux de Pyeongchang, mais elle avait chuté lors des demi-finales. Admettant être très dure avec elle-même, Blondin avait ensuite sombré dans une dépression.

Malgré beaucoup de travail au cours des quatre dernières années pour retrouver un équilibre, Blondin a admis avoir eu de la difficulté à vivre avec ses contre-performances aux 1500 mètres et 3000 mètres à Pékin.

« Je me répétais que j'étais un échec, encore une fois. J'ai déjà fait cette erreur de me retrouver dans ce grand trou noir, de me dire que j'avais échoué parce que je n'avais pas bien patiné et que je ne pouvais l'expliquer, a raconté Blondin. Je me suis mise à m'éloigner des gens proches de moi. C'est mon mécanisme de défense. Je veux être seule. Je veux souffrir seule. C'est comme ça que je suis.

« Mais j'ai réussi à m'en sortir rapidement. Aux Olympiques précédents, c'était de pis en pis. Cette fois-ci, j'ai réussi à tourner la page et revenir en force. »

Elle a rendu hommage aux gens proches d'elle pour lui avoir permis de s'en sortir à temps pour finalement gagner ses deux premières médailles olympiques en carrière.

« De Nicole (Espenant), notre attachée de presse, au technicien des patins, au physiologiste, tous les gens autour de moi, même les filles de hockey qui étaient là aujourd'hui pour m'encourager, c'est bon d'avoir reçu l'appui de tout le Canada », a dit Blondin avec le sourire aux lèvres.

Gélinas-Beaulieu manque de jambe

Lors de la finale masculine, les Canadiens Antoine Gélinas-Beaulieu et Jordan Belchos se sont accrochés du mieux qu'ils ont pu, mais ils ont finalement été incapables de suivre la cadence imposée à l'avant du peloton en fin d'épreuve.

Belchos a pris le 13e échelon alors que Gélinas-Beaulieu a terminé en 15e position.

« Je savais que pour avoir une chance de médaille, il fallait que la course se déroule d'une certaine manière, a raconté Gélinas-Beaulieu, qui participait à quatre épreuves aux Jeux de Pékin. Malheureusement, il y a eu beaucoup d'échappées qui n'ont pas fonctionné. La vitesse du peloton n'était pas constante. Il y a eu beaucoup de va-et-vient. Ça m'a barré les jambes. Il restait cinq tours à faire et je n'étais plus capable de plier mes jambes! »

Dans le dernier droit, le Belge Bart Swings a devancé les Sud-Coréens Chung Jaewon et Lee Seunghoon, qui ont glissé respectivement sur les deuxième et troisième marches du podium.