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RÉSULTATS

À un an de Milan-Cortina, Éric Myles sent un réel engouement pour les prochains JO

Eric Myles Eric Myles - Comité olympique canadien
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Mise à jour

À un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina, Éric Myles, chef du sport au Comité olympique canadien, sent une réelle ferveur pour ces premiers Jeux d'hiver hors pandémie depuis ceux de Pyeongchang, en 2018.

« Autant pour les équipes et les athlètes, je sens l'engouement, surtout quelques mois après avoir vécu Paris, a-t-il déclaré à La Presse Canadienne plus tôt cette semaine. On en a tellement entendu parler et même sur place, je les ai vécus et c'était grandiose.

« Ça m'a frappé tellement à Paris. Nous avons traversé la pandémie avec des Jeux consécutifs en raison du report de Tokyo (à 2021). Pékin, je les avais trouvés difficiles, plus que Tokyo, pour différentes raisons, mais je me disais que ça avait bien été quand même. Mais je pense que pour un peu tout le monde, et probablement plus pour les athlètes, ça a été un choc quand on est arrivés à Paris. Je suis convaincu qu'on va vivre la même chose du côté des Jeux d'hiver. »

C'est du 6 au 22 février 2026 que le chef-lieu de la Lombardie et la station balnéaire des Dolomites accueilleront les JO couronnant la 25e olympiade d'hiver. Pour Myles, les Canadiens, autant les athlètes que les amateurs de sports, ont plusieurs raisons d'attendre avec impatience ces Jeux.

« Je suis extrêmement enthousiaste, a-t-il admis. Si on regarde seulement le dernier week-end, on a remporté plusieurs médailles en bosses, en demi-lune, en snowboard cross, en patinage de vitesse. Ce n'est pas fini, les prochaines semaines seront cruciales avec les Championnats du monde dans plusieurs disciplines. Mais c'est le fun de voir à quel point on a de belles performances.

« Il y a aussi l'aspect du décalage horaire. On l'a vu à Paris avec des Jeux plus proches. Pyeongchang, c'était bien, mais le décalage horaire rendait les choses difficiles, même sans être confinés. Et ce n'était pas simple de se rendre là. J'y suis retourné pour les Jeux de la Jeunesse, et c'est toute une ‘run de lait' pour se rendre là-bas! Là, c'est l'Italie, ce n'est pas loin. Il y a plein de raisons pour lesquelles c'est excitant. »

Logistique compliquée?

Tout ne sera pas parfait. Bien de se rendre en Italie soit relativement facile pour les Nord-Américains, la route entre Milan et Cortina d'Ampezzo nécessite quelque cinq heures de route. Et une fois rendu en montagnes, les sites de compétitions ne sont pas regroupés, un peu comme on l'avait vu à Pékin. Entre Cortina et Livigno, où aura lieu le ski acrobatique, il faut compter plus de 4 h 30 de voiture et plus de cinq heures pour se rendre à Bormio, où auront lieu les épreuves masculines de ski alpin, par exemple.

« Ça va être difficile de se promener d'un endroit à l'autre, bien que les téléspectateurs ne verront pas ça. Mais les sites seront impeccables, car les organisateurs sont des gens expérimentés, a noté Myles. Que ce soit à Cortina, Bormio ou Livigno, on a organisé plusieurs Coupes du monde à ces endroits.

« Sur place, le déplacement sera une autre histoire. Il faudra regrouper certains sports, mais même pour moi, qui réussis habituellement à aller voir tous les sports, ça risque d'être compliqué. Il faudra aussi penser à la façon dont nous allons regrouper nos équipes de soutien, que ce soit les équipes médicales, de communications, toute la mécanique nécessaire aux JO. Nous sommes en train de revoir ça comme nous ne l'avons jamais fait avant. Ça va nous prendre des équipes fonctionnelles d'un endroit à l'autre. (…) C'est tout un défi logistique, mais qui ne nous fait pas peur. »

Sur le terrain, Myles s'attend à ce que le Canada envoie une délégation complète de 215 à 225 athlètes. Son seul point d'interrogation pour l'instant? Si le Canada aura des représentants pour le ski-alpinisme, discipline ajoutée au programme olympique spécifiquement pour ces Jeux d'hiver.

Le sport consiste – grossièrement – à monter à pied une montagne que les athlètes redescendront ensuite en ski alpin.

« Je sais qu'on a des athlètes dans cette discipline, qui est très forte en Europe, mais je ne sais pas si on va pouvoir se qualifier. Une chose est sûre : c'est très impressionnant à voir!

« Quand tu regardes à Paris, on avait le breaking, où nous étions une force avec Phil Wizard, ça nous amenait un peu plus de certitude. Ça ne veut pas dire que nous n'avons pas de chance d'avoir un athlète, mais les prochaines semaines seront critiques.

« La beauté de l'équipe canadienne, c'est notre diversité de sports. Certains pays ont fait des choix de concentrer leurs ressources sur certaines disciplines, pas nous. On a nos locomotives, comme le hockey, le curling, le ski acro, comme on voit encore avec les récoltes des dernières semaines. »

La Russie de nouveau absente

Comme c'est le cas depuis Pyeongchang en 2018, la Russie ne pourra pas envoyer de délégation sous ses couleurs aux Jeux de Milan-Cortina. D'abord en raison du scandale de dopage qui a éclaboussé le pays après les Jeux de Sotchi, en 2014, la Russie avait dû envoyer des délégations neutres en Corée du Sud, à Tokyo (2021) et Pékin (2022).

L'exclusion est maintenant due à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, opération militaire lancée le 24 février 2022, quelques jours seulement après la cérémonie de clôture à Pékin. Le Bélarus, son allié, est également privé d'Olympiques depuis. Myles ne s'attend pas à ce que la situation change d'ici un an.

« Je ne peux pas juger des gestes que la Russie pose ou ne pose pas. Ce qu'on peut constater cependant c'est que la situation avec l'Ukraine ne change pas et tant que ça ne changera pas, il n'y aura pas de changement au niveau de la position prise par le Canada et par plusieurs comités nationaux. »

Il croit cependant que des athlètes russes seront en Italie, comme ça avait été le cas à Paris.

« Les dispositions qui avaient été mises en place pour Paris [NDLR : la participation d'athlètes sous couleurs neutres, pour autant qu'ils n'appuient pas la guerre en Ukraine et n'aient pas de lien avec l'armée] nous semblent raisonnables et réalistes face à la complexité de la situation. Mais qu'est-ce qu'on va voir pour Milano-Cortina? Présentement, au niveau de la FIS, ils n'accumulent pas de point. Alors ce n'est pas qu'une question de participer aux Jeux, c'est une question de qualification qui est impossible dans ce cas. Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait des changements dans l'immédiat. »