TOKYO - Elles ont dû prendre un chemin tortueux, mais Laurence Vincent-Lapointe et Katie Vincent ont tout de même accédé aux demi-finales du C2 500 m aux Jeux olympiques de Tokyo.

Reléguées aux quarts de finale après avoir terminé troisièmes de leur vague, vendredi matin, sur les eaux du canal de la Forêt de la mer, Vincent-Lapointe, de Trois-Rivières, et Vincent, de Mississauga, en Ontario, ont rebondi en remportant leur quart de finale en deux minutes, 2,259 secondes (2:02,259).

Les demi-finales seront disputées samedi.

La paire canadienne, championne du monde en 2017 et 2018, avait dû passer par les quarts de finale après un chrono de 2:02,170, à une seconde de l'embarcation allemande, deuxième lors des qualifications. Seules les deux premières embarcations accédaient directement aux demi-finales.

Il ne s'agissait évidemment pas du parcours idéal pour Vincent-Lapointe et Vincent. Les quarts, disputés à compter de 11h27 heure locale, ont été courus sous un soleil de plomb, le mercure affichant 32 degrés Celsius. La température ressentie était de 39 degrés à cette heure.

D'ailleurs, en raison de la chaleur accablante, l'équipe canadienne a préféré que les deux athlètes ne rencontrent pas les deux journalistes sur place "pour des raisons de santé".

« Comme les entrevues avec les détenteurs de droits se sont prolongées, l'entraîneur a préféré les sortir immédiatement de la zone mixte. Notre priorité est de gagner une médaille ici et de protéger la santé de nos athlètes », a expliqué l'attachée de Canoë-Kayak Canada, qui a fait de son mieux dans les circonstances.

Les rameuses des autres nations sont toutes passées par la zone mixte.

« C'était assez difficile après la journée (de jeudi) de retourner sur l'eau parce que ça a été une journée très forte en émotions et la fatigue physique était très grande, a finalement expliqué Vincent-Lapointe par une application de messagerie, quelque 90 minutes après la course. Par contre, nous avons pris nos courses (de vendredi) une à la fois, en faisant de notre mieux pour respecter notre plan de course. Je suis satisfaite que ça ait bien fonctionné. »

C'est la première fois de l'histoire des Jeux olympiques que le canoë féminin est en compétition. Jeudi, Vincent-Lapointe a remporté la médaille d'argent au C1 200 m, derrière la jeune sensation américaine de 19 ans Nevin Harrison, championne du monde en titre. Vincent, qui a terminé au huitième rang, et elle avaient toutes deux remporté leur vague de qualifications pour accéder directement aux demi-finales.

Après la course, Harrison a été très élogieuse en parlant de Vincent-Lapointe, indiquant qu'elle avait grandi en regardant ses exploits et qu'elle était heureuse de concourir contre elle à Tokyo.

« J'ai eu la chance de parler avec Nevin et c'était très agréable, a noté la Trifluvienne. Elle m'a dit qu'elle était très heureuse que nous ayons pu se mesurer et je dois avouer que je suis fière d'elle. Nous avons toutes deux eu une bonne course et avons fait de notre mieux. Je suis contente de voir de nouvelles femmes arriver en force sur la scène mondiale. »

 

Journée difficile

Le Canada a connu une journée difficile, essuyant notamment une vive déception au K4 500 m féminin.

L'équipage formé d'Andréanne Langlois, Michelle Russell, Alanna Bray-Lougheed et Madeline Schmidt, qui visait un top-5 à ces Jeux, a plutôt été sèchement écarté des demi-finales en terminant huitième et dernier du quart de finale, alors qu'une place parmi les six premiers bateaux aurait été suffisante pour le qualifier.

« On a fait une bonne course, mais ce n'était tout simplement pas suffisant aujourd'hui; les gens étaient super rapides, a analysé Langlois dans la zone mixte. Il y a un des meilleurs équipages au monde qui a terminé sixième.»

« C'est difficile de dire si nous avons livré notre meilleure course, a-t-elle ajouté. Je ne crois pas, sans dire que c'était notre pire. En tant qu'athlète, on veut toujours plus et c'est crève-coeur (...) Ça me fait de la peine pour mon équipe. Je pense qu'on mérite mieux, mais nous n'avons pas été capables de transposer cela sur l'eau. »

« C'est difficile de dire si quelque chose n'a pas bien été. Nous avons eu une très bonne course, nous avons suivi notre plan et nous travaillions de concert, ce qui est extrêmement important en K4, a renchéri Bray-Lougheed. Il y avait 16 équipages parmi les meilleurs au monde. Nous avons tenté d'offrir le meilleur de nous-mêmes, mais je ne crois pas que ça l'ait vraiment été. J'en suis très déçue, mais aussi très fière de ce que nous avons accompli. »

Les quatre Canadiennes devront se contenter de la finale B.

Du côté masculin, Pierre-Luc Poulin, Nicholas Matveev, Mark de Jonge et Simon McTavish ont mené leur embarcation aux demi-finales en terminant cinquièmes de leur quart de finale. Six des sept bateaux obtenaient leur laissez-passer pour la course de samedi.

Au C1 1000 m, le Néo-Écossais Connor Fitzpatrick, qui avait tout juste raté sa qualification directe en terminant troisième en qualifications, s'est repris en quarts. Il a conclu en deuxième place, en 4:09,622, à quelque deux secondes du vainqueur de cette manche, le Polonais Wiktor Glazunow (4:07,632) pour passer en demi-finales.

Les Jeux de l'Ontarien Roland Varga ont toutefois pris fin après qu'il eut terminé sixième de son quart de finale. Les deux premiers ont obtenu leur laissez-passer pour samedi.