PÉKIN - Charles Hamelin a patiné avec la plupart de ses idoles à ses débuts de carrière, il y a 20 ans, dont Éric Bédard, François-Louis Tremblay et Jonathan Guilmette. Il n’avait toutefois pas eu le bonheur de patiner avec l’Olympien le plus décoré de l’histoire à l’époque de ses débuts en 2002: Marc Gagnon.

Mercredi, dans les instants après avoir gagné une sixième médaille olympique en carrière, Hamelin a sauté dans les bras de Gagnon, aujourd’hui entraîneur adjoint de l’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste.

«C’était mon idole et j’ai commencé à patiner un peu à cause de lui, a raconté Hamelin après avoir aidé le Canada à gagner l’or au relais 5000 mètres aux Jeux olympiques de Pékin. J’ai atteint l’équipe nationale en 2002 après sa retraite, mais il a toujours été mon idole.»

Gagnon, lui, a eu du mal à contenir ses émotions après cette victoire triomphale de Hamelin et ses coéquipiers Pascal Dion, Steven Dubois, Jordan Pierre-Gilles et Maxime Laoun.

Gagnon avait accroché ses patins dans la gloire en 2002, après avoir remporté cinq médailles olympiques en carrière. Après avoir passé du temps bien loin de son sport favori, Gagnon a eu la piqûre quand il est devenu entraîneur en 2010. Il a finalement accepté une offre de l’équipe nationale en janvier 2021 et a revécu des moments spéciaux, mercredi, au Palais omnisports de la capitale.

«Ça me rappelle des souvenirs, mais je suis rendu entraîneur et je le vis en tant qu’entraîneur. Je suis tellement fier de l’équipe, a dit Gagnon avant d’être envahi par les émotions. Vingt ans plus tard, je n’ai pas changé. Je pleure encore! C’est juste magnifique. Ils sont incroyables.»

Hamelin a entre autres devancé Gagnon en tant qu’Olympien canadien le plus décoré aux Jeux d’hiver chez les hommes. Il a aussi rejoint Andre De Grasse au sommet de la liste masculine, si l’on inclut les Jeux d’été. Seulement la nageuse Penny Oleksiak a remporté plus de médailles dans l’histoire olympique du Canada, avec sept.

«Il ramène le record en courte piste et c’est parfait, s’est exclamé Gagnon avec les yeux pétillants. On peut le voir de plein de façon, mais c’est Charles Hamelin, à 37 ans, qui est encore là.

«Dans un relais, chaque personne est importante. Charles a fait une différence.»

Hamelin a vanté les qualités d’entraîneur de Gagnon, soulignant qu’il savait comment calmer les patineurs ou les faire rire quand il est important de s’assurer qu’ils sont détendus.

ContentId(3.1401741):Jeux olympiques : Des émotions fortes pour la famille de Charles Hamelin (L'Antichambre)
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Gagnon, lui, est dithyrambique quand vient le temps de parler du lègue qu’Hamelin laissera à la prochaine génération de patineurs. Hamelin accrochera à son tour ses patins le mois prochain au terme des Mondiaux, présentés à Montréal.

«Quand les jeunes vont savoir la chance qu’ils ont eu de côtoyer Charles Hamelin, de voir son éthique de travail, l’athlète qu’il est… Il est un meneur, non pas en parlant, mais dans sa façon d’être à l’entraînement, a affirmé Gagnon, aujourd’hui âgé de 46 ans. Il est toujours à son affaire.

«L’expérience de voir comment ce gars-là se donne jour après jour. Je ne l’ai pas connu il y a 20 ans, mais je suis convaincu qu’il avait la même rigueur. Il mérite tellement ce qui lui arrive. C’est fou. C’est un athlète d’exception parmi les athlètes d’exception.»

Au cours de sa carrière, Hamelin aura remporté l’argent au relais en 2006 à Turin, l’or au 500 mètres et au relais en 2010 à Vancouver, l’or au 1500 mètres en 2014 à Sotchi, le bronze au relais en 2018 à Pyeongchang et l’or en relais en 2022 à Pékin. C’est sans oublier ses nombreuses médailles en Coupe du monde et aux Championnats du monde, dont son titre général de champion du monde en 2018.

Comme Gagnon l’a fait après les Jeux de Salt Lake City en 2002, Hamelin pourra se retirer dans la gloire.